1267e jour - Sachiko… Un dimanche en début d’après-midi alors que nous passons devant par hasard, elle tient à me faire visiter l’école dans laquelle elle donne ses cours.
Nous traversons des couloirs, nous grimpons des escaliers. L’établissement est vide. Nos pas résonnent.
Nous finissons par arriver devant ce qui est sa classe. Je pénètre religieusement. Elle se tient derrière moi. Je sens son souffle sur ma nuque.
La salle est vide de tout signe distinctif et je ne peux m’empêcher de penser que ça c’est quand même très japonais.
J’observe son micro bureau… Une fraction de seconde je l’imagine, elle, allongée dessus, jupe relevée. Et moi qui la prends. Comme dans un mauvais porno. Mais j’entends sa voix dans mon dos.
Elle dit : J’étais assise là, à la pause, il y a vingt-trois jours exactement quand mon téléphone a sonné – je l’avais rallumé pour consulter d’éventuels messages. J’ai entendu une voix d’homme que je ne connaissais pas. C’était un des internes de l’hôpital où était mon frère. Je me souviens vaguement de mots : opération, hémorragie, défaillance cardiaque… Les élèves commençaient à arriver… Je ne savais quoi faire… Alors, j’ai rassemblé mes affaires. Et comme s’il y avait eu un feu, je me suis mise à courir. J’ai dévalé les escaliers. Je me suis retrouvée dans la rue. Et là, à ma surprise d’une certaine façon, je me suis mise à crier.
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