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vendredi 24 mai 2019

Le retour de la fille qui prenait le soleil - Rouen

2410e jour - Et puis parfois, recevoir ce genre de courrier
(Le post dont il est question est ici.) :
Je souhaitais vous parler de la photo prise à Rouen, "La Fille qui prenait le soleil". 
J'ai habité un peu moins de dix ans la maison située juste en face de l'immeuble que vous avez photographié, à 30 mètres sur la gauche. Celle en coin, bardage bordeaux. 
Et comme vous, je suis souvent passé sous les fenêtres de cette intrigante femme. A vrai dire, quand j'y réfléchis, j'ai toujours été mal à l'aise, tiraillé entre l'envie de regarder ce corps à moitié nu et me sentant coupable de voler cette intimité exposée dans l'espace public. L'image déroutante aussi de cette femme libre, fumant la cigarette, presque nue, très consciente d'être exposée aux regards sans y prêter attention. Troublant. Je ne l'ai d'ailleurs jamais vue autrement qu'avec une clope à la main, dans cette posture et presque nue.

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lundi 19 mars 2018

La fille qui prenait le soleil - Rouen



2146e jour - Au printemps précédent, il y avait eu cette fille qui prenait le soleil en fin de matinée. Tous les jours de la semaine, immanquablement. La plupart du temps, elle portait juste un débardeur. Elle était jambes nues. J’adorais passer devant elle.
Quand j’ai su que j’allais devoir revenir à Rouen, quand j’ai su que le soleil serait de la partie, qu’il ferait même chaud pour la saison, j’ai attendu, plein d’impatience mon voyage. J’étais heureux à l’idée de réactiver ce moment délicieux, cette vision de peu. Mais dix jours durant, je suis passé devant la façade, jamais elle n’est apparue.




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dimanche 11 décembre 2011

Chauffeurs - inventaire










531e jour - Parce qu'ils sont à hauteur de caméra, les hommes au volant de leur camion sont (relativement) faciles à saisir…
Les images ci-dessus ont été prises, dans l'ordre, dans les villes suivantes :
Dresde (Allemagne)  /  Taipei (Taïwan)  /  Rouen (France)
Osaka (Japon)  /  Barstow (É.-U.)  /  Le Havre (France)
Paris (France)  /  Hamilton (Canada)  /  Dortmund (Allemagne)

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vendredi 8 avril 2011

Les lieux d’une rencontre - Rouen


297e jour - Ce qui me trouble, quand j’observe les photos que Yannick a rapporté de son périple à Rouen (celles de la rencontre d’hier), c’est de découvrir à quel point j’éprouve la sensation de connaître les lieux.



Je sais, par exemple, que tel carrefour débouche sur le boulevard des Docks. Je sais que telles cuves rayées de mauve et de blanc, pour leur part, sont situées au nord de la zone, du côté du boulevard de Brossolette.

Les lieux me sont familiers,
incroyablement. C’est très étrange.
Étrange et fascinant. Est-ce un leurre ?
Bien sûr, je m’interroge sur la réalité d’une telle impression. je ne sais qu’en penser.
De plus en plus, je m’emplis d’une
certitude : il va falloir, un de ces jours,
que je fasse mon baluchon et que je parte à la découverte des paysages que j’ai déjà explorés. Que ce soit à Rouen, à Detroit
ou Manchester, peu importe. Il va falloir que je me décide à passer de l’autre côté du miroir.

jeudi 7 avril 2011

La rencontre, chap.7 - Mots croisés


296e jour et 7e Rencontre. C'est Yannick Vallet, cette fois-ci, qui est le maître du jeu. Il écrit :
Comme tu le sais, il y a quelques années j'ai tourné un court métrage sur le Port de Rouen. Cette photo (la photo ci-dessus, ndlr) est d'ailleurs tirée du plan d'ouverture du film.
Je ne suis jamais retourné sur les lieux de ce tournage cauchemardesque, mais de très nombreuses images me reviennent souvent en mémoire.
Des images glanées le long d'une route que j'ai empruntée de nombreuses fois en voiture, de jour comme de nuit, une route qui longe la Seine sur sa rive gauche, de Rouen au petit port de La Bouille. Cette route, jalonnée sur près de dix kilomètres d'industries, de dépôts, d'entrepôts, de raffineries pétrochimiques et de friches industrielles suit, côte à côte, le même chemin qu'une voie ferrée sur laquelle roulent essentiellement des trains de marchandises.


C'est donc cette route - et ses alentours - que je te propose d'explorer. Elle se nomme d'abord (du Petit-Quevilly jusqu'à Petit Couronne) Boulevard de Stalingrad puis elle prend le nom de Boulevard Maritime jusqu'à la zone portuaire de Petit Couronne.
Nulle doute que tu vas y trouver (une partie de) ce que tu cherches ...
Je te joins également un plan sur lequel j'ai indiqué en rouge le trajet que je me suis décidé à ré-emprunté, une ultime fois.
 

Voilà. Armé de mon plan, je débarque dans le port de Rouen !



J’ouvre les yeux en grand. Sur des feuilles volantes, je consigne tout. À commencer par les mots sur les panneaux routiers. Ils indiquent des directions possibles, ou des vitesses à respecter, ou alors ils alertent sur de potentiels dangers.
On peut lire, au hasard : A13, A28 (flèches vers la gauche). Et en-dessous : Grand Couronne, Oissel, Elbeuf (flèches également vers la gauche).
Ou bien : DEBUT de zone de stationnement interdit, FIN de zone à 10Km/h (panneaux carrés, fonds noirs et lettres blanches).
Ou alors : Rouen, Gd-Quevilly, Quai de Pt-Couronne.
Déviation (lettres noires sur fond jaune).
Trous en formation (panneau d’alerte à fond jaune).
Sur le bord de la route, il y a des tas (des tas de tas) – de sable, de gravats. Au-delà, se succèdent friches et complexes industriels. Je croise de drôles d'engins et de drôles de machines. Et des enfilades de hangars, d'entrepôts.
Et puis, il y a la Seine que j'aperçois parfois et que sinon je devine n'être jamais très loin.




J'avance, je croise d'autres mots : RUBIS TERMINAL, Dépôt AVAL.
Lincoln Electric.
Caen, Le Havre, Le Mans (panneau d'autoroute).
Rouen, Terminal Forestier, Smédar, Z.I. des Patis (comme autant de directions possibles sur un panneau à l’approche d’un rond point).
Il y a des flaques au sol, de gros blocs de pierre sur le bas-côté pour éviter, sur certaines sections, que les automobilistes ne soient tentés de se garer – et quand ce ne sont pas des blocs de pierre, ce sont des pièces de béton.
Il y a des détritus partout : enjoliveurs, bouteilles en plastique, éclats de papier.
Et des parkings moyennement pleins, et donc moyennement vides.



D’autres panneaux de bord de route dont certains me ravissent : Chargement Bitumes (flèche vers la droite), Chargement Huiles (flèche vers la gauche). Hangars 114 à 105 (vers la droite), Hangars 145 à 160 (vers la gauche). PORT FLUVIAL Hangars 184 à 187
Et d'autres panneaux plantés dans les terrains alentours, ou fixés à des grilles ou des grillages. Il peut être écrit, au choix : DÉMOFER Démolitions (suivi d’un numéro de téléphone) ou SIDAFER (peinture murale en grande partie effacée).
Ou alors CASHMETAL, Achète CASH vos déchets métalliques !
Et plus loin : ACCES FERME, sauf secours, se présenter rue de l’Industrie (sur une grille d’usine). Et RUBIS TERMINAL, Dépôt HFR, Accès SECOURS-POMPIERS, Bureau principal à 500 m.
J'aimerais me rapprocher de la Seine, pouvoir la longer, la frôler. Mais ce n'est visiblement pas possible : l’accès à l'eau est réservé aux usines.




Je croise quelques hommes au travail. Je croise des véhicules garés, avec à l'intérieur des types, un plan posé sur les genoux ou sur le volant, et qui cherchent visiblement leur chemin.
À plusieurs reprises, je croise des ouvriers (bleu de travail) assis sur des murets et qui attendent on ne sait quoi.
Et puis d’autres panneaux encore : ATSI Normandie, Assistance Technique Sécurité Industrielle (sur un panneau fixé à un grillage), Mobilier de Bureau (lettres jaunes sur fond vert).
Et puis Airwan, Samat, Carpentier, Toffolutti, Mineral Service, Les Maçons du paysage...



Sur un panneau de toute évidence prévu à d'autres usages, est collée une affiche pour un meeting, avec Olivier Besancenot (je reconnais son visage avant même de déchiffrer les mots).
Plus loin, je relève tout un lot de chiffres sur des cuves : 711, 712, 714 ou 720...
Et plus loin encore, sur un mur d'enceinte, une sorte de tag technique, fait à la bombe : 1+285 Assainissement (quel sens donner à pareille association de chiffres et de
lettres ?).




Il y a des tas sur le bas-côté, des décharges plus ou moins sauvages de pneus ou de produits électro-ménagers. Ou alors des vracs de meubles usagers, de cartons, de sacs poubelles éventrés.
Il y a des jardins ouvriers, des fruits, des légumes, des hommes, souvent âgés, qui sont là pour arroser ou pour bêcher.
Et d’autres mots encore : Boulevard Maritime, Boulevard Sonopa, Port de Rouen, Douane, Voies ferrées, Feu Clignotant, Feux clignotants, Défense d’afficher, Toutes directions, Accès réservé, Cédez le passage, Parking visiteur...
Il y a une forme de poésie dans tout ça.




Je relève aussi les mots affichés sur les bâches des camions transporteurs : SNAT 44 St-Nazaire, SERVICE (lettres massives, jaunes sur le fond noir d’un utilitaire garé en bord de route), LOGWEST, Logistique conseil, Jean Devay, Nantes-Carquefou.
Ou bien : A.J. Veurink Int. Transportbedrifj, P&O Ferrymasters, Lemaitre, le transport grand format, Bipa Menuiserie pvc, l’art de s’adapter, portes, fenêtres et volets, 4, boulevard Jules Ferry Soissons.




Des voies ferrées, nombreuses, filent le long de la route, parfois sur sa droite, parfois sur sa gauche.
Régulièrement, le long des voies, apparaît le mot ARRÊT (lettres disposées les unes au-dessus des autres). Je me demande combien de trains circulent encore.
Ermewa-Sati est inscrit sur un wagon isolé, Simotra sur plein d’autres qui, eux, sont en convoi.



Et puis il y a ce nom sur la proue d’un tanker – le seul vraiment visible : Stolt Razorbill !
Stolt Razorbill. J’ai l’idée d’aller voir sur internet s’il est possible de dénicher des informations. Et, surprise, j’en trouve. Bien plus que je ne l'espérais.
J’apprends par exemple que le Stolt Razorbill, selon la nomenclature, est un chimiquier construit en 1995 et battant pavillon anglais. Il fait 100 mètres de long sur 17 de large.
Je relève à son sujet – c’est fascinant – tout un vrac d'informations qui évoquent, pour moi qui suis inculte en matière de navigation, un profond exotisme : port en lourd, tirant d’eau, creux sur quille...
Mais plus fou encore, je découvre par rebond que l’on peut savoir, à chaque instant, magie du GPS, où se trouvent tous les navires du monde et parmi ceux-ci, bien sûr, le Stolt Razorbill !
Il suffit de chercher sur marinetraffic.com. Le site propose une carte, façon Google Maps. Ensuite, il n'y a qu’à taper le nom et voilà : le chimiquier se trouve en ce moment du côté de Liverpool. Ces derniers temps – il faut dire que l'on a également accès à l'historique de ses déplacements ! –, il était à Anvers ou Rotterdam.
Il devrait bientôt reprendre la mer – c'est ce que je crois comprendre. Et je me promets de suivre dorénavant – je m'estime attaché à sa destinée –  l'ensemble de ses déplacements.

Mais l'aventure ne s'arrête pas là.
Une Rencontre est une pièce à deux faces. Vous venez d'explorer l'une d'elle. Il vous reste à découvrir la seconde. Pour cela, c'est très simple, il suffit d'aller sur Deux ou trois choses, le blog de Yannick Vallet. Aujourd'hui est mis en ligne son reportage dans le réel du côté du port de Rouen – là-même où je viens de virtuellement me promener.
Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai hâte de voir ce qu'il a ramené – et de confronter nos collectes respectives.
La porte d'embarquement pour cet autre voyage est ici :
La Rencontre côté Deux ou trois choses.