mardi 31 mai 2016

Paul’s Daughter - Coney Island


1715e jour - TripAdvisor, dernier avis paru (le 12 avril 2016) dans sa traduction automatique :
Nous y sommes allés le dimanche 10ème avec mon mari et nous avons pris une bière et palourdes frites. Il a l'air bien. Malheureusement, mon mari et moi avons tous deux été malades 2 heures plus tard il a fallu qu'on Vomissements incontrôlables les palourdes et avoir la diarrhée. À mon avis les fruits de mer étaient pas de toute fraîcheur du tout et on a intoxiqué. Nous allons à cet hôtel pour la vue et prenez un verre mais ne touchez la nourriture !!!

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lundi 30 mai 2016

Sodome-sur-Mer - Coney Island


1714e jour - En Amérique de Laurent Chalumeau, page 338 :
“Il paraît qu’il reste quelques coups à tirer vite fait dans les terrains vagues où rouillent pour l’instant les carcasses des anciens circuits de roller coasters – quelques coups de couteau à recevoir, aussi. Sinon, sans même parler des parties de bonneteau qui jouent à cache-cache avec les patrouilles, on prend tous les paris et on a toujours un poker en train dans les bicoques des petites rues qui croisent Surf Avenue. Bien sûr, derrière les roulottes, ceux que ça intéresse peuvent acquérir des friandises plus corsées que de la barbe à papa. Mais malgré tous les efforts, les perditions proposées aujourd’hui par Sodome-sur-Mer semblent bien modestes, bien rudimentaires, comparées au raffinement et au faste des péchés qui s’y commettaient encore il n’y a pas cent ans.”

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vendredi 27 mai 2016

Les deux mondes - Arnouville-lès-Gonesse



1713e jour - Il suffit que je lise une adresse, dans un texte, pour que je veuille aller voir. De la même façon, il est des images qui me donnent envie de me parachuter, dans l’instant. Celle du Prisunic d’Arnouville-lès-Gonesse est de celles-là. Je suis tombé dessus sur Facebook. Elle avait été postée par Valery Levacher. Elle était accompagnée d’une indication – avenue Pierre Sémard – suffisante pour que je puisse espérer retrouver les lieux…
Le bâtiment, au final, n’a pas tellement changé. Les maisons que l’on devine à l’arrière-plan sur la carte postale sont toujours vaillantes. Et pourtant… Tout est si radicalement différent.

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jeudi 26 mai 2016

À la façon de Sei Shonagon - Djalalabad


1712e jour - Jouer aux “Notes de chevet”, entre autres écrire :
Choses poignantes : les images que l’on fait d’une ville, lorsque l’on sait que ce sont les dernières (que l’on ne reviendra plus).
Sauter une ligne, ajouter :
Un camion outrageusement chargé de pierres, des enfants de retour de l’école, se dispersant au hasard des rues.

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mercredi 25 mai 2016

Le temps d’une course - Djalalabad

1711e jour - On a traversé la ville. Le chauffeur du taxi, un type sans âge, moustache et crâne dégarni, a commencé à me parler, les yeux rivés au rétroviseur. Dans un anglais quasi parfait. Il m’a expliqué qu’il avait été chercheur. “Dans une autre vie”, s’est-il empressé d’ajouter. Il était dans la physique quantique, spécialiste de l’intrication. Si, si.

Un drôle de truc que l’intrication. Il a tenté d’expliquer. Pour ce que j’en ai compris, des particules peuvent avoir des destins liés bien que distantes l’une de l’autre, réagissant en fonction l’une de l’autre, comme si elles étaient unies par une “action fantôme à distance”. Visiblement, dans son domaine, mon chauffeur était une tête. Il avait un poste dans un institut prestigieux à Moscou. Rien que ça, ce n’est pas commun pour un Khirgize.

Mais sa mère est tombée malade. Il a voulu se rapprocher d’elle pour l’accompagner dans ses derniers instants. Il a trouvé ce boulot de taxi, toujours mieux que rien. Il faut bien vivre… Sa mère, paix à son âme, est morte il y a deux ans. Il aurait pu essayer de retourner à Moscou, tenter de reprendre sa vie d’avant. Mais finalement, il n’en a pas eu la force. Il est resté là. À Djalalabad. Il aime conduire les gens. Pas de sots métiers. Il fait des rencontres le temps d’une course… Mais rares sont ceux, tient-il à me rassurer, avec lesquels il se confie sur son passé.

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mardi 24 mai 2016

Mystère rose - Djalalabad

1710e jour - Cela fait deux jours que je suis passé devant ; c’était à proximité d’une école dans le sud de Djalalabad. Pour bien faire, il aurait fallu que je m’arrête, que j’approche pour voir de plus près. Évidemment, je ne l’ai pas fait.
Depuis, les masses roses me hantent. Je me demande ce qu’elles pouvaient bien être : des ballons gonflés à l’hélium ? de la barbapapa sous cellophane ?… Je paierais cher pour savoir.



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lundi 23 mai 2016

Road movie - Entre Bichkek et Djalalabad








1709e jour - Reprendre la route, la M41 entre Bichkek et Djalalabad. Rouler, cerné par les massifs de Tien Shan, rouler… Apercevoir des bribes de vies, très vite, sans s’arrêter ; imaginer des prolongements à ces fragments d’existences quand il s’agit de se coltiner les vicissitudes du quotidien.

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vendredi 20 mai 2016

Les nuages du couchant - Bichkek

1708e jour - Journée de merde : accumulation de tracas, de déconvenues, manque d’inspiration. Et puis soudain, qui balayent tout sur leur passage, les nuages du couchant.

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jeudi 19 mai 2016

Vue de haut - Bichkek

1707e jour - À la périphérie de Bichkek, au petit matin alors qu’il s’apprêtait à pleuvoir, j’ai aimé voir les abords de la ville de haut. Cette dernière m’a fait l’effet d’une maquette animée, d’un diorama gigantesque offert, là, à mes pieds. J’ai suivi la course folle des voitures. Sur mon plan, j’ai regardé le nom des rues empruntées : Imanaliev, Baitik Baatyr… J’ai observé le ballet des piétons (j’étais suffisamment haut pour qu’ils me fassent l’effet de fourmis). Je me suis perdu dans la contemplation de fumées d’usines sur l’horizon.

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mercredi 18 mai 2016

La ronde des peuples et autres célébrations - Bichkek


1706e jour - Je rentre de Bichkek tout heureux de ma moisson. Apercevant mes images, elle remarque visiblement fascinée : “Ah ouais, quand même ! Ils sont balèzes quand il s’agit de concevoir des sculptures monumentales.” Avant de rajouter, solennelle : “Franchement, je ne sais pas s’il est possible de faire plus laid.”

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mardi 17 mai 2016

Signe qu’on est à l’Est - Bichkek


1705e jour - On sait qu’on est à l’Est quand on aperçoit, sur les bords des avenues, suspendus aux poteaux, ces ersatz de flocons, simulacres de pyrotechnie, appelés à éclairer les nuits torrides ou glaciales de flux lumineux qui se veulent, à n’en pas douter, féeriques.

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lundi 16 mai 2016

Toute l’Europe - Bichkek


1704e jour - J’ai marché dans Bichkek, capitale du Kirghizistan. Je suis passé devant le Monaco – façade de restaurant pour institut de beauté.
Plus loin, sur une bâche tendue pour masquer des travaux, j’ai été ému de découvrir une tout Eiffel. Et aussi une tout de Pise étonnamment droite comme un i.





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vendredi 13 mai 2016

Le train suspendu - Bichkek



1703e jour - Quelques instants durant, traversant le paysage, j’ai vu, hasard des perspectives, un lot de wagons suspendus, comme en équilibre sur le fil d’un mur de soutènement.

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jeudi 12 mai 2016

Promenade kirghize - Bichkek






1702e jour - Je ne me doutais pas qu’un jour j’arpenterais les rues d’une ville kirghize. Et pourtant, ce matin, j’ai fait mes premiers pas à Bichkek, ville située à la latitude de Rome (42°52’) mais au cœur d’une steppe lointaine, sur ce qui était jadis l’une des voies de la route de la soie.

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mercredi 11 mai 2016

Sur les traces de l’Ange Blanc - Slavoutytch


1701e jour - Si je suis venu à Slavoutytch, c’est parce que je suis tombé sur un reportage sur le site du journal Le Temps, centré sur le travail photographique de Niels Ackermann. Sur le champ, j’ai été subjugué par les instants saisis des vies de Ioulia, de Kiril, de Jenia ou de Katia, enfants de cette ville insensée. Le reportage m’a amené à un livre récemment sorti : L’Ange Blanc du même Niels Ackermann publié par les éditions Noir sur Blanc, livre aux photos magnifiques, merveilleusement mises en lumière par des textes d’Andreï Kourkov ou de Gaetan Vannay.
Pour information, l’Ange Blanc du titre est une sculpture monumentale, érigée en 2012 sur la place centrale de la ville et pour laquelle, en passant, les habitants de Slavoutytch se sont privés d’eau chaude pendant plus d’un mois afin de lui offrir un socle.

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mardi 10 mai 2016

Vivre à Slavoutytch



1700e jour - Aussi insensé que cela puisse paraître, il y a eu une époque où des habitants d’Odessa ou de Kiev échangeaient volontiers leurs appartements contre un logement à Slavoutytch. Les gens croyaient réellement que l’avenir, ici, serait meilleur, radieux bien qu’irradié. Mais tout, en fait, y est comme partout ailleurs. Enfin, non, pas exactement. Ceux qui travaillent à la centrale ou dans la zone contaminée sont au régime des quinze/quinze : quinze jours de boulot, quinze jours de récupération. C’est un drôle de rythme. Les temps d’oisiveté, que ce soit dans la rigueur de l’hiver comme dans la touffeur de l’été, se perdent souvent dans l’alcool, la drogue et le sexe. Les gens, ici, meurent plus de leurs excès que de la radioactivité accumulée. Dans la région, paraît-il, on dit qu’à Slavoutytch personne ne dort jamais dans un seul lit.

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lundi 9 mai 2016

Aux limites de la “Zone” - Slavoutytch


1699e jour - Et puis un jour j’ai découvert l’existence de Slavoutytch. Slavoutytch est la ville la plus récente d’Ukraine. Elle a été construite peu après la catastrophe de Tchernobyl pour loger les ouvriers chargés de continuer à faire fonctionner la centrale (trois des réacteurs de celle-ci sont restés en activité jusqu’à l’orée des années 2000) tout comme ceux ayant pour mission de décontaminer la “Zone”.


Slavoutytch a été construite pas très loin de la rive orientale du Dniepr, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de la centrale, sur le trajet d’une ligne de chemin de fer existante qui menait à Tchernobyl. Aujourd’hui encore plus de 3000 personnes empruntent chaque jour un train qui les dépose au pied de la centrale afin d’y travailler.


Les architectes soviétiques les plus renommés ont œuvré pour dessiner une ville modèle qui ferait oublier les raisons de sa naissance. L’idée était de bâtir les meilleurs logements, les meilleurs hôpitaux, les meilleures écoles, les meilleurs jardins d’enfants, les meilleurs complexes sportifs.


Chaque quartier de Slavoutytch est le reflet de l’origine des bâtisseurs venus en renfort. Ils sont venus d’Ukraine, bien sûr, mais aussi de Russie, d’Estonie, de Lettonie, de Géorgie, de Lituanie, d’Azerbaïdjan ou d’Arménie.  Le tuf rose distingue, par exemple, le quartier d’Erevan et ses gigantesques grills en plein air rappellent les traditions culinaires arméniennes.


Attirés par les conditions favorables octroyées par les autorités et par un niveau de vie bien plus confortable qu’ailleurs à l’ESt, des milliers de jeunes travailleurs sont venus s’installer là, dès l’inauguration de la ville. Slavoutytch, deux décennies durant, s’est vécue comme une ville jeune, dynamique (en 2001, près d’un tiers de la population avait moins de quinze ans). Mais la jeune génération née dans le relatif luxe d’une cité nouvelle et idéale se retrouve confrontée aujourd’hui à l’inconfort de l’âge adulte dans un pays en crise et dans une ville à l’avenir très incertain.

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vendredi 6 mai 2016

Tourisme nucléaire (2) - Tchernobyl



1698e jour - Lecture d’un article du National Geographic signé George Johnson, la suite :
Tous les ans, au printemps, des visiteurs font route vers Stallion Gate, au Nouveau-Mexique, pour une journée portes ouvertes sur le site du projet Trinity, là où explosa la première bombe atomique – une répétition de ce qui attendait le Japon.
Les visites mensuelles du site d’essai du Nevada où les États-Unis ont fait exploser plus de 1 000 engins nucléaires pendant la guerre froide affichent complet six mois à l’avance.
Et puis, il y a le risque de fusion du cœur d’un réacteur. Depuis 2011, Tchernobyl, lieu de la pire catastrophe survenue dans une centrale nucléaire, est officiellement considéré comme une attraction touristique.
[…]
De tous mes compagnons, le plus étonnant est Anna, une jeune femme réservée, originaire de Moscou, entièrement vêtue de noir. Elle effectue là son troisième séjour à Tchernobyl, et vient de s’inscrire pour un autre, plus tard dans l’année.
« Je suis attirée par les lieux abandonnés et les champs de ruines », confie­-t­-elle. Surtout, elle aime le silence et la faune sauvage – qui ne l’est ici que de façon tout à fait accidentelle.
[…]
Se tenant sous les vestiges d’une tour de refroidissement, notre guide nous presse de la rejoindre. « Oh, il y a un foyer de forte radioactivité par ici ! Allons le voir ! », s’exclame-­t­-elle, aussi nonchalamment que si elle nous montrait un nouveau personnage dans un musée de cire.
Elle soulève une planche recouvrant l’endroit critique, et nous nous penchons, dosimètre en main, dans une compétition amicale pour voir qui d’entre nous détectera la radioactivité la plus forte. Nos appareils bipent avec frénésie.
Le point le plus radioactif que nous trouvons ce jour-­là se situe sous la lame d’un bulldozer utilisé pour labourer et enterrer la couche supérieure du sol radioactif : 186 μSv/h. Trop élevé pour s’attarder, mais rien en comparaison de ce que les pompiers et les liquidateurs ont encaissé.

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