dimanche 30 juin 2013

Ramón Unzaga et sa bicyclette - Talcahuano


1081e jour - Parce que la seule gloire locale est un footballeur – Ramón Unzaga (1894-1923), joueur du Club Atlético y de Fútbol Estrella de Mar of Talcahuano, inventeur de l'un des gestes footballistiques les plus spectaculaires : la bicyclette –, je m'en vais faire un tour du côté du stade local.
Mais je n'y trouve rien de très folichon.


Plus tard, je photographie un panneau aux abords de la ville. Je me dis que je pourrais, sur ce panneau, incruster le portrait de Ramón Unzaga, et une photo de lui en pleine action.
Encore plus tard, dans la touffeur d'une chambre d'hôtel – non climatisée, sombre, basse de plafond –, j'abandonne le projet.
En fait, je ne vois pas quelle bonne raison je pourrais avoir de retoucher mes photos. 

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samedi 29 juin 2013

Les épicentres du monde - Talcahuano

1080e jour - Peut-être rêvent-ils de quitter les hauteurs de Talcahuano et de
s'installer – à deux ! –, dans la ville basse, là où la vie bat son plein.


Peut-être rêvent-ils de Conceptión si proche, si différente avec ses allures de capitale.


Peut-être rêvent-ils de quitter Talcahuano, de faire leurs études là où ça bouge vraiment – oui, vraiment ! – à Santiago.


Peut-être rêvent-ils d'étranger, d'Europe (Espagne, Londres…) ou, mieux encore, des États-Unis (New York ou côte Ouest selon leurs aspirations).

Peut-être, du reste, un jour partiront-ils. Ensemble !
Reste à savoir quel sera leur ailleurs…

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vendredi 28 juin 2013

Dans la ville basse - Talcahuano








1079e jour - Talcahuano, c'est aussi ça : le premier port industriel du Chili. Et aussi, le premier port de pêche, le premier port militaire…
Les images datent de février 2012, deux années tout juste après qu'un tremblement de terre (magnitude 8.8 sur l'échelle de Richter) suivi d'un tsunami – ait frappé la ville (20 morts, 18 disparus). Mais de ce tragique événement, je n'ai repéré la moindre trace.

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jeudi 27 juin 2013

Champ/contre-champ - Talcahuano

1078e jour - CHAMP  /  Le pire c'est qu'ils ont l'air presque charmants, avec leur petit air de maisons de Monopoly, ces pavillons fraîchement construits en masse, au nord de Talcahuano, sur deux modèles alternés (sur la vue satellite, je compte 85 maisons alors que le chantier n'est pas terminé)…
CONTRE-CHAMP  /  En face, s'étend une vaste zone militaire gardée (Armada de Chile inscrit sur un panneau à l'entrée) et un tennis-piscine-golf qui sur les cartes apparaît sous l'appellation Piscina del Club de Campo Tumbes.



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mercredi 26 juin 2013

Une pensée de Talcahuano








1077e jour - Pas le moindre hôtel étoilé, pas la moindre pension de famille.
Pas plus d'office du tourisme ou de boutiques de souvenirs…
Talcahuano (180 000 habitants) dans la banlieue de Concepción, Chili, n'est pas un lieu où l'on vient en touriste.
Non. Chômage, délinquance, insalubrité… Talcahuano – sur ses hauteurs – est un de ces endroits sur Terre où l'on se sent, quand on débarque, particulièrement étranger.

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mardi 25 juin 2013

Madame Jeanne - Paris


1076e jour - Pendant des années, elle s'est tenue là. Tous les jours – absolument tous les jours.
Elle était connue de tous dans le quartier. On ne savait que son prénom (ce que l'on supposait être son prénom). On l'appelait Jeanne – ou madame Jeanne (le "madame” étant, de toute évidence, une forme de respect).
C'était un puits de science. Vraiment. Dans des domaines aussi variés que la cybernétique, l'économie ou le génie génétique.
Mais là où elle impressionnait son monde, c'était avec sa connaissance de l’opéra. Il suffisait que l'on cite le titre d'une œuvre, Madame Butterfly ou la Flûte enchantée, pour qu'elle se mette à chanter. Toujours très juste.
Elle semblait connaître tous les airs, toutes les paroles… Les gens spontanément s'arrêtaient. Et finissaient par déposer une pièce à ses pieds. Mais ce n'était pas ce qu'elle recherchait. il arrivait même que, les pièces, elle ne les ramasse pas.
Des bruits courraient sur son passé : un amour trop tôt disparu, une triste destinée. La rumeur voulait qu'elle ait été chanteuse d'opéra. On l'imaginait sur scène, à la Scala ou à Garnier.
Plus d'une fois, j'ai essayé de la faire parler de sa vie d'avant. Mais je n'y suis jamais parvenu.
Elle quittait les lieux vers 19 heures (elle disait : Bon, allez, c'est pas tout, il faut que j'y aille, moi). On ne savait pas où elle passait ses nuits, où elle dormait. Plus d'une fois, j'ai failli la suivre pour savoir. Mais je n'ai jamais osé.
Et puis, un jour elle n'a plus été là. On a pensé qu'elle réapparaîtrait bientôt. Mais non. Elle n'est jamais revenue.
C'était fin juin, en 2010.
Cela fait maintenant trois ans qu'on est sans nouvelles d'elle.

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lundi 24 juin 2013

Le vrai roi des Roms - Buzescu

1075e jour - Quand je lui ai dit qu'il était dans Street View (j'ai expliqué : la carte du monde, les photos panoramiques…) – quand je lui ai montré un tirage –, il a semblé décontenancé.
Mais sur le champ aussi, il a cherché à savoir qui d'autre était présent.
J'ai sorti mon portable (ordinateur portable).
Il n'y avait quasiment aucun débit. J'ai pensé que la démonstration allait tourner court. Mais non. Ça lui allait ; il n'était pas pressé. Il a voulu voir toutes les photos prises dans la rue. Durant plus de quatre heures, nous avons attendu que des images s'affichent à la vitesse d'un modem des temps jadis.
Quand nous avons terminé, qu'il a été bien sûr qu'aucun de ses amis n'avait été saisi – qu'il était le seul ! –, il m'est tombé dans les bras. Il m'a embrassé. Il a voulu m'offrir un verre de la boisson "locale" : un mélange de Jack Daniel's et de Red Bull.
Il m'a dit qu'il fallait maintenant colporter la nouvelle auprès des jeunes. C'était la preuve, de toute évidence, que c'était bel et bien lui, le roi des Roms.

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dimanche 23 juin 2013

Les trois mondes - Buzescu

1074e jour - Il dit : C'était un matin – un peu avant Pâques –, à Buzescu.
J'étais en avance – j'avais rendez-vous chez l'un de ces Roms qui avait fait fortune à l'orée des années 90. Je me suis installé sur le banc qu'il y avait devant son palais. En face, les travaux de voirie battaient leur plein.

J'ai fermé les yeux. Je me suis amusé à inventorier tous les bruits qui m'entouraient : bétonneuse, voitures, marteau-piqueur au loin, voix (plusieurs voix ; d'hommes)… Un oiseau… Un camion qui approchait… Un grincement de roue de carriole mal huilée…
J'ai tenté de répertorier les odeurs aussi : béton fraîchement coulé, friture d'oignons, poisson en train de griller…

J'ai rouvert les yeux. J'ai observé longuement le gravier à mes pieds et, un peu plus loin, les flaques laissées par les pluies torrentielles de la nuit.
J'ai eu une pensée pour une de ces gravures de M.-C. Escher : Les trois mondes – je l'ai toujours adorée. S'y côtoient la surface de l'eau, le reflet d'un arrière-plan lui-même hors-cadre (des arbres) et l'espace sous-marin dans lequel évolue un poisson… Peut-être, du reste, sont-ce les odeurs de grillades qui ont fait remonter en moi le souvenir de la gravure…

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samedi 22 juin 2013

Le village des rois des Roms - Buzescu



1073e jour - Buzescu, sur les cartes, n'est qu'un village insignifiant : deux voies perpendiculaires et quelques chemins de terre.
On s'attend à n'y trouver que des maisons modestes et rustiques, entourées de potagers. Mais il n'en est rien. Sur un bon quart de sa superficie, Buzescu n'est pas un simple
village : c'est le village des rois des Roms.




Roumanie de France, citation :
À Buzescu, il n’y a pas d’architectes et encore moins de plans dessinés. Les propriétaires dictent directement leur vision créative aux travailleurs qui érigent les demeures à des années-lumière des normes de sécurité les plus élémentaires. Le résultat est d’une originalité stupéfiante.




Il existe plus d'une centaine de ces palais bâtis depuis 1989 (depuis la fin du régime communiste).
Le même site, un peu plus haut :
Ici la richesse ne se cache pas. Au contraire, la réputation d’un Rom dépend surtout de sa fortune. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les Roms les plus riches revendiquer le titre de «roi de la communauté».




Un autre article, cette fois-ci, sur le site du National Geographic :
D’où provient cette richesse ? Les Roms des environs répondent simplement : « du commerce du métal ». Les Roms de Buzescu sont surtout des Kalderash 
(« chaudronnier », en romani), un groupe associé par tradition au travail du métal.
En fait, les Kalderash se sont déployés dans toute l'Europe de l’Est, récupérant – je cite –, parfois illégalement, dans des usines abandonnées de l’argent, du cuivre, de l’aluminium, de l’acier et d’autres métaux de valeur. En vendant ces matières premières, certains Roms de Buzescu ont gagné beaucoup d’argent.



Voilà, pour afficher leur richesse aux yeux de la communauté, certains se sont construits des demeures improbables, un peu comme des enfants l'auraient fait avec des legos.
Mais le plus étonnant, peut-être, dans cette histoire, c'est qu'il n'y ait encore aucun de ces palais qui ne se soit – tel un château de cartes – effondré.

Et sinon, merci à Virginie Gautier qui m'a mis sur la piste de ces architectures improbables…

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vendredi 21 juin 2013

Very Good Trip(advisor) - Reno

1072e jour - Cal Neva, Reno.
Ce n'est pas sans délectation, aujourd'hui, que je découvre les traductions automatiques des commentaires laissés sur Tripadvisor.


EXEMPLE.  Tandis que dans le centre-ville Reno n'oubliez pas de faire une halte au café. La qualité de la nourriture est très bonne et les quantités sont grandes. C'est trop cher un prix très compétitif, vous ne pouvez pas vous tromper ici. Ils ont aussi 16 950 gr bière à votre table pour $1.00 ainsi. Le personnel était très 
sympa et...


EXEMPLE.  Ma femme et moi sommes allés jusqu'à Reno de Los Banos, CA. C'était mon 50ème anniversaire. Nous avons mangé au Steak et pâtes maison dans le casino. Le service à la clientèle à travers notre serveuse et le surveillant suppléant était au-dessus et au-delà. La nourriture était délicieuse trop. Ce restaurant est très raisonnable, de nombreux restaurants vous payer plus...


EXEMPLE.  Mon mari et moi nous sommes arrêtés ici pour une nuit sur notre voyage côte-à-côte de la route. Il était extrêmement raisonnable. Tout ce que nous voulions c'était une chambre propre avec la climatisation. Cet hôtel sans aucun doute rencontré cette exigence. L'ascenseur était le plus lent que j'aie jamais vues, mais la chambre était très propre et au 16ème...


EXEMPLE.  La journée que j'ai visité, le restaurant était très occupé. Le personnel de la cuisine facilement traitées le rush. Le menu propose une grande variété de plats et une tonne de grandes valeurs. C'est le meilleur endroit générale pour un excellent repas à un formidable rapport qualité-prix.


EXEMPLE.  Nous nous sommes arrêtés par avec ma famille pour week-end de Memorial day et les prix du dîner étaient ce qu'on s'est arrêtés nous. Mais après manger nous avons eu l'impression que c'était un endroit où nous reviendrons et nous n'avons ! Plus que deux fois dans ce séjour seul !! Très bon service et une excellente nourriture ! Nous...

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jeudi 20 juin 2013

Evolution Tattoo - Reno



1071e jour - Il m'a dit : D'accord pour que tu prennes des photos. Viens demain matin avant l'ouverture. J'irais boire un café histoire de te laisser tranquille.
Il m'a donné rendez-vous à 9 h 30. Il est arrivé à moins vingt-cinq. Le salon ouvrait à
10 h. Et voilà. Vingt minutes durant, j'ai arpenté, seul, les salles d’Evolution Tattoo.
C'était la première fois que je rentrais dans pareil établissement. Ça m'a fait penser à un cabinet de dentiste – je veux dire exceptée la décoration.



Quand il est revenu, il m'a lancé un “Alors ?” que je n'ai su exactement interpréter (portait-il sur mes photos ? sur le salon en tant que décors ? sur l'activité du tatouage et son décorum ?…). J'ai répondu que c'était chouette ; que c'était un chouette endroit, que j'avais ce que je voulais. Et aussi que je lui enverrais bientôt des tirages, ou, faute de tirages, des fichiers.
C'était il y a plus de six mois. Aujourd'hui, je me rends compte que je ne l'ai toujours
pas fait.

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