Son avancée, sur ce chemin de terre, était chaotique.
Juste avant le virage qu’il y a une vingtaine de mètres plus loin, un des livres est tombé. J’ai cru que j’allais pourvoir le récupérer car le type a d’abord semblé ne pas l’avoir repéré. Mais il s’est arrêté pour reprendre son souffle. Et là, tout en s’étirant, il s’est retourné. Il a aperçu le livre. Il est revenu sur ses pas pour le ramasser.
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Bien sûr, je me suis demandé ce que cet homme allait bien pouvoir faire d’un tel chargement. Les russes sont des personnes si étranges (surtout ici, en Sibérie) que j’ai admis comme possible qu’il puisse vouloir, tous ces livres, les lire (de quoi passer l’hiver). Mais plus tard dans la journée, dans ce qui semblait être une décharge, j’ai aperçu notre homme qui œuvrait à attiser un feu qui dégageait une épaisse fumée blanche. Je n’ai pas eu à me rapprocher beaucoup pour découvrir que ce qui se consumait n’était autre que le lot des ouvrages qu’il avait au préalable transbahuté./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.