lundi 20 janvier 2014
La nuit du fantôme - Chennai
1167e jour - Cette nuit-là, à Chennai, la ville qui s’appelait encore Madras il y a vingt ans, j’ai erré. À la façon d’un fantôme. J’ai traversé des murs à la façon d’un passe-muraille.
J’ai fini par me retrouver dans une cantine éclairée aux néons, vide de toute présence et qui m’a fait penser, dans l’instant, plus à une morgue qu’à un espace de restauration.
Je me suis déplacé en silence.
Dans le détail, j’ai observé : les gamelles, les fours, les affiches sur les murs, les grilles anti-mouches Pest-O-Flash.
Je me suis assis. J’ai fermé les yeux. J’ai tenté de concevoir l’effervescence de midi : brouhaha, queues à la caisse, éclats – de voix, de rires –, corps qui s’amassent ou s’entrechoquent. J’ai tenté d’imaginer les odeurs des plats préparés, la chaleur à proximité des fours…
Quelle heure pouvait-il être ?
Dans combien de temps arriveraient les premiers/premières à cuisiner ?
J’étais en train de me poser ce genre de question quand la fatigue m’est tombée dessus. D’un coup.
J’ai senti ma tête dodeliner. J’ai tenté d’ouvrir les yeux mais en vain. Je me suis allongé – le métal du banc sur lequel je me trouvais était à peine froid. Je me suis endormi.
Le lendemain, au petit matin, j’étais ailleurs.
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