Au nord d’Inuvik, il n’y a plus grand chose si ce n’est Navy Rd, une voie de terre bordée, sur sa droite par une ligne électrique d’un autre temps.
Tout autour s’étend une végétation typique de toundra, pas très haute donc, et qui passe une majeure partie de l’année sous la neige.
Parfois se profile une poche d’eau sur le côté. Sinon, à peu près rien. Si ce n’est un monticule qu’il faut gravir sur une cinquantaine de mètres – peut-on parler de colline pour le définir ?
Il y a une clairière en haut du monticule, et un lot de bâtisses, des véhicules qui pourraient être abandonnés. Aucun individu n’est visible. Alors, je continue…
Plus loin, vient une courbe et la terre, imperceptiblement, fait place à la boue.
Plus loin encore, il y a un chemin qui part sur la droite et qui semble ne mener nulle part. Il est aisé d’imaginer le silence qui règne alentour.
J’avance, opiniâtre. Je finis par tomber sur une barrière rayée de rouge et de noir sur le bord de la route. Je m’arrête pour la photographier et, ce faisant, je me demande quelle peut bien être sa fonction.
De plus en plus de boue…
Et puis finalement un bout du monde, un cul-de-sac : la route ne va pas plus loin.
Je prend le temps d’observer. Il y a là un pick-up en sale état (une vitre cassée pour en témoigner), un engin que je suppose fait pour se propulser sur la glace ou sur la neige, une bâtisse/cabane – avec une parabole sur la façade. Impossible de ne pas se demander qui vit là.
J’essaye d’imaginer, aussi, à quoi ressemble le quotidien en pareil endroit quand il fait continuellement nuit et que les températures ne montent guère au-dessus de -20°C. Je dois avouer que j’ai du mal à le concevoir.