samedi 1 janvier 2011

Lendemain de fête - Laconi


200e jour - Il est facile d’imaginer la scène : deux types rentrent chez eux, titubant, après un réveillon arrosé. Ils aperçoivent le banc, décident une pause. Ils s’affalent. Il est peut-être trois ou quatre heures.
Ils sirotent les bouteilles qu’ils ont embarqué en partant de la fête.
Ils hurlent, grands moulinés des bras accompagnant leurs exclamations, “bonne année” (“buon anno”) en direction des quelques voitures qui passent par là – il arrive qu’ils aient droit à un coup de klaxon complice avant que les phares, comme un vestige de guirlande électrique, ne se perdent dans la nuit.

De temps à autre, une fusée d’artifice - lueur bleue, ou rouge, ou verte - éclaire le paysage l’espace d’un instant.
L’écho d’un dernier pétard plus bas dans la ville, et des rires, et des cris aigus.
Et puis le silence. Et les deux compères pas loin de s’assoupir.
Fondu au noir.

Dans les lueurs du petit matin, ne restent plus que deux bouteilles, deux cadavres, posés au pied du banc.
C’est à Laconi, Sardaigne que cela se passe, à quelques pas seulement du père noël gonflable objet du post du 21 décembre dernier.
Voilà. Bonne année à tous.