mardi 2 février 2016

Relativité des émois - Sur le Potomac

1639e jour - Dans son message, elle dit : “C’est marrant que vous ayez fait ce post, hier, sur votre descente du Potomac. J’ai vécu, il y a près de vingt ans, une situation à peu près similaire. Je n’étais encore qu’une gamine à peine débarquée de France. Dans un bar, la veille, j’avais rencontré un homme, grand, brun, une moustache. Il ne devait pas avoir plus de trente-cinq ans mais il me faisait l’effet d’un adulte, alors… Je m’étais empressée d’accepter sa proposition d’une virée sur le fleuve même si j’avais un peu la trouille. Il m’avait donné rendez-vous en fin de matinée et j’avais passé de longues heures, durant la nuit et le matin plus tôt, à l’imaginer arrêter sa barque pour m’embrasser, me caresser… Mais il ne s’est rien passé de tout ça. Je ne sais plus comment on en est venu à parler de ça mais, très vite, j’ai compris qu’il était homo, qu’il me trouvait juste cool pour une fille d’une vingtaine d’années. […] Je me souviens de la trouille de chavirer et aussi d’une usine devant laquelle on était passés. Elle semblait abandonnée. Il m’avait expliqué que c’était un bon coin pour des ébats amoureux, qu’il y emmenait souvent ses copains, qu c’était un des rares endroits, dans le coin, où l'on pouvait se promener “la bite à l’air” (c’est la formule qu’il avait employée) sans risquer d'être dérangé…”

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