vendredi 15 janvier 2016

Et puis aussi la Muette - Drancy

1627e jour - Il n’y a pas que Terezin qui a dû apprendre à devenir tout à la fois lieu de vie et de mémoire. Il n’y a pas qu’à Terezin que l’histoire s’est construite sur des faux-semblants.
Une île, une forteresse, page 175 : On fait parfois de drôles de détours. Si je n’avais pas ressenti à Terezin, où je n’ai aucune attache, l’impression d’une reconnaissance, je ne me serais peut-être jamais retrouvée comme par ricochets à Auschwitz et dans les rues de Drancy, cette ville pourtant voisine de la mienne où mon grand-père a été enfermé, où il a passé ses derniers moments en France. Je n’y aurais sans doute jamais marché, un peu au hasard, tournant d’abord, longtemps, autour de la cité de la Muette.


Une île, une forteresse, page 179 : Au centre du U formé par les immeubles a été placé un wagon qui induit souvent les visiteurs en erreur. En le voyant, on peut imaginer que les rails aboutissaient devant le camp, qu’on était déporté par le train directement depuis Drancy. Mais le wagon est une relique, un symbole, aucun train n’est venu jusqu’ici, aucun n’en est parti, c’est en bus qu’on quittait Drancy pour la gare du Bourget puis, plus tard, pour celle de Bobigny.

Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.

///////
 Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci