vendredi 21 mars 2014

À en perdre la tête - Bogota

1227e jour - Cette peinture murale, je l’ai cherchée durant des heures. Je savais juste qu’elle était sur les hauteurs de la ville ; je ne connaissais ni nom de rue ni quartier.
J’ai marché jusqu’à l’épuisement. À chaque croisement ou presque, dans un espagnol approximatif, mimant pour me faire comprendre, je demandais si on la connaissait.


Si je voulais tant la trouver, c’est à cause de Julia. Parce que je savais qu’avant de s’installer en France, elle avait vécu là, juste en face – les fenêtres de sa chambre donnaient sur l’espèce de Charlie à la tête coupée. Elle m’avait raconté ça – une confidence parmi d’autres – au cœur d’une nuit parisienne alors que nous étions allongés enlacés. Je ne sais pas pourquoi ce détail en particulier m’avait marqué.
Quand elle a su que j’allais faire ce voyage en Colombie, elle m’a demandé, amusée, de lui rapporter un souvenir : elle était curieuse de voir ce que pouvait être un souvenir de Bogota pour moi qui étais français. J’ai sur le champ pensé à la peinture murale, à la description qu’elle m’en avait faite. J’allais en prendre une photo ! Une façon comme une autre, me semblait-il, de lui dire quelque chose…

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