1288e jour - L’homme est assis sur le capot de sa voiture. Quand je passe à sa hauteur, montrant les pneus sur le trottoir d’en face d’un geste du bras, il dit : Je suis venu dans le coin il y a six mois tout juste, en octobre. Je viens de Saint-Louis, je suis dans le double-vitrage. À l’époque, j’ai fait la maison, là, à côté – il désigne d’un autre mouvement de bras. Et bien, je vais vous dire, j’en suis sûr : les pneus, à l’époque, ils étaient exactement dans la même position ! Les deux de gauche posés contre la palissade, le troisième couché au sol. Je vous avouerais que je ne sais pas trop quoi en conclure… Tout ce que je peux dire c’est qu’avec les tempêtes qu’il y a eu cet hiver et l’ouragan du mois dernier ça me paraît être un fichu drôle de truc, je veux dire qu’ils n’aient pas bougé d’un centimètre… Depuis tout à l’heure, je les observe. J’aimerais comprendre.
Il poursuit : Peut-être que le type qui tient la baraque est un maniaque, le genre à ne pas supporter que ses pneus soient posés autrement… Peut-être sont-ils fixés avec des vis pour ne pas bouger. Peut-être que ma mémoire me joue des tours mais non, je ne crois pas… Ou alors, c’est un hasard – je veux dire : peut-être que ce ne sont pas les mêmes pneus. Juste que ce matin, le gars a sorti ses pneus et hop, ils sont retombés pile-poil dans la même position…
/////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.