Le principe des Vases communicants est très simple : “le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”
Pour faire bref, chacun de nous a proposé une image à l'autre, pour qu'il joue avec (nos deux photos ont été prises à Mulhouse)…
Le texte de Déborah Heissler sur mon image suit donc cette présentation (je suis fier, vraiment, de ce cadeau qu'elle me fait) ; son image et mon texte, eux, sont publiés sur son blog, ici >>> Carnets et autres notes.
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RedRoom
À quel point ces évènements, que
nous observons comme par une fente, nous sont au fond plus étrangers chaque
jour ? Le ciel trop bas. La clé facile dans la porte. La dernière porte
claquée résonne indéfiniment. La rue qui termine à gauche, une façade qui joue
avec la lumière, crépite — c’est
une très grande surface, les manequins ne trompent pas.
Ici le temps se creuse et là en levant les yeux, je lis Globe.
Dans une des salles se trouve un
coin précis où, si on est seul m’explique-t-on, on peut entendre venir vers soi
les pas — phénomène précisément qu’on doit au jeu
des lames du parquet sur le sol et qui n’en est que plus saisissant. Etrange
également, cette illusion qu’on a d’un incendie qui s’allume et qui n’est autre
que le reflet d’enseignes lumineuses frappant depuis la rue le vitrage des
fenêtres.
Il suffit d’avancer un peu pour
se voir précédé comme par quelqu’un, quelqu’un d’autre que soi-même, par un
effet toujours du reflet dans le vitrage.
Ici le temps se creuse —
et là l’espace.
Tout ce rouge qui inonde les murs
et ces silhouettes géméllaires. Une histoire de fantômes, saison morte, quand
tout le monde déserte — où j’entends RedRoom, me revenant
à l’esprit la photo des fillettes aux robes en velours à large col blanc de
Diane Arbus (1967) — RedRoom Murder RedRum jusque dans le globe occulaire.
Deborah Heissler
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