1155e jour - Dans un aéroport, se souvenir d’un texte parlant d’aéroport dans Espèces d’espaces de Georges Perec.
Dans ce texte, il est écrit :
Il y a quelques années, un de mes amis a formé le projet de vivre un mois entier dans un aéroport international, sans jamais en sortir (sinon, tous les aéroports internationaux étant par définition identiques, pour prendre un avion qui l’aurait conduit dans un autre aéroport international). À ma connaissance, il n’a jamais réalisé ce projet, mais on ne voit guère ce qui pourrait objectivement l’en empêcher : l’essentiel des activités vitales et la plupart des activités sociales peuvent s'accomplir dans le cadre d'un aéroport international…
Suit une longue énumération de ces activités possibles (se laver, se restaurer, dormir, se faire couper les cheveux, retirer de l’argent…).
Perec reprend :
L’intérêt d’une telle entreprise tiendrait surtout dans son exotisme : un déplacement, plus apparent que réel, des habitudes et des rythmes, de petits problèmes d'adaptation. Cela deviendrait sans doute assez vite fastidieux ; en fin de compte, cela serait trop facile et par conséquent, peu probant : un aéroport, vu sous cet angle, n’est rien d’autre qu’une sorte de galerie marchande […]. Au mieux, on pourrait s’en servir comme sujet de reportage, ou comme point de départ d’un énième scénario comique.
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