vendredi 29 janvier 2016
La ville de mon rêve - Ris-Orangis
1637e jour - Cette nuit, j’ai rêvé d’un texte à écrire plein de péripéties, c’était assez sulfureux. Il y avait là, de toute évidence, une belle idée de roman. Il était question de sœurs jumelles, c’est à peu près tout ce dont je me souviens ; et aussi que les événements de cette histoire, allez savoir pourquoi, étaient sensés se dérouler à Ris Orangis ! Alors, aujourd'hui, je me promène dans Ris. Dans l’espoir qu’un bâtiment, qu’une rue, réveille en moi le songe enfoui. Je marche dans la ville mais pour l’instant sans succès : rien ne remonte.
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jeudi 28 janvier 2016
Ailleurs - Byron Bay
1636e jour - À Byron Bay, Australie, je me suis posé sur des rochers pour contempler l’océan.
Je suis là depuis un petit moment, l’esprit accaparé par un livre en train de sortir en librairie à plus de 16 000 kilomètres de là. Je rumine, je me perds en conjecture. Ce livre, j’aimerais savoir quelle va être, dans les semaines qui viennent, sa destinée…
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Je suis là depuis un petit moment, l’esprit accaparé par un livre en train de sortir en librairie à plus de 16 000 kilomètres de là. Je rumine, je me perds en conjecture. Ce livre, j’aimerais savoir quelle va être, dans les semaines qui viennent, sa destinée…
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mercredi 27 janvier 2016
Faux-semblants - Hambourg
1635e jour - Ici, j’ai rencontré un homme qui se targue d’être le moins réussi des sosies de Bowie, le moins ressemblant. Il était venu passer une après-midi au Wunderland entre deux dates. Pour se ressourcer. Depuis la mort du chanteur, il est particulièrement sollicité. Le lendemain du jour où nous nous sommes rencontrés, il devait donner une représentation à Kiel, et le surlendemain à Bielefeld.
Entre deux gorgées d’une boisson vitaminée, il m’expliqua : “J’ai longtemps pensé qu’il fallait que je ressemble le plus possible à mon héros. Si j’en avais eu les moyens, j’aurais fait de la chirurgie esthétique… Au début, il faut bien que je l’avoue, ça a été dur d’encaisser les railleries. Mais on vit dans un monde formidable : parce que j’étais le “plus laid” sosie de Bowie, j’ai commencé à avoir des articles dans la presse. “Le plus laid sosie”, on m’a collé ce surnom. Ça a fait le buzz. Et le téléphone s’est mis à sonner : mariages, fêtes patronales… Puis ça a été des télés… Ceux qui cherchent la ressemblance à tout prix n’ont rien compris. Ce n’est pas l’essentiel. Il suffit juste d’avoir une caractéristique qui interpelle les médias. Moi, c’est d’être un personnage un peu foiré. Ça me va bien. Je me reconnais, c’est une évidence, dans cette image.”
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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mardi 26 janvier 2016
Voler - Hambourg
1634e jour - Enfant, régulièrement, je rêvais que je volais au-dessus des villes. Je me réveillais presque en larme tellement l’expérience était heureuse.
Aujourd'hui, ça ne m’arrive jamais plus et je ne sais qu’en conclure…
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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Aujourd'hui, ça ne m’arrive jamais plus et je ne sais qu’en conclure…
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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lundi 25 janvier 2016
Les portes de l’enfer - Hambourg
1633e jour - Sur quoi ouvrent-elles ?
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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vendredi 22 janvier 2016
Souvenirs d’enfance - Hambourg
1632e jour - Moi aussi, j’ai donné. Des heures à dessiner des plans d’un monde parfait, sur des feuilles à carreaux pour avoir l’échelle.
Une planche de contreplaqué en guise de support, posée sur des tréteaux au milieu de ma chambre. Elle me semblait gigantesque, cette planche, à l’époque. Elle de devait pas l’être tant que ça.
Des tasseaux pour l’ossature, une armatures en fin grillage par-dessus, pour faire naître les reliefs des montagnes, des vallées.
Le grillage recouvert de papier mâché puis de plâtre blanc.
Le plâtre peint puis passé à la colle transparente, par portions de territoire, avant d’être saupoudré de minuscules brins d’herbes synthétiques ou de sable fin en guise de gravier.
Quelques bâtiments, quelques personnages à l’échelle. Un tunnel acheté, des arbres. Du lichen transformé en buissons, en arbustes.
Des rails droits, des rails courbes, des aiguillages…
Et un convoi Jouef pour animer le paysage.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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Une planche de contreplaqué en guise de support, posée sur des tréteaux au milieu de ma chambre. Elle me semblait gigantesque, cette planche, à l’époque. Elle de devait pas l’être tant que ça.
Des tasseaux pour l’ossature, une armatures en fin grillage par-dessus, pour faire naître les reliefs des montagnes, des vallées.
Le grillage recouvert de papier mâché puis de plâtre blanc.
Le plâtre peint puis passé à la colle transparente, par portions de territoire, avant d’être saupoudré de minuscules brins d’herbes synthétiques ou de sable fin en guise de gravier.
Quelques bâtiments, quelques personnages à l’échelle. Un tunnel acheté, des arbres. Du lichen transformé en buissons, en arbustes.
Des rails droits, des rails courbes, des aiguillages…
Et un convoi Jouef pour animer le paysage.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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jeudi 21 janvier 2016
Les prémisses - Hambourg
1631e jour - Il faudrait, par exemple, inventer des histoires de cœur d’été : de jeunes gens qui campent – grandes filles blondes en mini-short, garçons aux chemises ouvertes, avec des gueules à la Jim Morrison.
Ils se seraient installés là, aux abords d’un ruisseau, tout contre une grange ; pas très loin d’une voie ferrée.
Il y aurait des journées qui filent, des rires, des baignades dénudées, du soleil sur des corps encore vierges de tous stigmates. Il y aurait des peaux qui se frôlent, des caresses, des émois. Et puis sans doute aussi un type du coin qui, de loin, observerait. Il y aurait tout cela mais aussi un orage, un soir, qui éclaterait annonçant le drame, la tragédie à venir.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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Ils se seraient installés là, aux abords d’un ruisseau, tout contre une grange ; pas très loin d’une voie ferrée.
Il y aurait des journées qui filent, des rires, des baignades dénudées, du soleil sur des corps encore vierges de tous stigmates. Il y aurait des peaux qui se frôlent, des caresses, des émois. Et puis sans doute aussi un type du coin qui, de loin, observerait. Il y aurait tout cela mais aussi un orage, un soir, qui éclaterait annonçant le drame, la tragédie à venir.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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mercredi 20 janvier 2016
Immersion - Hambourg
1630e jour - Quand je suis devant ces paysages, j’ai envie d’imaginer des histoires à la Carver. Je me dis qu’il faudrait que je m’installe ici – une sorte de résidence – un mois ou deux à déambuler au milieu des maquettes à rêver de destinées possibles, à prendre des notes en vue d’un livre. Je me demande à quoi il pourrait bien ressembler, ce livre que ferait naître pareille immersion.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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mardi 19 janvier 2016
Double abyme - Hambourg
1629e jour - Représenter le monde en miniature… La mise en abyme est plus vertigineuse encore quand il s’agit de figurer la ville simulacre par excellence : Las Vegas, avec ses prétendus palais vénitiens, sa tour Eiffel factice…
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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Miniatur Wunderland, Hambourg.
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lundi 18 janvier 2016
En abyme - Hambourg
1628e jour - La vérité est que je suis fasciné par les tentatives de reproduire le monde, particulièrement quand l’artifice, l’en-dehors du champ, la mise en abyme sont visibles.
Miniatur Wunderland, Hambourg.
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vendredi 15 janvier 2016
Et puis aussi la Muette - Drancy
1627e jour - Il n’y a pas que Terezin qui a dû apprendre à devenir tout à la fois lieu de vie et de mémoire. Il n’y a pas qu’à Terezin que l’histoire s’est construite sur des faux-semblants.
Une île, une forteresse, page 179 : Au centre du U formé par les immeubles a été placé un wagon qui induit souvent les visiteurs en erreur. En le voyant, on peut imaginer que les rails aboutissaient devant le camp, qu’on était déporté par le train directement depuis Drancy. Mais le wagon est une relique, un symbole, aucun train n’est venu jusqu’ici, aucun n’en est parti, c’est en bus qu’on quittait Drancy pour la gare du Bourget puis, plus tard, pour celle de Bobigny.
Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.
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Une île, une forteresse, page 175 : On fait parfois de drôles de détours. Si je n’avais pas ressenti à Terezin, où je n’ai aucune attache, l’impression d’une reconnaissance, je ne me serais peut-être jamais retrouvée comme par ricochets à Auschwitz et dans les rues de Drancy, cette ville pourtant voisine de la mienne où mon grand-père a été enfermé, où il a passé ses derniers moments en France. Je n’y aurais sans doute jamais marché, un peu au hasard, tournant d’abord, longtemps, autour de la cité de la Muette.Une île, une forteresse, page 179 : Au centre du U formé par les immeubles a été placé un wagon qui induit souvent les visiteurs en erreur. En le voyant, on peut imaginer que les rails aboutissaient devant le camp, qu’on était déporté par le train directement depuis Drancy. Mais le wagon est une relique, un symbole, aucun train n’est venu jusqu’ici, aucun n’en est parti, c’est en bus qu’on quittait Drancy pour la gare du Bourget puis, plus tard, pour celle de Bobigny.
Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.
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jeudi 14 janvier 2016
Lieux - Terezin
1626e jour - Il y a les lieux tels qu’ils sont aujourd’hui, l’Atypik (page 12 : Je m’assois sous les larges parasols de l’Atypik, seul restaurant aux abords de la place centrale, fréquenté en son temps, m’a-t-on raconté, par l’écrivain Arnost Lustig, survivant de Terezin, d’Auschwitz et de Buchenwald, sauvé par le bombardement de la locomotive du train qui le conduisait à Dachau, Lustig qui s’est mis à écrire des romans parce que personne ne voulait entendre ce qu’il avait à dire), le Parkhotel (page 13 : Sous les fenêtres du Parkhotel, il y a le toit des chênes, des maronniers, des pins. Une femme à vélo passe, silencieuse, sous les frondaisons).
Il y a les lieux tels que les nazis avaient décidé, monstrueuse mystification, de les mettre en scène dans un film de propagande (page 23 : Sur l’herbe du parc et celle des remparts, dans un film de propagande, j’ai vu des silhouettes assises, couchées, lisant ou flânant au soleil. Deux femmes s’éloignent sur une route droite. Des enfants jouent au foot, des adolescentes en short font de la gymnastique. Les membres d’une équipe féminine, griffures sur le noir et blanc granuleux de l’image, courent sur la surface d’un terrain), les lieux que les représentants de la croix-rouge, cyniquement dupes, évoquèrent au retour d’une visite (page 226 : Pendant deux heures et sans aucune objection de la part d’officiers et civils allemands qui m’accompagnaient, écrit Paul Dunant dans son rapport, j’ai pu inspecter tout ce qui au cours de la visite du 6 avait provoqué ma curiosité. De cette promenade […] je rapporte la même impression que nous avons eue, le Dr Lehner et moi, au cours de notre visite du 6 et la conviction qu’aucune mise en scène spéciale n’avait été préparée pour cette visite officielle).
Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.
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mercredi 13 janvier 2016
Antichambre - Terezin
1625e jour - Troisième jour dans les pas d’Hélène Gaudy et troisième extrait d’Une île, une Forteresse, cette fois-ci page 33 :
Ceux qui sont là ne savent pas encore où mène le sas où ils sont retenus prisonniers. Il n’y a que des rumeurs, des bruits de couloirs, des pensées qui s’insinuent et se répandent, trop atroces pour y croire. À l’été 1943, un convoi de plus de mille enfants arrive à Theresienstadt en provenance de Bialystok, en Pologne. Ils sont malades, rachitiques, on les isole dans des baraques, personne ne peut leur parler. Alors qu’on les mène à la douche, ils hurlent, paniquent. Dans leurs cris, on entend le mot “gaz”. Eux savent ce qui se passe “à l’Est”.
Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.
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mardi 12 janvier 2016
Multipliant les masques et les visages - Terezin
1624e jour - Deuxième jour dans les pas d’Hélène Gaudy, deuxième extrait d’Une île, une forteresse, page 10 :
Les branches de l'étoile ne sont plus reliées à rien. La petite forteresse est un musée, les remparts ont l’inutilité fossile d’un squelette ou d’une ruine. La ville, qui compte moins de trois mille habitants, est devenue un maillon d’une autre chaîne, un point sur le circuit touristique qui relie Prague au reste de la Bohême. Comme on visite Auschwitz après les merveilles de Cracovie, on atterrit à terezín au sortir du pont Charles, à peine remis de la montée vertigineuse au château, de la vue sur les vignes et les rues de Malá Strana. On la dirait sèche, la ville. Essorée de son histoire. Multipliant les masques et les visages jusqu’à ce qu’on ne voie plus rien, plus grand-chose, du ciel, des toits, comme un air de maquette, de carte mal dépliée.
Une île, une Forteresse d’Hélène Gaudy, éditions Inculte, 2016.
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lundi 11 janvier 2016
Une île, une forteresse - Terezin
1623e jour - Le livre est en librairie depuis peu. Il ’appelle Une île, une Forteresse. Il est d’Hélène Gaudy. Il parle d’une ancienne forteresse militaire devenue antichambre d’Auschwitz. Il parle d’une ville prison, de rapports troubles entre image et mensonge, de vrai, de faux, de faux-semblants. Et parce que l’écriture d’Hélène Gaudy est brillante, tout en retenue, incroyablement juste, j’ai eu envie de suivre ses pas…
Une île, une Forteresse, premier étape du voyage, page 152 :
Assise sur cette place si vaste et si pleine de soleil, j’avais laissé traîner mon regard sur les bâtiments qui m’entouraient. Ce n’est qu’au bout de longues minutes que j’avais réalisé la présence de l’Antikos bazar ou de ce qu’il en restait. J’avais regardé partout sauf juste devant moi. C’était bien les mêmes montants de béton, le même espace entre les vitres […]
L’Antikos bazar était devenu une épicerie sur le fronton de laquelle on lisait, entre autres, cigarety, alkohol, napoje, droguerie, longée par un vieil homme en short, de hautes chaussettes dans ses sandales de cuir, qui parcourait, inlassable, le trajet entre le passage clouté et le trottoir. Ses allers-retours étaient si rapides que je devais me dépêcher de photographier la façade, d’appuyer sur le déclencheur avant qu’il revienne se placer dans le cadre sans sembler me voir.
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Une île, une Forteresse, premier étape du voyage, page 152 :
Assise sur cette place si vaste et si pleine de soleil, j’avais laissé traîner mon regard sur les bâtiments qui m’entouraient. Ce n’est qu’au bout de longues minutes que j’avais réalisé la présence de l’Antikos bazar ou de ce qu’il en restait. J’avais regardé partout sauf juste devant moi. C’était bien les mêmes montants de béton, le même espace entre les vitres […]
L’Antikos bazar était devenu une épicerie sur le fronton de laquelle on lisait, entre autres, cigarety, alkohol, napoje, droguerie, longée par un vieil homme en short, de hautes chaussettes dans ses sandales de cuir, qui parcourait, inlassable, le trajet entre le passage clouté et le trottoir. Ses allers-retours étaient si rapides que je devais me dépêcher de photographier la façade, d’appuyer sur le déclencheur avant qu’il revienne se placer dans le cadre sans sembler me voir.
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vendredi 8 janvier 2016
The Place to be - Saint-Maur-des-Fossés
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Sur le site du théâtre, on peut lire, ça résume assez bien le personnage :Al Tatou est une artiste sous toutes les coutures : peintures, performances rock, chanson, artificière… et plus encore ! Le feu, la bricole, les talons hauts, une toile blanche, des cascades… rien ne lui fait peur !!!
Exposition “Peintures rupestres” d’Al Tatou. Théâtre de Saint-Maur, 20, rue de la Liberté, du 8 janvier au 7 février 2016.
Renseignements : http://www.theatresaintmaur.com/rdv/rendezVous/peintures_rupestres.htm
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jeudi 7 janvier 2016
Rouge piéton - Olivet
1621e jour - À Olivet, périphérie d’Orléans, je me suis rappelé d’un voyage scolaire quelque part en Allemagne. Je me suis tout particulièrement souvenu des regards courroucés des passants quand nous décidions, nous petits français, de traverser alors que le feu était rouge pour les piétons.
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mercredi 6 janvier 2016
Gens de la voierie - Olivet
1620e jour - Certaines villes sont gravées en moi parce que j’y ai croisé nombre de chiens errants, d’autres parce qu’elles semblaient parsemées de panneaux de sens interdits ou de caddies abandonnés. D’Olivet, je garderai le souvenir d’une présence en masse, en différents points de la ville, de travailleurs de la voierie.
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mardi 5 janvier 2016
La valise - Olivet
1619e jour - Elle dit : une légende courrait dans la famille depuis toujours : mon grand-oncle, avant de gagner le maquis, avait enterré là, dans ce bosquet derrière la maison, une malle comprenant l’ensemble de ce qu’il estimait ses trésors. Il était sensé s’en être confié la veille de son départ : un dernier pot arrosé, une confidence… Et puis voilà, il n’était jamais revenu. Il avait connu une mort bête, pour autant qu’une mort puisse être plus bête qu’une autre : fait prisonnier en novembre 43, il s’était échappé quelques jours plus tard, avait traversé une bonne partie de l’Europe, la Manche… pour finalement glisser sur une plaque de verglas dans la banlieue de Londres. Bref. Ma grand-mère, dès la guerre finie, avait retourné la terre du bosquet. Et plus tard mon père et ses cousins. Moi-même, j’ai passé plusieurs étés à creuser. Nous n’avons jamais rien trouvé.
Tous, nous avons passé des nuits entières à rêver de ce trésor enfoui et des secrets qu’il pouvait bien receler.
Et puis, en juillet dernier, le plus jeune de mes fils, à peine quinze ans, a décidé de reprendre le flambeau à son tour. Il était persuadé, allez savoir pourquoi, qu’il ne fallait pas chercher dans le bosquet lui-même mais au-delà, dans le champ mitoyen. Le jour même il a déterré la valise. Il s’est précipité à la maison sans même l’ouvrir. Elle était relativement en bon état si l’on considère qu’elle venait de passer plus de soixante-dix ans sous terre. C’est le cœur battant que nous avons forcé les serrures. Avec précaution, nous avons soulevé le couvercle… pour découvrir au final, médusés, et pour ma part un peu gênée, des centaines de photos de filles dénudées.
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Tous, nous avons passé des nuits entières à rêver de ce trésor enfoui et des secrets qu’il pouvait bien receler.
Et puis, en juillet dernier, le plus jeune de mes fils, à peine quinze ans, a décidé de reprendre le flambeau à son tour. Il était persuadé, allez savoir pourquoi, qu’il ne fallait pas chercher dans le bosquet lui-même mais au-delà, dans le champ mitoyen. Le jour même il a déterré la valise. Il s’est précipité à la maison sans même l’ouvrir. Elle était relativement en bon état si l’on considère qu’elle venait de passer plus de soixante-dix ans sous terre. C’est le cœur battant que nous avons forcé les serrures. Avec précaution, nous avons soulevé le couvercle… pour découvrir au final, médusés, et pour ma part un peu gênée, des centaines de photos de filles dénudées.
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lundi 4 janvier 2016
Le charme discret des pavillons de province - Olivet
1618e jour - Si parfaits qu’on dirait des jouets.
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