Eagle of the North - Agoo

1677e jour - Rouler, rouler au hasard d’une route philippine. Et puis, au sortir d’un virage, tomber sur un aigle géant. Avoir juste le temps, au passage, de lire “Eagle of the North” sur un panneau posé juste devant…

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Sport de peu - Colombo

1676e jour - Tous les soirs ou presque, ils se retrouvent là, sur le terrain qui borde les premiers locaux de l’université. L’éclairage est suffisant pour jouer même par nuit noire.

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Ils sont une trentaine, répartis en 6 équipes plus ou moins fixes et liées aux ilots d’habitation du voisinage. Avec du tissu de récupération, ils se sont fabriqué des chasubles de différentes couleurs. Le championnat se joue à l’échelle de la semaine. Les finales ont lieu le samedi.

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Ils n’ont pas un niveau exceptionnel mais sont pleins de ferveur. Les parties sont serrées, âpres. Elles déchaînent les passions alentour. Il n’est pas rare que plusieurs centaines de personnes se regroupent autour de l’aire de jeu pour suivre ce qui est devenu, à l’échelle du quartier, un véritable spectacle.

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Séché - Colombo

1675e jour - Cela m’épate réellement qu’il existe tant d’endroits sur terre où, faute sans doute de place, l’on ne craigne pas d’étendre son linge à même les trottoirs.

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La fraction de seconde - Colombo

1674e jour - J’ai aperçu la fillette, son sourire, sa robe à fleur. À l’instinct, j’ai sorti l’appareil, j’ai déclenché mais déjà, elle s’était retournée… Il avait suffit d’une fraction de seconde.
Plus tard, dans la cour de l’hôtel, c’est un chat que j’ai repéré, jeune, blanc et gris, charmant. Lui aussi j’ai essayé de le photographier mais, tout comme la petite fille, il m’a échappé… Le gardien, apercevant la scène, s’est approché de moi, amusé : les animaux, vous savez, c’est comme les enfants : pas facile de les saisir.

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Premiers pas - Colombo

1673e jour - Ce matin, je me suis réveillé tôt, plus que d’habitude. Plutôt que de traîner au lit à révasser sur une histoire que je pourrais écrire, j’ai décidé de me lever, d’aller faire mes premiers pas dans la moite chaleur de Colombo…

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Question - New Rochelle

1672e jour - Les croyants qui fréquentent la Holy Trinity Lutheran Church de New Rochelle apprécient-ils la présence, devant l’édifice, de ce poteau électrique ?

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Je ne sais pas quoi faire - New Rochelle

1671e jour - Elle a tout laissé en plan ou presque. Elle n’a pris avec elle que son ordinateur, glissé sous le bras.
Avant de quitter la pièce, pour la forme, elle a demandé :
– Je peux vous laisser mes affaires ? J’en ai juste pour quelques minutes.
Cela fait près de trois heures qu’elle est partie. Régulièrement, un téléphone vibre dans un de ses sacs. Je n’ose fouiller pour voir qui appelle ; peut-être faudrait-il décrocher… Ça me bouffe la vie, impossible de travailler. Je ne sais pas quoi faire.

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Les filles du plafond - New York

1670e jour - C’est le genre d’endroit qu’on imagine plutôt perdu dans une zone industrielle quelque part dans le New Jersey ou l’Illinois mais c’est dans New York, pourtant, que le “Baroque” et sa drôle d’exposition se situent, dans le Queens, pas très loin du pont qui mène à Rikers Island.

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Un premier pas - New York

1669e jour - LaGuardia Airport. Cela doit faire près de vingt ans, maintenant, que je n’ai pas pris l’avion. C’est insensé, je sais ; c’est lié à un mode de vie mais aussi à une trouille. La trouille est irrationnelle mais, au fil des ans, elle s’auto-alimente : ne pas prendre l’avion n’incite pas à prendre l’avion.
Toutefois, il n’est pas exclu que le fait que je puisse oser aujourd’hui entrer dans cet appareil pour prendre une poignée de photos soit à considérer comme un pas vers une potentielle guérison.

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L’inconnue - Châtillon

1668e jour - Une plaque est rivée au muret, elle indique :

ZONE PROTEGEE  

Interdiction de pénétrer  

sans autorisation  

Arrêté ministériel du 08/09/2005  

Tout contrevenant s’expose  

aux peines prévues par  

l’article 413-7 du code pénal  

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Là où il vécut - Châtillon

1667e jour - Tous les jours ou presque, je passe devant cet ensemble. HLM récemment rénové sans grand intérêt. Rien de spécial à en dire.
Souvent il m’est arrivé de me demander qui vivait là ou, formulé autrement, à quoi ressemble une existence passée dans un cadre pareil.

Ce matin, j’ai découvert que Léo Malet a vécu là, au neuvième étage, les dernières années de sa vie après avoir été exproprié d’une maison située elle aussi à Châtillon mais au 4 de la rue du Ponceau qui aujourd'hui n’existe plus (elle a peu ou prou fait place à la rue Gabriel Péri).
Je l’ai appris en écoutant une émission de radio centrée sur une interview datant de 1979 dans laquelle Léo Malet expliquait que ce déménagement avait marqué une rupture dans sa vie, qu’il avait bien été relogé là, dans cet immeuble de la rue Henri Gatinot, mais que cela ne lui convenait pas : trop de bruit, pas assez d’espace… Le fil de l’écriture, du jour au lendemain, s’était cassé. Il le constatait avec un brin de résignation. 
Son œuvre était maintenant derrière lui. Tristement, il s’en accommodait.

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Mon haiku - Tokyo

1666e jour - Mon haiku (traduction approximative) :
La femme et le chien sont passés devant moi.
Seul le chien s’est retourné.

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Avant de me quitter - Tokyo

1665e jour - J’ai feint de m’être assoupi, espérant ainsi l’entraîner vers le sommeil. Mais la ruse n’a pas marché : je l’ai entendue se relever, aller jusqu’à la salle de bain. Au passage, elle a pris son téléphone qui était posé sur ma valise près de la fenêtre. Alors que de l’eau coulait, j’ai perçu des bribes de voix. Elle donnait l’adresse de l’hôtel, sans doute pour commander un taxi.
J’aurais pu me lever, aller à elle, tenter de la convaincre de rester.
Avant de quitter la chambre, elle a griffonné un mot, ça aussi je l’ai entendu. Elle s’est servie de mon feutre d’écriture – j’ai reconnu le bruit du bouchon que l’on referme.
Plus tard, la porte s’est refermée dans un grincement.
J’ai cru deviner aussi le son des portes de l’ascenseur qui se refermaient.

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La logique voudrait que je jette un œil aux mots écrits. Oui, je devrais. Mais je sais déjà les phrases, anglais approximatif, qu’elle s’est sentie obligée de laisser. Avant de me quitter.

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Nuit - Tokyo

1664e jour - J’ai levé les yeux. J’ai observé les nuages filer au-delà des buildings. J’ai vu les lumières aux fenêtres, au fur et à mesure, s’éteindre. Seuls les derniers étages sont restés allumés. J’ai tenté d’imaginer la vie qu’il pouvait y avoir là, au cœur de la nuit.

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Je me souviens - Tokyo

1663e jour - Je me souviens qu’au petit matin, après une nuit passée à errer dans Kabukichō, quartier chaud de Tokyo, je me suis promis de ne plus jamais boire.

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(Dé)couvrir le monde - Saitama

1662e jour - Si je voyage c’est aussi pour découvrir, par exemple, qu’au Japon (qu’en certains points du Japon), les sacs-poubelle appelés à être ramassés, faute de containers, sont entreposés, serrés, sous des filets tendus.

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