vendredi 31 octobre 2014

Autres plaisirs d’un jour - Iquitos

1422e jour - Regarder. Simplement regarder. Enregistrer des images…












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jeudi 30 octobre 2014

Plaisir du jour - Iquitos

1421e jour - Plaisir du jour : suivre un couple à moto, sans raison véritable. Juste pour le plaisir de me laisser porter à mon tour, de ne pas décider. Emprunter des rues et des routes inconnues pour atteindre, au final, une destination tout aussi incertaine.

Leur trajet est-il prévu pour durer deux, trois minutes à peine ou, eux-même, cherchent-ils à se perdre ? Vont-ils bientôt quitter la ville et rouler dans la campagne, serrés l’un contre l’autre, sans parler ou presque, glissant sur le bitume ou la terre, vivant simplement l’instant ; une longue parenthèse temporelle.

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mercredi 29 octobre 2014

Frère et sœur - Iquitos


1420e jour - Elle, en bonne adolescente, elle passe son temps à téléphoner ou alors à envoyer des SMS. À ses copines, à son amoureux. Elle n’arrête pas.
Lui, en petit frère qui fait le malin, il passe sont temps à se moquer d’elle, de son besoin d’être continuellement connectée. Mais en réalité il rêve de pouvoir un jour en faire autant. Secrètement, il l’envie.

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mardi 28 octobre 2014

Le chat - Iquitos

1419e jour - À Iquitos, j’ai été adopté par un chat qui traînait du côté de la pension où je logeais. Il était jeune, noir et incroyablement maigre.
En fin d’après-midi, quand je rentrais de promenade, il venait se lover contre moi. Nous improvisions des siestes, des temps calmes, lui ronronnant, moi fermant longuement les yeux.
J'ai hésité à lui donner un nom. Finalement, j’ai préféré ne pas le faire. Ç’aurait été une forme d’attachement, une sorte de promesse de vie commune alors que je savais pertinemment que j’allais bientôt repartir, sans lui.

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lundi 27 octobre 2014

Son sourire - Iquitos

1418e jour - À ce qu’il paraît, elle ne sourit jamais – c’est du moins ce que m’a expliqué son copain alors que nous parlions d’elle. Et surtout pas quand elle sait qu’on la prend en photo…

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dimanche 26 octobre 2014

Murs peints - Iquitos



1417e jour - Sur les murs d’Iquitos, Pérou, j’ai vu singe. J’ai vu un poussin puis un coq – et cela, bizarrement, avait à voir avec une campagne électorale (Fernando Melendez Presidente Regional accompagnait certaines des peintures)…
J’ai vu une inscription bombée sur une façade dont les mots depuis me hantent. Il était écrit :
ESTA CASA 
NO SE VENDE 
ESTA EN 
LITIGIO.





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samedi 25 octobre 2014

Les corbeaux de Makarov

1416e jour - Ce matin, Alexey chez qui je loge m’a confié que j’avais la réputation d’être un drôle d’allumé. Magdalena, une de ses voisines, avait pris un malin plaisir, par exemple, à raconter partout qu’elle m’avait vu passer une dizaine de minutes à observer les poubelles au coin de la rue. J’ai essayé d’expliquer que ce n’était pas les poubelles que je regardais – enfin pas vraiment… – mais des corbeaux qui étaient posés dessus. Mais je ne suis pas sûr que pareil argument ait suffit à balayer mon image de mec un peu barré.

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vendredi 24 octobre 2014

Les plaisirs inconnus - Makarov




1415e jour - Je les observe. Longuement. Je passe et repasse à proximité pour mieux m’imprégner de la scène. Et je ne peux qu’émettre un constat : fourrager torse nu dans les entrailles d’une voiture avec un pote, voilà un plaisir que je ne connaîtrai sans doute jamais.

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jeudi 23 octobre 2014

Une demi-heure durant - Makarov

1414e jour - Il s’appelle Grigoriy. Tous les jours ou presque, une demi-heure durant, il dévale la pente et la remonte jusqu’au deuxième virage là-haut. Le tour fait à peine plus de trois cent mètres. Difficile de savoir ce qui le contente dans pareille accumulation de trajets sans intérêt. Il ne cherche pas particulièrement à améliorer un chrono ; il ne cherche pas plus à se jouer de difficultés – il connaît le terrain par cœur.
À chaque passage, il soulève de la poussière. À chaque passage son engin pétarade. Tout le monde trouve ça pénible mais personne n’ose rien lui dire. On se contente de ronchonner en attendant que la demi-heure soit écoulée.

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mercredi 22 octobre 2014

Questions sur l’amour et le sexe - Buenos Aires

1413e jour - En apparence, ils vivaient le parfait amour. Tout le monde en cela les admirait. Et pourtant, lui, de plus en plus, se sentait malheureux. Difficile à expliquer. Ça se résumait en une phrase : elle semblait avoir de moins en moins de libido. Mais sans, non plus, qu’on puisse y lire les traces d’une quelconque maladie ou d’un manque amoureux. Juste une forme de lassitude. Ça s’était fait progressivement. Elle semblait ne plus y penser ; elle préférait lire un magazine ou regarder un film à la télé. Pour tenir, il profitait de ses absences pour se branler.
Entre eux, les rituels du possible sexuel avaient disparu… À chaque fois qu’il essayait, il avait l’impression de quémander. Maladroitement. Il se détestait en cela.
Et pourtant, de toute évidence, elle l’aimait…
Ce qui l’agaçait aussi, presque plus que tout, c’est qu’elle ne semblait pas voir où était le problème.
Il s’était confié à moi un soir de beuverie. J’étais la première personne à qui il en parlait. Je ne sais pas si cette discussion lui a fait du bien. Je ne les ai pas revus, ni lui, ni elle, depuis près de deux ans. Je ne sais pas s’ils sont encore ensemble ni si la situation, entre eux, a changé.

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mardi 21 octobre 2014

Comme dans une bulle - Buenos Aires

1412e jour - Cette après-midi, il n’est pas allé travailler. Pas envie. Ça lui est déjà arrivé de ne pas avoir envie mais c’est la première fois qu’il passe à l’acte, qu’il se dit : c’est  bon, je vais appeler, ils peuvent bien se passer de moi.
Il a téléphoné à l’heure où il aurait dû rentrer de la pause déjeuner. Il a prétexté une gastro soudaine, des vertiges, là nécessité de vite gagner son lit. Et puis voilà. Il est monté dans un bus. Il se laisse porter. Il va atterrir dans un quartier qu’il ne connaîtra pas. Là, il prendra peut-être un autre bus pour un autre ailleurs. Ou alors il s’assiéra dans un café…
En attendant, il imagine la vie au bureau, les bruits de claviers, d’imprimantes, la rumeur de la ville atténuée par le double-vitrage… Ambivalence des sentiments : il se sent à la fois bien, comme dans une bulle, et coupable (inquiet même) de faire défaut.

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lundi 20 octobre 2014

Hors-champ - Buenos Aires

1411e jour - Il y a ce qui se voit – le fil des wagons, les alignements de barres de béton et de verre – et puis ce qui est hors-champ : l’océan, la presque plage faite de rochers… une fille, même pas trente ans, assise sur l’un de ces rochers, regard tourné vers le lointain, là où passent les tankers dans un imperceptible ralenti. Elle se noie dans tout un lot de pensées où il est question d’un homme marié mais aimé, d’une potentielle fuite vers l’Europe pour mettre des distances, de renoncements, de nouvelle vie, d’un élan à prendre…

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dimanche 19 octobre 2014

Ici aussi - Buenos Aires




1410e jour - Me promenant sur le port, je m’attendais à trouver le tumulte d’une vie grouillante. Je ne peux pas dire qu’il n’y avait pas de mouvement mais quand même l’agitation était bien moindre que ce que j’avais espéré.
C’est en partant – du côté du terminal 5 – que je suis tombé sur la banderole qui disait : 10.000 familias esperan que el puerto continue

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samedi 18 octobre 2014

Mots croisés - Buenos Aires









1409e jour - Sur des affiches, sur des devantures de théâtres, des bus, des enseignes, des murs… et, inversé, dans le reflet de l’une des fenêtres de l’hôtel Ibis de l’avenida Corrientes, que je mets un temps fou à déchiffrer, le mot : “Personal”.

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vendredi 17 octobre 2014

Sous d’autres cieux (2)

1408e jour - Le voyage du jour, d’une certaine façon, est délocalisé. C’est ici, si ça vous chante, que vous pouvez le retrouver : Unidivers, le webzine culturel de Rennes.

Rappel : depuis la rentrée, tous les quinze jours, mon périple prend la forme d’une chronique le long d’un fil (presque) imaginaire : le 48e parallèle Nord (j’ai déjà visité Rajka en Hongrie ou Esquibien, Finistère ; je me prépare à passer par le sud de Munich ou l’Idaho)…

jeudi 16 octobre 2014

Le champ des possibles - Buenos Aires


1407e jour - Il s’appelle Tomas et est agent immobilier.
Il s’appelle Matias et travaille dans l’édition.
Ou alors Pablo, il est courtier.
Ou bien Javier et travaille dans la finance ; il exerce un métier qu’il pourrait cent fois essayer de m’expliquer sans que jamais je n’y comprenne rien.
Il s’appelle Mauro. Il est au chômage depuis deux ans déjà. Mais il essaye de faire bonne figure – personne ne pourrait imaginer, le croisant, dans quelle précarité il se trouve.
Il s’appelle Agustin, il est célibataire. Il est marié. Il concubine.
Il s’appelle Róman et il est en pleine procédure de divorce. Ou non, il vient de rencontrer l’amour.
Il s’appelle Nicolás et se sent aujourd'hui en pleine forme. Ou peut-être pas. Il ressent une légère gêne, une douleur dans la poitrine, côté droit. Il se rend chez le médecin. Il a peur, un peu, de ce que celui-ci va découvrir.

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mercredi 15 octobre 2014

AR-GEN-TI-NA - Buenos Aires





1406e jour - Des drapeaux étaient alignés les uns contre les autres sur les pages de garde du dictionnaire familial. Ils me fascinaient. Je passais des heures à les recopier. Avec application. Parmi mes préférés, à cause des couleurs, à cause du soleil placé en plein centre, il y avait celui de l’Argentine.
Je me souviens de cela me promenant dans Buenos Aires.

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