samedi 24 décembre 2016

Trève des confiseurs


Et maintenant un petit break (l’occasion de se promener en forêt). Reprise des pérégrinations début janvier.
Joyeuses fêtes à tous !

vendredi 23 décembre 2016

Relativité des choses - Laconi


1865e jour - En décembre 2010, je me suis promené dans Laconi, Sardaigne. J’ai été tout heureux, ce jour-là, de découvrir un père noël géant/gonflable suspendu à la façade d’une superette (photo du haut). Aujourd’hui, je viens de passer au même endroit : le père noël a disparu, et plus triste a priori encore, la superette n’est plus (mais peut-être qu’en s’intéressant à l’histoire des lieux ou des personnes qui ont vécu là, on découvrirait que c’est un événement heureux).
Bon, ben sinon, joyeux noël !

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Retour à Kotelnitch



1864e jour - Si je suis venu à Kotelnitch, c’est à cause d’un film que je rangerais sans hésiter parmi les dix films qui m’ont le plus ému. Le film, c’est Retour à Kotelnitch d’Emmanuel Carrère.
Pierre Murat dans Télérama, février 2004 :
C'est à contrecoeur qu'il s'était rendu à Kotelnitch, petite ville du fin fond de la Russie. Un magazine, Télérama en l'occurrence, l'avait envoyé pour un reportage sur un vieil Hongrois qui venait d'émerger d'entre les morts, après cinquante-cinq ans passés dans un hôpital psychiatrique. Là, il avait rencontré Ania. Elle parlait français et chantait des romances russes. Elle était amoureuse d'un mec de l'ex-KGB local. Elle lui avait raconté des bobards sur le Hongrois ressuscité. Intrigué, il était revenu, un an et demi plus tard, avec la vague idée de la revoir pour un documentaire. Déception. La Mata Hari de province qu'il avait imaginée était devenue une jeune maman très ordinaire. Alors, il avait filmé des gares, des gens qui attendaient un mystérieux train venu de Chine. Il avait beaucoup bu et un peu dansé. Ou l'inverse. Et il s'en était retourné en France. Cinq mois après, Ania et son bébé avaient été assassinés. Massacrés à la hache par un fou. Alors, pour la troisième fois, en compagnie du même interprète et du même cameraman, le romancier Emmanuel Carrère décide de revenir à Kotelnitch : le quarantième jour qui suit la disparition d'un être cher, les orthodoxes prient et festoient. Dans ses bagages, Carrère apporte à la mère et au mari des photos et des bouts de films où l'on voit Ania et son fils. Qu'attend-il de ce troisième séjour ? Emotion et recueillement. Mais rien ne se passe comme prévu. Comme dans une pièce de Pirandello, les personnages prennent le pouvoir avec leur exubérance, leur fureur, leur hystérie. Incontrôlables.



Ce film, c’est donc ça : une histoire insensée et tristement tragique. Mon émotion, bien sûr, est en partie dictée par la funeste destinée d’Ania mais pas seulement. Si personnes et paysages m’émeuvent particulièrement c’est parce qu’ils me parlent ; qu’ils parlent d’un monde que je sais mien même si je suis engagé depuis longtemps dans une vie qui se déroule loin de l’Oural : je viens d’une certaine façon de là. Mes origines sont slaves, la mère d’Ania me fait immanquablement penser à ma grand-mère, les hommes du film me rappellent ceux qui ont été mes oncles. La vérité est que je me sens proche d’eux.

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jeudi 22 décembre 2016

Une certaine idée de l’ennui - Kotelnitch


1863e jour - Écouter sans écouter. Avoir l’impression de ne pas trop comprendre. Suer déjà à l’idée des devoirs à faire. Rêver de foot, de filles ou d’excès. Attendre la sonnerie.

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mercredi 21 décembre 2016

Il arrive - Kotelnitch



1862e jour - Il arrive que je m’attache à une silhouette aperçue de loin, celle d’une fille qui attend, par exemple, téléphone à la main. J’imagine celui ou celle qui ne va pas tarder à débarquer. J’imagine aussi qu’il ou elle puisse ne pas arriver et les conséquences d’un tel lapin.
Mon esprit vagabonde. Et puis, je poursuis ma route. Je déambule dans la ville. La ville, ici, c’est Kotelnitch, Oblast de Kirov, à 800 km à l’est de Moscou.

Il arrive que je repasse quelques heures plus tard par les mêmes endroits et découvre que la fille n’a pas bougé, qu’elle attend toujours mais cette fois dans une position des plus incongrues. Cela suffit à mon bonheur.

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mardi 20 décembre 2016

Ici aussi il est question de primaires - Ponce




1861e jour - Partout dans l’Av. Padre Noel de Ponce, sur l’île de Porto Rico, sont suspendues des affiches pré-electorales. Il s’agit d’une campagne pour la primaire du Parti Démocrate Populaire (PPD) en vue de l’élection à la chambre des représentants.
Je me suis renseigné : la primaire s’est déroulée au début de l’été, cette année et c’est Marlese Sifre qui a fini par l’emporter avec plus de 58 % des suffrages. J’attends maintenant avec impatience l’élection – elle est prévue pour janvier.

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lundi 19 décembre 2016

Av. Padre Noel - Ponce






1860e jour - Premiers pas sur l’île de Porto Rico. Je tombe sur une Av. Padre Noel bigrement de circonstance. Je l’arpente, tombe sur une série de pantalons, tous identiques mis à sécher, des panneaux mis là en prévention d’un éventuel tsunami (j’ai vu les mêmes à peu de chose près en Thaïlande ou aux Philippines) ou sur une enseigne de barbier sur laquelle il manque une lettre… Je croise mille autres choses mais point de Père Noël (peut-être faut-il pour cela attendre le 25).

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vendredi 16 décembre 2016

Un message aperçu - New York et ailleurs


1859e jour - Ligne 13, ce matin. Une femme assise devant moi pianote sur son téléphone. Je jette un œil à la volée. Je lis : “Cette nuit, j’ai rêvé qu’on faisait l’amour sur un lit de gâteaux”.
Je ne sais pas si elle a perçu mon regard mais très vite elle se penche de telle façon que l’écran ne m’est plus visible. Et très vite aussi, je dois descendre. Je n’en saurai pas plus. Fin de l’histoire.

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jeudi 15 décembre 2016

Greystone hospital, Morristown


1858e jour - Bob Dylan, Chroniques, volume 1, page 110 :
J’avais projeté ce jour-là de rendre visite à Woody Guthrie […]. J’essayais d’aller le voir régulièrement, et cela devenait de plus en plus difficile. Il était confiné dans sa chambre de l’hôpital Greystone, à Morristown dans le New Jersey. Je prenais en général un bus à Port Authority qui faisait le trajet en une heure et demie. Je parcourais ensuite les derniers huit cents mètres jusqu’à l’hôpital, un bâtiment de granite sinistre et menaçant […]. Woody me demandait toujours de lui apporter des cigarettes, des Raleigh. Le plus souvent, je lui chantais ses chansons dans le courant de l’après-midi. Il en demandait parfois certaines […]. Je les connaissais toutes, et bien d’autres encore. Woody n’avait pas droit à un traitement de faveur, et c’était un drôle d’endroit pour rencontrer quelqu’un, à plus forte raison celui dont la voix chantait l’âme profonde du pays.

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mercredi 14 décembre 2016

Ne rien comprendre au monde - Tokyo

1857e jour - À longueur de journée, je passe devant des scènes dont je ne comprends pas grand chose. Peut-être cela devrait-il me frustrer mais en fait ça m’enchante. J’aime que le monde soit à mes yeux une énigme. J’aime à penser qu’il me reste tant à découvrir… Bunkyō, Tokyo.

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mardi 13 décembre 2016

Et pourtant ce n’est pas drôle - Vedano al Lambro

1856e jour - Difficile de dire exactement ce qui fait rire autant dans les chutes des autres…
Image prise à Vedano al Lambro dans la banlieue de Milan.

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lundi 12 décembre 2016

Images de Podgorica






1855e jour - Un bâtiment délabré, des pieds entraperçus sous un comptoir de magasin, des mules alignées dans l’entrée d’une chambre d’hôtel, un couloir, une affiche publicitaire de bord de route, un amphithéâtre vide, une panneau portant sur la vaccination tombé derrière un radiateur dans l’une des salles d’un dispensaire… Que me restera-t-il de Podgorica ?

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vendredi 9 décembre 2016

L’au-delà - Podgorica

1854e jour - Aujourd’hui, j’ai eu une pensée pour tous ces vibrants récits de retour de l’au-delà, ceux dans lesquels il est question d’un long tunnel qui débouche sur une lumière blanche, éclatante. C'était à la sortie (à l’entrée) d’un centre commercial de Podgorica, Monténégro.

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jeudi 8 décembre 2016

Chroniques - New York


1853e jour - Chroniques, volume 1 de Bob Dylan, les premiers mots du livre :
Lou Levy, le grand patron de Leeds Music Publishing, m’a emmené en taxi au Pythian Temple, West 70th Street – pour me montrer le minuscule studio où Bill Haley and his Comets avaient enregistré Rock Around the Clock –, puis au restaurant de Jack Dempsey au coin de la 58e et de Broadway. Nous nous sommes assis devant la vitre sur les banquettes rouges.

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mercredi 7 décembre 2016

Alignements - Podgorica


1852e jour - À Podgorica, Monténégro, je me suis plu à relever les alignements : ceux des caisses d’un supermarché surmontées de présentoirs à cigarettes (pas le moindre message d’alerte sur les paquets, pas la moindre photo de poumons ou de gorges nécrosés) ; celui de livres rangés sur une étagère d’un appart’hôtel situé à peu près nulle part.

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mardi 6 décembre 2016

L’image dans l’image - Podgorica


1851e jour - À Podgorica, Monténégro, je me suis plu à photographier le détail d’une publicité. C’était dans une boutique de téléphonie mobile au-delà d’un photocopieur.
Difficile, parfois, de dire ce qui nous arrête dans une image. Difficile d’expliquer ce qui soudain fait sens…

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lundi 5 décembre 2016

Soif d’Oasis (2) - Podgorica


1850e jour - Sur un des murs du Hard Rock Café de Podgorica, Monténégro, est accrochée/encadrée une chemise sensée avoir appartenu à Noel Gallagher. J’aimerais savoir s’il l’a réellement portée et si oui dans quelles circonstances ou combien de temps (elle semble neuve).

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vendredi 2 décembre 2016

Ma première Lune - Los Angeles

1849e jour - C’est bête mais ça me fait un petit quelque chose : la première Lune que je capte/capture dans Street View…
C’est sur l’esplanade qu’il y a derrière la bibliothèque municipale de la 5e Avenue évoquée ces jours derniers.

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jeudi 1 décembre 2016

Sans elle - Los Angeles



1848e jour - Alors que je m’apprêtais à prendre une photo, elle s’est ostensiblement plantée dans le champ. Elle a attendu là, sans bouger. Jusqu’à ce que je déclenche. Alors, elle a souri, de toute évidence contente du tour qu’elle m’avait joué ; elle a choisi de s’éloigner. Je l’ai suivie du regard alors qu’elle passait sous le panneau Art - Music - Recreation / Elevator to All Levels.
Je n’ai pas cherché à la suivre. Après tout, j’aurais pu.
Je suis revenu à mon cadre.
J’ai pris ma photo. Sans elle.

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