samedi 28 février 2015

Imagine-t-on ? - Nuuk






1538e jour - Imagine-t-on pareils paysages quand on pense “Groenland” ? Certains, sans doute, y arrivent très bien. Pas moi.

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vendredi 27 février 2015

Sous d’autres cieux (11) - Kanalnaya

1537e jour - Le voyage du jour est délocalisé. C’est ici, si ça vous chante, que vous pouvez le retrouver : Unidivers, le webzine culturel de Rennes.

Rappel : depuis septembre dernier, tous les quinze jours, mon périple prend la forme d’une chronique sur Unidivers le long d’un fil (presque) imaginaire : le 48e parallèle Nord (j’ai déjà visité Rajka en Hongrie, Esquibien, Finistère ou Makarov sur l’île de Sakhaline ; difficile de dire où je serai la prochaine fois)…

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jeudi 26 février 2015

Inventaire - Ljubljana

1536e jour - Pour bien faire, il faudrait que j’entreprenne la liste des posts, pour ne pas me répéter, que je devrais dorénavant m’interdire : les errances dans les pas de Modiano, les considérations sur la marge, la périphérie, les réflexions sur les bas-côtés des rues, des routes, des trottoirs…  En bonne place, figureraient sans doute aussi les dissertations sur ce que l’on perçoit d’une cité quand on l’observe d’un promontoire – un texte où il serait fait mention de la rumeur de la ville, comme un murmure.

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mercredi 25 février 2015

La femme sur le banc - Ljubljana

1535e jour - Quand je l’ai aperçue, je me suis dit que j’allais écrire un texte sur une femme en train de lire, assise sur un banc, vue d’abord de dos (je pouvais imaginer toute une histoire)… Et puis, je me suis dit que cette histoire-là, j’avais déjà dû l’écrire… Je me suis contenté de prendre une photo. J’ai passé mon chemin.

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mardi 24 février 2015

50 shades of grey - Ljubljana







1534e jour - L’immeuble, dès que je l’ai aperçu, je ne saurais dire pourquoi – peut-être parce qu’il semblait squatté, abandonné – m’a fasciné. J'ai tourné autour, longuement, le photographiant sous tous les angles.
À la radio, comme en surimpression, passait une émission centrée sur 50 Shades of Grey, le film. Une bande de journalistes moqueurs, et pour une fois d’accord entre eux évoquaient toute l’insipidité de la chose. Et moi, tout en les écoutant d’une oreille, j’essayais de voir au-delà de la poussière sur les vitres, espérant secrètement surprendre un couple affairé qui aurait éclairé les propos des critiques d’un jour nouveau.
Je n’ai rien vu. Il n’empêche : le bâtiment pour moi maintenant restera définitivement associé au film.

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lundi 23 février 2015

Le visage flou de Joe Cocker - Ljubljana


1533e jour - Dans la Ljubljana que j’ai traversée, Joe Cocker était encore vivant – il s’apprêtait à donner un concert. Mais ses traits déjà s’effaçaient. Joe Cocker, en réalité, n’était plus qu’un fantôme…
Joe Cocker, 20 mai 1944 - 22 décembre 2014

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dimanche 22 février 2015

À la demande d’Ana - Ljubljana







1532e jour - Ana, qui est slovène et que j’ai rencontrée il y a peu, m’a demandé : Mais alors, tu vas partout dans le monde ? C’est dingue ! Et tu es déjà allé à Ljubljana ?
D’un signe de tête, j’ai signifié que non, pas encore. Alors, elle s’est empressée d’ajouter : Et tu irais pour moi, pour voir. Je suis curieuse de voir ce que tu en ramènerais.
Rentré chez moi, plus tard, j’ai réalisé – comment avais-je pu oublier ? – que j’avais déjà passé une petite semaine dans la capitale slovène. J’ai failli prévenir Ana de cet incroyable oubli. Et puis, je me suis dit que non, que de toute façon la Ljubljana que j’avais jadis visitée ne pouvait en aucun cas être semblable à celle que je croiserais maintenant que je la connais, elle. J’ai décidé d’aller voir.

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samedi 21 février 2015

Traverser Piraí do Sul










1531e jour - Une seule question à chaque pas : est-ce que tout cela t’est familier ?

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vendredi 20 février 2015

Un champ/contrechamp en quelque sorte - Piraí do Sul

1530e jour - Elle était de passage chez ses parents. Nous en profitions, M. et moi, pour skyper avec elle : son visage à contrejour dans la pénombre d’une chambre quelque part au Brésil.
Je lui ai demandé s’il était possible de déplacer la caméra, de nous montrer l’extérieur, le paysage au-delà des fenêtres. Amusée, elle s'est exécutée.
Il pleuvait ce jour-là à Piraí do Sul. Une fin d’après-midi d’été austral.
À Paris, c’était l’hiver, et la nuit déjà depuis près de trois heures…
Un semi-remorque a bruyamment traversé le champ de l’écran, suivi d’une voiture, d’une autre voiture… Elle a tourné la caméra pour nous montrer un panneau planté juste à côté de la maison. J’ai capturé l’image…


Les intersections sur l’équivalent d’une nationale étant peu nombreuses aux abords de Piraí do Sul, ça a été un jeu d’enfant de retrouver la maison.
J’entendais sa voix plus loin dans la pièce et j’observais : l’ancien garage de son père, le jardin de sa mère, la gargote posée à côté et la station essence… À l’instant, tout cela était sous la pluie, elle venait de me le montrer. La nuit n’allait pas tarder à tomber. Et elle, elle était là, dans ce cube blanc dont je pouvais voir l’image.






C'était une expérience étrange, faite d’oppositions : l’été contre l’hiver ; le jour contre la nuit ; le présent face au passé…
J’ai pensé aussi que si je le voulais, maintenant que je sais situer la maison sur un plan du village, je pourrais facilement prendre un avion, des cars, un taxi pour aller là, exactement : à la périphérie de Piraí do Sul. Je pourrais frapper à la porte avant de prononcer, dans un portugais plus qu’approximatif mais appris par cœur : Je suis un ami d’Elimara.
Nul doute que l’on m’accueillerait chaleureusement.

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jeudi 19 février 2015

Les pavillons japonais - Rumoi



1529e jour - Une des raisons essentielles pour lesquelles j’aime lire des mangas – ceux de Jiro Taniguchi en particulier – c’est que j’adore les décors traversés par les personnages.
Il n’y a pas d’architecture qui me ravisse plus que celle des pavillons japonais. Peut-être est-ce parce que ceux-ci, dans leur simplicité graphique, ressemblent à des jouets d’enfants ; aux bâtiments en Légo que je rêvais de construire quand j’avais sept ou huit ans.
J’aime la façon dont sont pensés les bâtiments, leurs volumes. J’aime qu’ils soient, en apparence, autant de cocons cosys. J’aime ce qu’ils disent de la société des gens qui les habitent.

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mercredi 18 février 2015

Les fenêtres enflammées - Rumoi

1528e jour - J’aime, dans le couchant, que des fenêtres s’embrasent. Quand j’étais enfant, du côté de Grenoble, je me mettais à la fenêtre les jours où l’horizon ouest était dégagé. J’attendais.
J’espérais qu’apparaissent d’éphémères reflets enflammés sur les contreforts du Belledonne, sur Chamrousse, ses chalets, ses barres d’immeubles. Je rêvais de pouvoir un jour photographier pareils flamboiements virtuels.

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mardi 17 février 2015

Souvenirs de Rumoi…



1527e jour - Si je suis venu à Rumoi, c’est un peu parce que je connais Shigeru.
Shigeru est “parisien” depuis une petite dizaine d’années. Il a longtemps vécu à Tokyo mais c’est à Rumoi qu’il a passé son enfance et son adolescence.
Je l’ai eu au téléphone avant de partir, je lui ai demandé : Et s’il fallait que tu ne retiennes qu’un souvenir de la ville, comme ça, à brûle-pourpoint ?
Sans hésiter, il m’a répondu : Les tournesols. Il y en a partout, j’adore ça… Et puis, ah oui, le parking que mon père s’est construit pour sa voiture ; une merveille de parking ! Si charmant, si typiquement japonais… Je te donnerai l’adresse, t’iras voir par toi-même. Tu verras, tu ne sera pas déçu.



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