963e jour - Il écrirait :
L'immeuble que tu vois dans le fond, c'est celui où je loge. Les deux fenêtres en haut à droite sont celles de mon appartement. C'est dommage que je n'ai pas de dons pour l'ubiquité parce que sinon j'aurais pu te faire un signe de la main.
La photo est prise de la plage – plage, en fait, c'est un bien grand mot. Elle fait à peine la largeur d'un terrain de tennis. Et on pourrait se croire, tant il y a de traces de roues (et s'il n'y avait la mer), sur les remblais d'un chantier.
Je pensais, arrivant ici, voir croiser des milliers de portes-containers et de tankers. Il n'en est rien (à peine un toutes les deux heures). Peut-être y a-t-il en ce moment une grève du fret en Russie.
Voilà. Cela fait bientôt trois mois que je suis ici. Bilan : quatre repas organisés par une espèce d'alliance française, avec des notables ou des écrivains locaux – si, si, ça existe –, le genre férus d'Alexandre Dumas ; une conférence en français avec traducteur austère devant douze personnes (six d'entre elles prenant des notes). Et puis voilà. Je me promène un peu. Je vais deux ou trois fois par semaine à Kaliningrad (la civilisation, t'as qu'à voir). Je vais sur la plage mais n'y reste jamais très longtemps à cause de la fraîcheur de l'air (toujours du vent).
Et puis, parce qu'il faut bien, j'écris.
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jeudi 28 février 2013
mercredi 27 février 2013
Le baiser - Kaliningrad
962e jour - Sans doute travaillent-ils au fret – elle au secrétariat, lui à la manutention. Ils viennent de sortir du boulot. Ils attendent un bus qui ne va pas tarder.
Sans doute se sont-ils connus par l'entremise d'un ami commun. Une soirée d'anniversaire arrosée, un slow… une heure à discuter, serrés sur un coin de canapé sur fond assourdissant de techno. Ils ont réalisé alors qu'ils travaillaient à quelques mètres l'un de l'autre. C'est dingue, je ne t'avais jamais remarquée…
Elle n'était pas pressée. Il a dû y mettre les formes. Ce n'est qu'à leur quatrième rendez-vous qu'ils ont fini par faire l'amour. C'était une fin d'après-midi, un dimanche pluvieux. C'était chez elle.
Cela fait six mois maintenant qu'ils sortent ensemble.
Sans doute ne sont-ils pas fait l'un pour l'autre. C'est ce qu'elle se dit. C'est ce qu'il se dit. Mais faute de mieux, cette relation imparfaite, disons qu'ils s'en contentent.
Ainsi va la vie à Kaliningrad.
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Sans doute se sont-ils connus par l'entremise d'un ami commun. Une soirée d'anniversaire arrosée, un slow… une heure à discuter, serrés sur un coin de canapé sur fond assourdissant de techno. Ils ont réalisé alors qu'ils travaillaient à quelques mètres l'un de l'autre. C'est dingue, je ne t'avais jamais remarquée…
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Le premier soir, il l'a pelotée, un peu. Ils en sont restés là.Elle n'était pas pressée. Il a dû y mettre les formes. Ce n'est qu'à leur quatrième rendez-vous qu'ils ont fini par faire l'amour. C'était une fin d'après-midi, un dimanche pluvieux. C'était chez elle.
Cela fait six mois maintenant qu'ils sortent ensemble.
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Elle le trouve un peu trop grande gueule. Il ne goûte guère aux sorties culturelles qu'elle lui propose.Sans doute ne sont-ils pas fait l'un pour l'autre. C'est ce qu'elle se dit. C'est ce qu'il se dit. Mais faute de mieux, cette relation imparfaite, disons qu'ils s'en contentent.
Ainsi va la vie à Kaliningrad.
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mardi 26 février 2013
Se perdre - À proximité de Kaliningrad
961e jour - Et puis, une fin d'après-midi, alors que jusque-là il n'aurait pas quitté la ville, il se serait décidé.
Une route traçant vers l'ouest, bordée d’arbres.
Une esplanade au-delà de laquelle on ne pourrait plus aller, sur laquelle il garerait la voiture.
Il apercevrait le chemin. Il s'y engouffrerait.
Le chemin longerait la côte, tout prêt, mais sans jamais que l'on ne puisse voir l'eau.
Juste le ressac perceptible à l'oreille au-delà du vent.
Ici, il ne serait jamais venu. Et pourtant, il marcherait d'un pas assuré.
Il penserait à ses enfants restés à Moscou. Il penserait à celle qui aurait été sa femme vivant aujourd'hui dans l'ombre d'un mafieux quelque part dans l’Oural – il ne saurait où.
Il marcherait longtemps. Oui, vraiment. Il ne saurait dire maintenant l'heure qu'il est.
Les aboiements d'un chien dans le lointain.
L'air frais. Et toujours pas de crique, d'éclaircie, toujours pas de vue sur la Baltique.
Il s'assiérait dans l'herbe sur le bas-côté.
Le vent dans les cheveux. Des frissons.
Il ne saurait plus maintenant s'il aurait la force de revenir à l'esplanade, à la voiture.
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Une route traçant vers l'ouest, bordée d’arbres.
Une esplanade au-delà de laquelle on ne pourrait plus aller, sur laquelle il garerait la voiture.
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Ouvrant la portière, il percevrait le bruit de la mer. Elle serait là, juste derrière les arbres, à quelques pas, invisible.Il apercevrait le chemin. Il s'y engouffrerait.
Le chemin longerait la côte, tout prêt, mais sans jamais que l'on ne puisse voir l'eau.
Juste le ressac perceptible à l'oreille au-delà du vent.
Ici, il ne serait jamais venu. Et pourtant, il marcherait d'un pas assuré.
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Il marcherait longtemps.Il penserait à ses enfants restés à Moscou. Il penserait à celle qui aurait été sa femme vivant aujourd'hui dans l'ombre d'un mafieux quelque part dans l’Oural – il ne saurait où.
Il marcherait longtemps. Oui, vraiment. Il ne saurait dire maintenant l'heure qu'il est.
Les aboiements d'un chien dans le lointain.
L'air frais. Et toujours pas de crique, d'éclaircie, toujours pas de vue sur la Baltique.
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Bizarrement, alors que tout à l'heure tout allait si bien, il se sentirait fatigué, essouflé.Il s'assiérait dans l'herbe sur le bas-côté.
Le vent dans les cheveux. Des frissons.
Il ne saurait plus maintenant s'il aurait la force de revenir à l'esplanade, à la voiture.
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lundi 25 février 2013
Tout change, rien ne change - Kaliningrad
960e jour - Alors que je déambule à Kaliningrad, je retrouve par hasard un vieux hors-série de Courrier International (L’Europe des mers, juin 1993).
Un article, en particulier – titré Le triangle des brigands, signé Ariane Perret –, retient mon attention.
Je lis : Lorsque Staline s'empara de Königsberg en 1944, la ville n'avait déjà plus de visage, bombardée comme elle l'avait été. Il sut donner à cette tabula rasa une touche de perfection en expulsant tous les habitants (allemands à 90%) et en la rebaptisant Kaliningrad.
Cette débandade de l'armée laisse à Kaliningrad un vide immense, que les autorités ont essayé de combler en créant une “zone d'économie libre”.
Je lis aussi : Mais peut-on impunément ouvrir à tous les vents une région verrouillée durant quarante-cinq ans ? En vérité, plus la “zone d’économie libre” tarde à décoller, plus elle ressemble à un vaste trou noir, où chacun s'engouffre pour tirer ce qu'il peut. Dès lors, la population sans racines semble ne plus avoir de valeurs : prostituées, truands et escrocs y sont des gens comme les autres. Oubliée de la politique de Moscou, Kaliningrad suit ses propres lois. Un quart de la population porte une arme à feu. Impulsifs et souvent imbibés de vodka, les jeunes mafieux ont la gâchette facile.
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Un article, en particulier – titré Le triangle des brigands, signé Ariane Perret –, retient mon attention.
Je lis : Lorsque Staline s'empara de Königsberg en 1944, la ville n'avait déjà plus de visage, bombardée comme elle l'avait été. Il sut donner à cette tabula rasa une touche de perfection en expulsant tous les habitants (allemands à 90%) et en la rebaptisant Kaliningrad.
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Plus loin : Les soldats prirent possession de l'endroit et se coupèrent du monde. Les rues se remplirent de casquettes, de galons, de médailles, d'étoiles rouges et de monuments à la gloire des combattants soviétiques.
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Plus loin encore : Aujourd'hui pourtant, ces soldats omniprésents mais débraillés (certains portent même une chemise de l’US navy), grossiers et tellement ivres qu'ils seraient bien incapables de reconnaître leur supérieur, à supposer qu'ils en aient un, laissent supposer que l'ex-armée Rouge, devenue armée russe, traverse sa crise la plus grave.Cette débandade de l'armée laisse à Kaliningrad un vide immense, que les autorités ont essayé de combler en créant une “zone d'économie libre”.
Je lis aussi : Mais peut-on impunément ouvrir à tous les vents une région verrouillée durant quarante-cinq ans ? En vérité, plus la “zone d’économie libre” tarde à décoller, plus elle ressemble à un vaste trou noir, où chacun s'engouffre pour tirer ce qu'il peut. Dès lors, la population sans racines semble ne plus avoir de valeurs : prostituées, truands et escrocs y sont des gens comme les autres. Oubliée de la politique de Moscou, Kaliningrad suit ses propres lois. Un quart de la population porte une arme à feu. Impulsifs et souvent imbibés de vodka, les jeunes mafieux ont la gâchette facile.
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Voilà. C'était il y a tout juste vingt ans. On ne croise plus guère, me semble-t-il, de militaires dans les rues de Kaliningrad. Les lois du marché semblent avoir triomphé. À la russe ! Dans la zone portuaire, par exemple, se côtoient de minuscules étals de fortune et de gigantesques entrepôts Mercedes./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
dimanche 24 février 2013
Zone portuaire, trafic ferroviaire - Kaliningrad
959e jour - Des chapelets de wagons.
Tous identiques, tous différents.
On mesure la puissance d'un port à son trafic ferroviaire.
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samedi 23 février 2013
Au cœur du sujet (dès le premier instant) - Kaliningrad
958e jour - Ne pas avoir comme première image de la ville un terminal d'aéroport, une gare routière ou ferroviaire, un échangeur autoroutier.
Ne pas prendre place dans une queue dans l'attente d'un taxi.
Ne pas baragouiner à l'adresse d'un chauffeur. Ne pas tendre une adresse griffonnée.
Mais se retrouver, dès le premier instant, au cœur du sujet : pas très loin du port, pas très loin des usines de l'industrie. C'est une des choses que j'affectionne dans ma façon de voyager.
Voilà. Sinon, le ciel en ce premier instant à Kaliningrad est magnifique. Mais personne autour de moi ne semble s'en soucier.
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Ne pas prendre place dans une queue dans l'attente d'un taxi.
Ne pas baragouiner à l'adresse d'un chauffeur. Ne pas tendre une adresse griffonnée.
Mais se retrouver, dès le premier instant, au cœur du sujet : pas très loin du port, pas très loin des usines de l'industrie. C'est une des choses que j'affectionne dans ma façon de voyager.
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vendredi 22 février 2013
Spleen au balcon - Marabá
957e jour - Quel âge a-t-elle ? Douze, treize ans. Oui, sans doute.
Cela fait dix bonnes minutes déjà qu'elle se tient là, sur le balcon de l'appartement familial.
Elle s'ennuie.
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Cela fait dix bonnes minutes déjà qu'elle se tient là, sur le balcon de l'appartement familial.
Elle s'ennuie.
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Il faut dire qu'elle vit à Marabá, état du Pará.
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Question : connaît-elle la devise de la ville, Favante Deo ad astra vehimvr (avec l'aide de Dieu pour obtenir les étoiles) ? S'y raccroche-t-elle quand elle rêve d'une vie ailleurs à Belém ou à Rio./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
jeudi 21 février 2013
Charmes de la décrépitude - Marabá
956e jour - Marabá. Plus de 200 000 personnes vivent là, dans ce qui commence à être un milieu de nulle part : le centre du Brésil.
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C'est à proximité du Rio Tocantins, un fleuve large et brun, cousin de l’Amazone.
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Les matières des bâtiments, partout, semblent usées à force d'humidité. La ville est à la fois un rêve et un cauchemar – le genre d'endroit dont on ne sait pas si on veut y rester (pour voir) ou si on veut le fuir./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
mercredi 20 février 2013
Comme une couleur au contact d’autres couleurs - Tucson
955e jour - Il faut qu'une image se transforme au contact d'autres images comme une couleur au contact d'autres couleurs. Un bleu n'est pas le même bleu à côté d'un vert, d'un jaune, d'un rouge. Pas d'art sans transformation.
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Robert Bresson, Notes sur le cinématographe
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mardi 19 février 2013
Traçabilité des barquettes - Tucson
954e jour - Quand j'ai aperçu la première, j'ai d'abord pensé à un lambeau de pneu. Je me suis approché, pour voir – pour découvrir qu'il s'agissait en fait d'une de ces barquettes (plastique dur ou polystyrène) sur lesquelles sont entreposées les viandes sous cellophane.
Plus tard, ailleurs dans la ville, à 500 mètres à vol d'oiseau, je suis tombé sur la seconde. Identique en tous points à la première.
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Plus tard, ailleurs dans la ville, à 500 mètres à vol d'oiseau, je suis tombé sur la seconde. Identique en tous points à la première.
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Voilà.
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J'ai bien conscience qu'il n'y a pas là de quoi faire la Une des journaux mais quand même. Je me dis qu'il y a parfois des hasards étranges./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
lundi 18 février 2013
Road Closed - Tucson
953e jour - Peut-être parce qu'elles sont sensées matérialiser une frontière – parce qu'elles disent qu'au-delà se terre l'inconnu, l'interdit, j'affectionne tout particulièrement les barrières sur lesquelles sont accrochés des panneaux Road Closed (même quand, sur ces derniers, il manque une lettre).
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dimanche 17 février 2013
Une vie de peu - Tucson
952e jour - Elle s'appellerait Anne-Lou. Ses seules richesses sur terre seraient Maribel sa fille (trois ans) et la vue qu'elle aurait des fenêtres de son bungalow.
Elle adorerait lever les yeux vers les cimes des palmiers, vers l'azur.
Elle serait émue aussi, incroyablement, devant les ciels d'orage.
Depuis plus d'un an, elle travaillerait à la caisse du Continental Adult Shop. Elle vendrait des Dvd(s), des vibromasseurs, des gels, des tenues coquines.
Au début, ça lui aurait fait bizarre. Mais maintenant…
On s'habitue à tout de toute façon. Pas de sot métier.
Ce serait un boulot plutôt tranquille.
Maribel, pendant que sa mère travaillerait, irait à la garderie du côté d’East Helen St. Un chouette endroit, vaste, accueillant – ce serait un beau brin de chance d'y avoir une place.
Il y aurait là, dans plusieurs des salles, des aquariums.
Les aquariums fascineraient aussi bien la mère que la fille. Quand elles en auraient l'opportunité, l'une comme l'autre, passeraient de longues minutes à s'absorber dans la contemplation des poissons.
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Elle adorerait lever les yeux vers les cimes des palmiers, vers l'azur.
Elle serait émue aussi, incroyablement, devant les ciels d'orage.
Depuis plus d'un an, elle travaillerait à la caisse du Continental Adult Shop. Elle vendrait des Dvd(s), des vibromasseurs, des gels, des tenues coquines.
Au début, ça lui aurait fait bizarre. Mais maintenant…
On s'habitue à tout de toute façon. Pas de sot métier.
Ce serait un boulot plutôt tranquille.
Maribel, pendant que sa mère travaillerait, irait à la garderie du côté d’East Helen St. Un chouette endroit, vaste, accueillant – ce serait un beau brin de chance d'y avoir une place.
Il y aurait là, dans plusieurs des salles, des aquariums.
Les aquariums fascineraient aussi bien la mère que la fille. Quand elles en auraient l'opportunité, l'une comme l'autre, passeraient de longues minutes à s'absorber dans la contemplation des poissons.
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samedi 16 février 2013
Sur la piste d’Howard Winchester Hawks - Tucson
951e jour - Un “A” gigantesque (A d’Arizona ?) sur une colline surplombant la ville. Ailleurs, un “W” ou un “K” pour dire une enseigne… En cherchant bien, peut-être réussirais-je à trouver, dans Tucson, l'ensemble des lettres de Hawks, Howard Hawks.
Ce serait une forme d'hommage.
Le cinéaste a tourné ici – disons dans les parages – les extérieurs de deux de ses films les plus célèbres : Rio Bravo (1959), Rio Lobo (1970 ; qui est une sorte de remake du premier, qui est aussi le dernier film qu'il ait tourné).
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Ce serait une forme d'hommage.
Le cinéaste a tourné ici – disons dans les parages – les extérieurs de deux de ses films les plus célèbres : Rio Bravo (1959), Rio Lobo (1970 ; qui est une sorte de remake du premier, qui est aussi le dernier film qu'il ait tourné).
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vendredi 15 février 2013
Sont-ils nombreux ceux qui veulent aller plus loin ? - Flagstaff
950e jour - Un jour, il faudra que je me lance dans l'inventaire des barrières improbables (improbables mais graphiques).
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jeudi 14 février 2013
Traverser une ville - Flagstaff
949e jour - Traverser une ville. Prendre des photos. Et puis, plus tard, les rassembler, les regarder les unes à la suite des autres. Et se demander s'il y a quelqu'un quelque part pour qui elles racontent une histoire.
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mercredi 13 février 2013
Plus fort qu'eux - Grand Canyon
948e jour - La veille, ils se seraient engueulés, violemment, à cause d’une bouteille de lait laissée ouverte sur la table du camping-car. Et le matin même pour une histoire de vaisselle mal rangée.
Ce serait leur lot – leur mode de fonctionnement. Ils ne sauraient faire autrement.
Ils feraient avec.
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Ce serait leur lot – leur mode de fonctionnement. Ils ne sauraient faire autrement.
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Trente ans qu'il en irait ainsi. Même en faisant des efforts, ils ne pourraient plus changer…Ils feraient avec.
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Elle penserait à tout cela observant le paysage ; à cette triste fatalité. Et aussi, par rebond, à cette façon qu'il aurait, de plus en plus, de traîner les pieds en marchant – la marque d'un âge qui avance… Faute de s'en émouvoir – non, décidément, impossible de les changer – elle s'en agacerait./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
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