mercredi 11 mars 2015

Le temps, ici, suspend son vol…

Je repars dans l'écriture d’un livre – (pour moi au moins) c’est une incroyablement bonne nouvelle ! Mais cela nécessite du temps. Je vais devoir lever le pied, suspendre, durant quelques temps, le rythme effréné de mes voyages virtuels. Reprise du trafic “normal” très bientôt. O.

mardi 10 mars 2015

Sur le sable des dunes - Tottori




1548e jour - Impossible de venir à Tottori sans aller marcher, pieds nus, dans le sable des dunes qui bordent la ville… La plupart du temps ici, dixit J. S., se tiennent un “bédouin” et son chameau qui attendent de façon totalement absurde le touriste histoire d’immortaliser l’instant.
Quand je suis passé – il était encore tôt le matin –, le bédouin et le chameau n’étaient pas là. J’ai dû me contenter de les imaginer…

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lundi 9 mars 2015

Des vies qui s’éloignent - Tottori


1547e jour - Nos vies seraient une suite longue de trajectoires pointillées. Je les vois à la façon de segments de droites, de courbes, un peu comme sur les images de gerbes dans les accélérateurs de particules.


Je me dis cela observant cette femme qui esquisse quelques pas tout en saluant les passagers d’une voiture qui file déjà vers le nord alors que moi-même je m’éloigne vers le sud. L’espace d’un instant, nos trois points ont été réunis dans un même périmètre. Ils s’écartent maintenant loin les uns des autres peut-être à tout jamais.


Je pense à cela et je pense, aussi, à celui qui avait été mon voisin à Paris, qui était mon ami et qui se comporte de façon si pathétiquement déplaisante que j’en viens à espérer que nos trajectoires n’aient plus jamais à se croiser.

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dimanche 8 mars 2015

La reproduction - Tottori

1546e jour - Je m’imagine des vies dans le monde de Street View comme, enfant, je me rêvais grand ordonnateur ou footballeur quand je jouais avec mes Lego ou mes soldats de plastique reconvertis en sportifs de haut niveau.
Les mondes dans lesquels, virtuellement, j’évoluais n’étaient pas tant des reproductions plus ou moins à l’échelle 1 de celui dans lequel je vivais. Non. C’étaient des mondes parallèles où lois et règles, comportements ou postures pouvaient suivre des chemins impossibles/improbables en regard de notre réel.


Et oui, c’est à peu près pareil aujourd’hui. Je joue à inventer des réalités. Je sais que je joue. Mais l’énoncé même de ces réalités suffit à les rendre vraisemblables et donc possibles.
Je pense à tout cela devant la reproduction du Jinpūkaku exposée, dans une troublante mise en abyme, à l’intérieur même de celui-ci.

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samedi 7 mars 2015

Au fond du garage - Tottori




1545e jour - Quand j’aperçois – du train, d’une voiture, en marchant – un espace privé, j’essaye toujours, d’un coup d’œil, de dresser l’inventaire de ce qui s’y trouve. À partir de ce que j’ai vu (trois vélos, un chapeau, des casquettes, une cape de pluie, un jouet d’enfant), je tente de concevoir des vies.
Il y a quelques mois, dans la banlieue de Grenoble, j’ai eu à vider ce qui avait été le garage de mes parents. J’ai pensé à cette habitude que j’ai. Je me suis demandé quelle vie, à partir de ce qu’il y avait là, sous mes yeux, j’aurais pu imaginer.
Au fond du garage, sous tout un fatras, était remisée une malle qui contenait ce qui avait été un jour ma bibliothèque. Se trouvaient dans la malle, en vrac, des livres de l’école du Palo Alto, des livres de psychosociologie, de sémiologie, de théories de la communication. Il y avait également un livre de Serge Tisseron sur Tintin et la psychanalyse. Il y avait des livres de Cortázar, de Buzzati, de Giono… Je me suis demandé si le contenu de cette malle pouvait laisser présager l’adulte que j’allais devenir.

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vendredi 6 mars 2015

Rester lié à l’endroit d’où l’on vient - Tottori

1544e jour - Tottori sonne comme un nom de personnage de manga. C’est la ville où
Jirō Taniguchi a passé son enfance. Il en parle dans un documentaire réalisé par Nicolas Finet et Nicolas Albert et produit par le Festival d’Angoulême. Dans ce film, il déclare (entre autres) : Certains ne veulent pas rester liès à l’endroit d’où ils viennent. Mais personnellement je pense que j’ai eu de la chance de naître à Tottori. Je vois la beauté de Tottori à chaque fois que j’y viens. J’ai le sentiment que l’endroit est riche de toutes sortes de choses.
Dans les pas de Jirō Taniguchi, l’homme qui marche de Nicolas Finet et Nicolas Albert

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jeudi 5 mars 2015

La croisée des chemins - Nuuk

1543e jour - Elle s’apprête à prendre à gauche, vers chez elle, alors que lui ira tout droit. C’est ici, au rond-point, chaque soir ou presque depuis deux ans qu’ils se quittent de retour du boulot. Mais aujourd'hui l’instant est solennel : c’est sans doute la dernière fois qu’ils se séparent ainsi.
Demain, plutôt que d’aller travailler, elle grimpera dans un avion. Reykjavik d’abord pour trois jours puis New York pour bientôt travailler dans une galerie hyper hype de Manhattan. Elle ne pense pas revenir jamais à Nuuk – pas assez d’attaches. Et lui ne se voit pas vivre loin d’ici.
Ils ne savent trop quoi se dire – tout a été dit dans les heures qui ont précédé. Ils ne savent pas à quel point ils doivent manifester d’affection : une bise ? une accolade ?
Il imagine lui serrer fort les poignets au moment de l’au revoir.
Il aimerait aussi, dans un geste fou, lui dire qu’il l'aime mais il sait déjà qu’il n’osera pas. Il se contentera de se retourner, pour la voir disparaître derrière le premier immeuble. Il sait que ça ne durera pas longtemps, qu’elle marchera d’un bon pas : sa vie est ailleurs.

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mercredi 4 mars 2015

La douce attente - Nuuk


1542e jour - Il est tombé des frimas dans la nuit.
Parfois se devine le soleil, bas, au-delà de la brume : cercle livide sur fond gris-blanc.
Les sons semblent étouffés. Le temps est suspendu.
Ce soir, il va neiger, vraiment, abondamment. Demain, tout sera blanc.

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mardi 3 mars 2015

Un article épatant



1541e jour - Lecture de Mouvement, numéro 76, actuellement en kiosque. L’article est titré “Voir Rome et passer à autre chose”, il est signé Stéphanie Vidal. Il est accompagné d’une page de Thomas Cardin sur la cartographie sonore.
Extrait :
En 2007, afin de compléter ses services Earth et Maps, la compagnie la plus influente du monde a lancé la fonctionnalité Google Street View ; une carte dynamique constituée de photographies prises aux abords des routes par les Google Cars. Avec leurs neuf lentilles installées en haut d’un mât, elles ne cessent d’arpenter tous les chemins praticables et scannent le monde à 360° pour que l’on ne s’y perde jamais.
Le rêve de Jorge Luis Borges d’une carte à l’échelle 1 se concrétise alors dans une Map à l’échelle de chacun. Puisque nous n’avons plus à en définir les contours, nous sommes conviés, avec nos appareils constamment connectés, à en renseigner les informations manquantes…
Voilà. La problématique est posée. Au fil du texte, il est question de Jon Rafman, le pionnier, de Dreamlands Virtual Tour, d’Éclats d’Amérique, du travail de Caroline Delieutraz, de Gwenola Wagon, de Camille Henrot, de Corinne Vionnet ou des designers lettons Mareunrol’s.
C’est bien écrit, c’est intelligent. Bref, c’est épatant.
Mouvement, numéro 76 est actuellement en kiosque !

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lundi 2 mars 2015

Fatras - Nuuk





1540e jour - Une bonne partie de l’année, tout cela est couvert de neige et l’impression est toute autre : les angles droits disparaissent sous le manteau, et les amoncellements, la rouille, le bruit visuel ; le paysage n’est plus qu’une suite de douces courbes blanches. Seuls émergent parfois, par le jeu des congères, un bout de container ou l’arrondi d’un touret.

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dimanche 1 mars 2015

Evergreen - Nuuk



1539e jour - Je me réjouis de tomber sur un container Evergreen (toujours vert) dans le port de Nuuk, capitale du Groenland (terre verte)
Je me réjouis également de découvrir, me documentant, que le Groenland s’appelle “Terre verte” par une sorte de coup marketing d’Erik le Rouge exilé ici après une sombre histoire de meurtre et qui baptisa ainsi le territoire dans l’espoir de convaincre de potentiels colons de le rejoindre.

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