3447e jour - La rue des Maîtresses Gentilles ne doit en rien son nom à une licencieuse histoire d’adultère. Non, si cette rue s’appelle ainsi c’est parce qu’elle a été baptisée par un/une enfant comme toutes les voies du lotissement d’Émerainville où elle se trouve. Je ne sais pas qui a eu l’idée, un jour, de confier aux enfants le droit de nommer ainsi les lieux mais le résultat est savoureux – d’autant plus que ces noms, poétiques à leur façon, sont quand même sacrément en décalage avec le caractère anodin/commun des espaces qu’ils qualifient…
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On trouve ainsi, à
Émerainville une rue des Cœurs Rouges, une rue de la Rose Bleue,
une allée de la Pierre Rouge, une allée du Crocodile Rose, une rue
du Lapin Vert – les couleurs, de toute évidence, pour les enfants
sont fondamentales –, une place de la Rose Bleue, une rue des
Montagnes Bleues, une allée des Noisettes Vertes, un square des 3
Petits Cailloux Rouges, une allée des Trois Faunes Verts, une allée
de la Marelle Bleue comme une allée de la Marelle Jaune.
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Ici, l’on peut habiter une allée des Mille et une Nuits, une allée
du temps qui passe, une rue du Bonheur, une place des Rendez-vous,
une allée des Bons Animaux, ou une autre du Méchant Loup. On peut
vivre place des Mystères, place des Enfants Heureux, rue de la Fée,
place des Coccinelles, allée des Belles Histoires, place des
Amoureux, rue de l’Arche de Noé, rue du Crapaud Chanteur ou allée
des Lutins – liste non exhaustive.
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Voilà. Sinon, pour
en revenir à la rue des Maîtresses Gentilles, parce que le monde va
ainsi, on peut y trouver une feuille scotchée de noir sur laquelle
il est écrit : Merci d’avoir la décence de ramasser les
crottes de votre chien ! Ou alors faite le chier + loin
(et merci à Philippe Guerry de m’avoir fait découvrir ces merveilles)
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