333e jour - Il est une expérience virtuelle que l’on peut faire grâce à Google et aux chemins de fer russes (RZD) : prendre le Transsibérien !
Plus de 9000 kilomètres de voies en 150 heures de vidéos... Le site est très bien fait. On peut choisir d’agrémenter le voyage en écoutant des radios locales ou des lectures de textes de Gogol ou Tolstoï.
Une carte, c'est épatant, accompagne les images et sur laquelle s’affiche l’endroit exact où l’on se trouve...
Dans Sibérie (éditions Inculte), Olivier Rolin, homme qui a connu la ville dans le réel, fait l’expérience d’une arrivée virtuelle à Vladivostok via le site de Google – ses mots : Puisque je n’ai rien vu ou presque à Vladivostok, je pourrais faire comme si je n’y étais pas du tout allé, et voir beaucoup plus de choses, peut-être en m’y rendant virtuellement ? J’embarque donc dans le Transsibérien de Google. [...]
Derniers kilomètres. Le martèlement des boggies, le ferraillement des wagons me replonge dans l’atmosphère du train. Il n’y a pas de brume, cette fois, il fait très beau, chaud même si j’en juge par la chemisette d’un type qui se promène le long des voies. Mais ces idiots ont placé leur caméra sur la gauche du train, si bien que quand on arrive sur la mer du Japon, ou le Pacifique, comme on veut, on ne voit rien que des alignements de conteneurs servant de garage en haut d’un talus.
La mer, ou l’océan, sont là, en contrebas à droite, je le sais, je le vérifie sur la carte où se déplace un cercle rouge symbolisant le train, mais rien à faire. Rien que de l’herbe et de la tôle. Murs tagués, que je n’avais pas remarqués la première fois, parce que moi je regardais la mer laiteuse dans l’aube. Le train ralentit, on est en gare, à présent. Passerelles, grues, un cargo à quai, des cheminots (l’un d’eux téléphone à l’oreille) devant des wagons bleu-rouge-blanc marqués Primorotchka, la Fille du bord de mer, comme dans Adamo.