1284e jour - C’est au comptoir d’un bar de l’Upper East Side. Il s’appelle Phil, il affiche une petite cinquantaine plutôt rayonnante de prime abord. Il vient de sortir un livre qui occasionne un peu de presse, on le sollicite pour donner des conférences, pour animer des ateliers d’écriture. Et pourtant, il dit : Je me suis perdu sur bien des routes. C’est une sorte de miracle, je crois, si j’en suis là, je veux dire avec ce livre en librairie, ce début de reconnaissance… J’ai patiné. J’ai cherché mon chemin. J’ai attendu… Plus souvent qu’à mon tour, je me suis retrouvé sur des voies sans issues, des voies de garage… Je sais ce que sont les impasses.
Il rajoute : La logique voudrait qu’aujourd’hui je m’en sente plus fort. Je pourrais avoir de moi l’image d’un warrior, après tout, je suis toujours dans la course. Mais il n’en est rien. Au contraire même : ma hantise est de me perdre à nouveau. Plus j’avance, plus j’ai peur d’un retour à la case départ. En fait, plus je suis fort, plus je me sens fragile.
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