jeudi 31 mars 2011

D’une gare à l’autre - Saint-Nazaire, San Diego

 289e jour - La téléportation n’existe pas encore mais il est possible, en deux ou trois secondes à peine – j’en ai fait l’expérience – de passer de Saint-Nazaire, Loire-Atlantique à San Diego, Californie.
Et la confrontation des deux mondes – j'en témoigne – est saisissante.

mercredi 30 mars 2011

Une dernière image ? - Saint-Nazaire


288e jour - Il serait déjà tard. Un train à prendre – il faudrait bientôt quitter la ville.
Et puis, au détour d’une petite rue, j’apercevrais ce type qui rentre sa moto. Je m’approcherais, pas de velours. À la volée, je ferais une dernière image avant de remballer, vite fait, mon matériel.
Content de moi, je me dirigerais vers la gare – vers de nouvelles aventures...

mardi 29 mars 2011

Se souvenir - Saint-Nazaire










287e jour - Saint-Nazaire, toujours ::: Se promener dans un espace rectiligne ::: Se prendre, du coup, pour un pacman qui avancerait. Et plutôt que d’engloutir, photographier ::: Tourner à droite, tourner à gauche. Filer droit. Et parfois, aussi, faire demi-tour ::: Avoir une vague idée de l’endroit de la ville où l’on se trouve ::: Prendre le temps d’enregistrer, prendre le temps d’emmagasiner ::: Croiser des gens dont on ne saura jamais rien ; eux aussi les photographier ::: S’arrêter sur des devantures ::: S’arrêter sur des détails de l’habillage urbain ::: Se retrouver à hauteur d’une gare ::: Se retrouver plus tard, ailleurs, face à une base sous-marine ::: Se souvenir qu’ici on est déjà venu mais ne plus se souvenir du détail de la visite ::: Marcher encore jusqu’au jour déclinant. Sentir monter la fatigue ::: Être tout heureux au final, écrivant ainsi, de faire un clin d’œil à une amie.

lundi 28 mars 2011

Lecture - Terminal frigo de Jean Rolin

286e jour - Saint-Nazaire. Lecture…



En sa qualité d’ingénieur, Sunny Paul dispose d’une chambre individuelle portant le numéro 223, dont la fenêtre donne sur une rangée de platanes et au-delà sur un bar, le Trou du Fût, qui a la particularité de rester parfois ouvert toute la nuit.



Sa chambre de la résidence Cap-Affaires est équipée d’un lit, d’une table et de deux ou trois chaises, d’un ordinateur personnel et d’un téléviseur de petit format sur lequel il regarde de temps à autre CNN, les émissions sportives en particulier. On y remarque également un dictionnaire anglais-français, une Bible offerte par des Mormons, une canne à pêche de mauvaise qualité, presque un jouet, avec laquelle il s’est livré à plusieurs tentatives infructueuses dans le bassin de l’avant-port ou au bout de la jetée du Vieux-Môle.



On y remarque surtout une photographie de ses parents, en visite aux États-Unis, posant avec leur petit-fils devant les tours jumelles de Manhattan quelques semaines avant leur disparition. Si l’on s’introduisait dans cette chambre en l’absence de Sunny Paul, rien ne permettrait d’identifier son occupant comme indien, sinon peut-être de vagues odeurs de tambouille et le visage des parents sur la photographie new-yorkaise.


Terminal Frigo de Jean Rolin, POL éditions

dimanche 27 mars 2011

Port en grève - Saint-Nazaire


285e jour - C’est un pont levant à l’entrée sud du port, juste en face du Building évoqué hier.
Vaguer la nuit dans des lumières narratives” essaye-t-on de nous vendre en guise d’accroche publicitaire – c’est marrant cette propension qu’ont les gens de com à vouloir faire miroiter des mondes merveilleux. Mais des mots bombés sur le plafond de la construction sont là pour rappeler toute l’amertume de la réalité. Et les combats qu’il reste à mener.

samedi 26 mars 2011

Building - Saint-Nazaire


284e jour - Un autre extrait, toujours de Jean-Bernard Pouy, toujours dans ce livre paru chez Autrement (Saint-Nazaire, port de toutes les littératures) : Saint-Nazaire est une ville métaphoriquement plate, à ras de terre, ne pensant qu’à sa survie matérialiste […]
Des maisons assez basses, il suffit d’une vague tour pour qu’elle soit surnommée pompeusement le building.



Et justement, parce qu’il y a une carte de la ville dans le livre, avec ce fameux Building d’indiqué, je comprends que je l’ai photographié un peu plus tôt dans la journée – il m’avait intrigué, déplacé qu’il était dans le paysage vu du port : seul édifice construit en hauteur sur tout l’horizon.



Depuis, j’ai enquêté, un peu.
J’ai découvert, par exemple, que Jean Rolin le mentionne dans Terminal Frigo.
Les premiers mots du livre : Vers 2 heures de l’après-midi, à marée basse et par calme plat, les eaux jaune paille de l’estuaire, vues de haut, par exemple du toit de la base sous-marine ou du balcon d’un appartement situé dans les étages supérieurs du Building, apparaissent aussi figées qu’une banquise.



Le Building, pour ce que j’en comprend, est aujourd’hui en train de devenir un des phares de la ville, un point de repère, presque un emblème (corollairement la mixité sociale qui faisait sa force semble s’estomper). Mais ça n’a pas toujours été le cas. Seuls 27 des 96 appartements, par exemple, trouvèrent preneurs à la livraison de l’immeuble en juillet 1954.
Et on l’a, par le passé, beaucoup décrié – et qualifié dans la presse, entre autres, d’épouvantail à moineaux.



J’ai découvert aussi qu’en 2010 une association éponyme a été fondée par les habitants de l’immeuble pour, je cite, “favoriser les activités et les échanges entre les résidents”.
L’association s’est dotée d’un site internet sur lequel on peut trouver aussi bien des propositions de cours de yoga que des coupures de presse commémoratives, des photos, bref plein d’informations… Pour ceux que cela intéresse, le lien vers le site est ici.

vendredi 25 mars 2011

Il y a, bien sûr, toujours une première fois - Saint-Nazaire


283e jour - Je fais mes premiers pas virtuels dans Saint-Nazaire. Pour une fois, c’est un endroit où, dans le réel, je suis déjà allé. J’en ai cependant peu de souvenirs si ce n’est que j’y ai visité une exposition dans l’enceinte de la base sous-marine ; que ce jour-là j’avais une migraine ; que C. avait lu la moindre ligne du moindre panneau, lors de la visite, alors que N. et moi attendions dehors en plein vent (je me souviens de frissons à cause de la migraine).




Toujours est-il que.
Je commence par Penhoët et les chantiers. Et je déambule dans la ville, plongeant, au hasard, ici ou là. J’engrange.
Et puis, le même soir, je tombe sur un texte de Jean-Bernard Pouy dans Saint-Nazaire, port de toutes les littératures (éditions Autrement). Le texte a pour titre Il y a, bien sûr, toujours une première fois.
Extrait : Je savais aussi confusément la grande tétralogie de la laideur supposée, Brest-Le Havre-Lorient-Saint-Nazaire, ces villes détruites, ces sortes de petits dresdes français, reconstruits non pas à la va-vite, mais selon une esthétique qui maintenant nous fait vaguement horreur, le béton, les rues au carré, tout ce côté Allemagne anciennement de l’Est, il en fallait bien, de ces villes, qui puissent témoigner de l’horreur des temps anciens.



Et puis je soupçonnais la pluie, les rues pavées luisantes de brouillard, les sirènes de l’embauche, tout ça. Que pouvais-je donc imaginer de Saint-Nazaire sinon une forêt de grues, un lac métallique empli par un paquebot, un pré de logements ouvriers ?

jeudi 24 mars 2011

Une affiche à moitié déchirée - Glasgow


282e jour - Toujours à Glasgow, toujours du côté du Coliseum.
Une affiche à moitié arrachée…
Ce pourrait être une photo autant qu'un dessin.
Ce pourrait être un apôtre autant qu’une rock-star…
Et c'est une image, parce qu'elle m'échappe, que j'aime bien.

mercredi 23 mars 2011

Métal à vendre - Glasgow


281e jour - Une image retrouvée dans mes archives.
C’est à Glasgow, juste à côté du Coliseum, sous les voies de chemin de fer qui descendent vers le sud de la ville…

mardi 22 mars 2011

Chambre 105 - Los Angeles


280e jour - Patti Smith, dans Just Kids : “Dans mon journal, je n’ai écrit que deux mots : Janis Joplin. Car elle était morte d’une overdose dans la chambre 105 du Landmark Hotel à Los Angeles, à l’âge de vingt-sept ans.”




Un choc. C’est le 4 octobre 1970 que Janis Joplin est découverte morte dans la chambre 105. Surdose probablement due à une héroïne trop pure. La veille, elle a enregistré Me and Bobby McGee (qu’elle n’a, du coup, jamais pu entendre fini).



Aujourd’hui, le Landmarks est devenu le Highland Gardens Hotel (formarly the Landmark).
Devant le bâtiment, au moment où je suis passé, voletait, aussi légère qu’une plume, une feuille de papier journal.

• Les autres posts où il est fait mention du Just Kids de Patti Smith.

lundi 21 mars 2011

Trois visages d'une ville - Dunkerque

279e jour - Dunkerque, à 11 000 kilomètres de Singapour.
Lumière ingrate mais ça fait, d’une certaine façon, partie du charme des lieux – un peu l’impression de me projeter dans un décors de film de Bruno Dumont.

dimanche 20 mars 2011

On tourne -Singapour


278e jour - Deux caméras, dont l'une posée sur un pied ; un réflecteur ; prise de son directe (pas de perche dans le champ)…
On tourne.
Oui mais quoi ?
Pour bien faire, il faudrait s'arrêter et demander – anglais sans accent, limpide – qui ils sont, ceux qui filment (une équipe de télé ? des documentaristes ?), ceux qui sont filmés (des vedettes de sitcom, de la chanson ? des commerçants du quartier ?…).

samedi 19 mars 2011

Escale d’une journée - Singapour

277e jour - Escale à Singapour. J’arrive tôt, je repars tard. Je sillonne la ville de long en large.
Une averse entre midi et deux.
Je photographie des taxis.
Je m’arrête en fin d’après-midi dans une zone – proche de l’aéroport, proche d’un magasin Ikea – où s’entassent casses auto, décharges et déchetteries.

vendredi 18 mars 2011

Faux-semblant - Lappeenranta (2)


276e jour - J’ai toujours aimé les trompe-l’œil et les faux semblants.
L’image est prise au sud de Lappeenranta, Finlande.