dimanche 14 juillet 2013

Je ne suis pas Hugh Grant - Fargo

1095e jour - Finalement, je n'ai pas proposé à Sheryl de boire un verre.
Je l'ai déposée directement à la gare routière.
J'ai sorti son sac à dos du coffre.
On s'est regardés sans trop savoir quoi se dire. Elle : Bon, bon séjour à Fargo. Moi : Et toi, bon séjour à Winnipeg… Et puis, elle s'est dressée sur la pointe des pieds pour me faire la bise. Et c'est alors qu'elle s'est collée contre moi – que j’'ai senti son ventre contre mon ventre. Cela a duré une éternité.

J'aurais dû l'enlacer, lui prendre le visage entre mes mains et l'embrasser. Mais non, moi, comme un imbécile, je lui ai juste dit au revoir. J'ai reculé d'un pas. Et je l'ai laissée partir.
Je suis remonté dans la voiture sans même me retourner.
J'ai roulé.

J'ai roulé dans la ville. C'était la première fois que j'y mettais les pieds…
Je me suis laissé porter par le flot des autres véhicules…
J'étais sensé, le lendemain, intervenir dans le cadre d'un séminaire. Il était midi tout juste. Je me suis demandé ce que j'allais faire, maintenant, du reste de la journée. À voix haute, j'ai énuméré : une bonne bière bien fraîche, manger un bout, passer au motel voir à quoi ressemble la chambre, rouler, peut-être, dans les environs…

Et puis, sans presque que je ne m'en rende compte, c'est Sheryl que j'ai prononcé – multiples modulations : She-ryl, SHE-ryl, She-RYL…
Je me suis souvenu de son ventre contre le mien, de la pression qu'il avait exercé.
Je me suis demandé s'il pouvait être pertinent de retourner à la gare routière.
J'ai imaginé la scène – comme dans une comédie romantique. Mais je ne suis pas tout à fait Hugh Grant, alors…

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