mercredi 17 juillet 2013

Deux heures perdues à Winnipeg




1098e jour - Évidemment, tout ne s'est pas passé comme prévu.
Pour faire simple : le restaurant, lui, je l'ai trouvé facilement (Sheryl en avait fait une description suffisamment précise). Il était 17 heures. J'ai décidé d'y boire un verre.
Une fois à l'intérieur, j'ai eu beau guetter, observer, je n'ai pas trouvé la sœur de Sheryl – c'était sensé être une petite brune et il n'y avait que des grandes blondes.
J'ai attendu, espérant à chacune des entrées mais il n'y avait pas grande affluence.
Puis, alors que je m’étais perdu depuis quelques minutes dans la contemplation des eaux de la Red River, une migraine s'est abattue sur moi, soudaine.
Cela faisait bientôt deux heures que j'étais là. Ennui plus migraine… J'ai décidé de faire un tour, chercher, par exemple, une chambre au cas où…
Je pourrais toujours revenir plus tard.
Je suis donc sorti. Le soleil était rasant – pénible avec une migraine. Mais il y a eu plus pénible encore : tout à coup, à une cinquantaine de mètres devant moi, j'ai vu Sheryl qui avançait au bras d'un homme. Ils étaient suivis d'un autre couple – la sœur de Sheryl et son mec. Tout le monde souriait.
Je me suis caché derrière un arbre.
J'ai attendu qu'ils soient entrés. Et puis, j'ai couru. Jusqu’à la voiture.
J'ai farfouillé dans la boîte à gants à la recherche de paracétamol. J'en ai avalé deux comprimés. Et puis j'ai démarré. Mieux valait quitter Winnipeg.
Je me sentais con. Crétin. Pathétique.
Voilà.
Deux jours plus tard – je venais juste de rentrer au bercail –, mon téléphone a sonné alors que je dormais, épuisé par la route. Je n'ai pas eu la force de décrocher.
C'était Sheryl. Elle a laissé un message que, plus tard, j'ai écouté. Elle disait qu'elle avait réussi à avoir mon numéro par un ami d'ami. Elle voulait savoir si j'allais bien. Elle disait que je lui manquais.
C'était il y a une petite semaine. Je n'ai toujours pas rappelé.

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