1074e jour - Il dit : C'était un matin – un peu avant Pâques –, à Buzescu.
J'étais en avance – j'avais rendez-vous chez l'un de ces Roms qui avait fait fortune à l'orée des années 90. Je me suis installé sur le banc qu'il y avait devant son palais. En face, les travaux de voirie battaient leur plein.
…
J'ai fermé les yeux. Je me suis amusé à inventorier tous les bruits qui m'entouraient : bétonneuse, voitures, marteau-piqueur au loin, voix (plusieurs voix ; d'hommes)… Un oiseau… Un camion qui approchait… Un grincement de roue de carriole mal huilée…
J'ai tenté de répertorier les odeurs aussi : béton fraîchement coulé, friture d'oignons, poisson en train de griller…
…
J'ai rouvert les yeux. J'ai observé longuement le gravier à mes pieds et, un peu plus loin, les flaques laissées par les pluies torrentielles de la nuit.
J'ai eu une pensée pour une de ces gravures de M.-C. Escher : Les trois mondes – je l'ai toujours adorée. S'y côtoient la surface de l'eau, le reflet d'un arrière-plan lui-même hors-cadre (des arbres) et l'espace sous-marin dans lequel évolue un poisson… Peut-être, du reste, sont-ce les odeurs de grillades qui ont fait remonter en moi le souvenir de la gravure…
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