jeudi 29 juin 2017

C’est beau une ville la nuit - Mokpo

1994e jour - Une nuit, sur les hauteurs de Mokpo, Corée du Sud, je me suis souvenu de Nadège.  C’était il y a près de trente ans… Un été de désœuvrement, nous étions sortis ensemble. D’une certaine façon, elle m’irritait – j’aimais son corps bien plus que son esprit.
Depuis toute petite, racontait-elle, elle rêvait de devenir bibliothécaire. Elle se targuait d’aimer les livres, la littérature, plus que tout. Je la soupçonnais de porter des lunettes pour coller à l’image qu’elle se faisait de la lectrice idéale.
À Mokpo, je me suis tout particulièrement souvenu d’un soir alors que nous rentrions du cinéma. Arrivé devant chez elle, je lui avais demandé de me citer, comme ça, à brûle-pourpoint, un livre capital pour elle. Du tac-au-tac, elle m’avait répondu : “C’est beau une ville la nuit, tu sais, le livre de Bohringer. Ça me fait penser à Céline, à Camus… Non, ne souris pas ! Je t’assure, ça me bouleverse.”

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