jeudi 25 avril 2013

Au-delà du décor - Paris

1015e jour - Cela fait trois mois que Décor Lafayette est sorti, trois mois que je me dis qu'il faudrait que je marche dans les pas d’Anne Savelli.
Mais je la connais trop  (nous avons déjà partagé, entre autres, un Vase communicant, une lecture publique) ou pas assez (il est encore facile de compter les heures passées ensemble). Je voudrais trouver des mots pour dire toute mon estime, ne pas en faire trop.
Régulièrement, je me téléporte sur les lieux du livre (la rue, les Galeries Lafayette…). Mais eux aussi, j'ai l'impression de les connaître trop ou pas assez.
Et puis, ce matin, presque par hasard, devant les bâtiments du Printemps, à quelques pas à peine des limites du territoire du livre, je suis tombé sur ce placard faisant la publicité des miroirs.
L'image imprimée, échelle un, a l'aspect d'un reflet si réaliste que l'apercevant j'ai tourné sur moi-même pour la comparer au “contre-champ”.
J'ai trouvé ça fascinant, ce miroir qui n'en était pas un, ce trompe-l’œil.
Je me suis dit que l'image était belle pour accompagner un livre qui montre sans
montrer ; un livre ni boule à facettes ni miroir aux alouettes mais qui brille, incroyablement, de mille éclats.


Dans l'index qu'il y a à la fin de Décor Lafayette, j'ai cherché l'entrée “miroir” (13 occurences). Je suis remonté dans le livre, j'ai choisi trois extraits…
Extrait 1, page 54 :
Elle passe d'une boutique à l'autre, examine les chapeaux, les montres dont elle n'a que faire. Elle aimerait une horloge posée sur le manteau d'une cheminée.
Elle aimerait une chambre de bonne dimension.
Un matelas, un lit à sa taille, que les pieds ne dépassent plus.
Un broc. Un gant. Un volet à la fenêtre.
Un miroir.

Extrait 2, page 111 :
Après le couloir, les carreaux de faïence de la station de métro, c'est tout de suite le – 1, sans prendre par le hall. Pas de fenêtre : on entre dans une boule à facettes, se perd dans un labyrinthe dont les murs sont des fauteuils, banquettes, colonnes et miroirs, sentiers qui conduisent d'une marque à l'autre.

Extrait 3, page 122 :
Un camion dans le miroir au-dessus du percolateur, un homme dessinant près d'une femme rieuse et ce parfum retrouvé qui lui disait la robe serrée à la taille, les dix-sept, les vingt ans du bal.

Décor Lafayette d’Anne Savelli, éditions Inculte.

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