186e jour - En 1997, Serge Kaganski, journaliste, et Jérôme Brézillon, photographe, sont allés explorer “Sprinsteenland”, un coin de New Jersey qui fait écho à des wagons entiers de chansons du Boss.
Les Inrockuptibles, à l’occasion d’un hors-série qui est consacré au chanteur republient l’intégralité du reportage.
Le récit débute dès la descente de l’avion. Extrait :
À la sortie de l’aéroport de Newark, on n’a pas roulé deux kilomètres que voilà déjà le péage du New Jersey Turnpike, l’autoroute qui traverse l’État. Ce lieu tout à fait ordinaire, emprunté quotidiennement par des milliers de travailleurs new-yorkais et banlieusards, donne le signal d’entrée dans la mythologie springsteenienne.
Pour preuve, les premières phrases de la chanson
State Trooper sur l’album
Nebraska :
New Yersey Turnpike ridin’ on a wet night ‘neath the refinery’s glow, out where the great black rivers flow.
Qui part à la chasse aux souvenirs springsteeniens se doit de débuter par Freehold, là où Bruce Springsteen a grandi. Nos deux acolytes visitent ainsi les maisons qu’il a habité, les écoles où il a étudié, une station essence – celle de Ducky Slattery – où il a attrapé le virus de la mécanique.
Et puis, ils plongent sur Asbury Park – haut lieu springsteenien s’il en est :
une station balnéaire passée de mode, une ville fantôme, un Pompéi moderne, un paysage urbain aussi dévasté que Beyrouth ou Sarajevo.
Depuis, si j’en crois une rapide enquête menée sur le net après avoir découvert des lieux, dans StreetView, pas si délabrés que ça, Asbury Park semble connaître une relative seconde jeunesse sous l’impulsion notamment d’une communauté gay dynamique.
Au 702 de Cookman Street (images ci-dessus), se dresse l’immeuble à l’étage duquel se trouvait l’Upstage où Springsteen a fourbi ses premières armes,
jammant très tard dans la nuit avec les Southside Johnny, Dannu Federici ou autres Miami Steve.
En suivant maintenant Ocean Avenue, on passe devant l’Empress Hotel, bâtiment devant lequel Springsteen s’est souvent fait photographier ou alors le Sunshine In où il avait l’habitude de se produire.
Au croisement d’Ocean et Third Avenue se trouve le Stone Pony ou Bruce Springsteen
vient régulièrement passer des soirées et taper le bœuf avec le groupe du jour. En 1984, c’est là qu’il a lancé, par un concert surprise, la tournée
Born in the USA.
La déambulation se poursuit. Les lieux s’enchaînent. Ils ont pour noms Wonder Bar, Fast Lane ou Student Prince et tous disent un peu de la géographie intime du chanteur – la plongée est passionnante.
Ah oui, aussi : les photos de Jérôme Brézillon qui accompagnent le texte sont à tomber par terre.
Le hors-série des
Inrockuptibles Bruce Springsteen, il était une fois en Amérique est actuellement en kiosque.
Quant aux autres posts de la revue de presse (
Libération, So Foot, Le Mensuel, Zmâla, Rue89...),
ils sont ici.