vendredi 13 août 2010

Une simple enseigne - Hollywood

Au départ, elles étaient destinées à promouvoir un programme immobilier. Les lettres, hautes de 14 m, étaient équipées d’ampoules pour briller dans la nuit.
La pose fut achevée en juillet 1923. Et ce n’est pas “Hollywood” qu’indiquait l’enseigne mais “Hollywoodland”.
L’installation n’était prévue pour durer qu’un an et demi…



Dans les années 30, elles furent laissées à l’abandon. Puis, tout doucement, on s’y attacha.
En 1949, la Chambre de commerce intervint pour retirer les 4 dernières lettres (“land”) et fit réparer les autres. Les ampoules, pour des questions budgétaires furent retirées.



Les lettres, au fil du temps, se dégradèrent au point qu’il devint nécessaire de les remplacer. La décision fut prise en 1978. On lança une souscription nationale parrainée par des stars du rock. Alice Cooper finança le dernier “O”. Hugh Hefner, patron de Playboy, quant à lui, paya pour le “Y”.



Les nouvelles lettres, apprend-on se documentant, sont faites en acier australien. Elles ont connu une opération de maintenance en 2005.
En 2008, elles ont failli disparaître, menacées par l’expansion immobilière. Une nouvelle souscription a alors été lancée et 12,5 millions de dollars ont été collectés. On peut aujourd’hui les considérer comme sauvées. Pour l’anecdote, parmi les gros donateurs lors de cette dernière souscription, on compte Steven Spielberg, Tom Hanks ou Hugh Hefner (encore lui !).

jeudi 12 août 2010

La table rouge - Ulvik


Sur les rives du Hardangerfjord à proximité d’Ulvik dans le comté de Hordaland en Norvège.
On ne vantera jamais assez le goût des nordiques pour la couleur quand il s’agit d’architecture ou de décoration d’extérieur.

mercredi 11 août 2010

mardi 10 août 2010

La vie de rien - Veracruz (3)


On est à la marge de la ville. Un presque no man’s land serré entre terminaux pétroliers et ferroviaires.
Les infrastructures high-tech sont proches mais les bâtiments, ici, sont pour la plupart décatis et la chaussée souvent défaillante.



Des ateliers minables s’intercalent entre hangars et aires de stockage.
Des molosses sont postés aux entrées pour garder les lieux.



Des containers-legos empilés au-delà des enclos. Et sur les parkings, des camions-citernes – remorques attelées – qui s’apprêtent à prendre la route.



Des gargotes à chaque coin de rue, des bouis-bouis, des motels.



Et l’hôtel Bayona, fleuron architectural du quartier, peint en bleu et jaune, qui se repère déjà des voies express alentours avec son antenne haute de télécommunication.



Un type qui bricole une voiture. Un taxi qui attend. Un contremaître, casque blanc et salopette flashy immaculée, surpris à la sortie de l’un de complexes pétrochimiques.



D’autres entrepôts encore, des boutiques abandonnées. Des commerces qui, de prime abord, ne semblent pas très nets.



Un envol d’oiseaux.



Et puis, à la marge de la marge, là où la chaussée n’est déjà plus goudronnée, une basse-cour, des toits de planches et de tôles qui disent, si ce n’est la misère, tout au moins la vie de rien.

lundi 9 août 2010

Le monde à l’envers - Soweto


Il y a, sur Moroka Bypass au sud de Soweto, plusieurs centaines d’images prises alors que l’appareil est couché sur le toit du véhicule. Ce type d’incident arrive, semble-t-il, quand le mât se plie à l’entrée d’un tunnel trop bas ou au passage d’un pont peu élevé. Mais habituellement, le conducteur s’en rend compte illico (il entend le choc) – ici, visiblement, ça n’a pas été le cas.

dimanche 8 août 2010

En marge - une phrase de Bill Bryson

J’accumulais les kilomètres, traversant des terres agricoles sans relief et des villes sans vie : Hull, Pittsfield, Barry, Oxville. Sur la carte routière, Springfield était situé à cinq centimètres à droite d’Hannibal, mais le voyage m’a semblé durer une éternité. En fait, il a vraiment duré une éternité. Je commençais tout juste à me réhabituer aux dimensions du continent américain où les États ont la taille de pays entiers – l’Illinois est grand comme deux fois l’Autriche, comme quatre fois la Suisse. C’est fou le vide et l’espace qu’il y a entre deux villes. Vous traversez une ville où la gargote du coin semble un peu encombrée et vous vous dites : « Tiens, je vais attendre d’être à Ploucville pour prendre un café, c’est le prochain patelin », et vous reprenez la nationale où le premier panneau routier indique : PLOUCVILLE 180 KM. Alors vous vous rendez compte que vous êtes passé à une toute autre échelle géographique.

Motel blues
, Bill Bryson, Éditions Belfond, 1993

samedi 7 août 2010

Une scène irréelle - Kiev (2)


Quelque part à l’est de la ville. Des bâtiments fraîchement construits sur la gauche, des terrains vagues devenus bidonvilles sur la droite (des barricades sommairement construites ; des enfants qui en émergent).


Et puis, il y a cet alignement régulier de pneus sur la chaussée avec, dans le prolongement, une voiture arrêtée devant laquelle un homme se tient et téléphone.
Difficile de déterminer vraiment la profondeur exacte de cet instant.

vendredi 6 août 2010

Tex-mex de province - Thiverny


Route de Saint-Leu, dans le sud de Creil. Une zone industrielle. Derrière le bâtiment, courent les fils d’une centrale électrique. Plus loin, la centrale fait place au maillage serré des voies d’une gare de triage.

Quelques extraits, orthographe et ponctuation respectés, du livre d’or que l’on peut trouver sur le site de l’établissement :

c’était super sérieux aujourd’hui en plus c’était mon anniversaire et j’ai complètement adorais. bonne continuation a vous tous bisous.

de tré bon plat vraimen delicieu , les cuisinier sont vraimen bien , les serveuse vraimen competente restaurant a recommander avec plaisir

alors voila je suis aller dans leurs restaurant le santa fé est je trouve sa super bon même si le piment était quand même assez puissant puis après le pain j’en mangez après la suite mais moi j’ai pris du chili con carne et il était extra bon meilleurs que le mien snif non je rigole j’était content faut absolument que j’y retourne j’aime beaucoup ce restaurant allez y n’hésitez surtout pas a y allez parce que vous feriez une énorme erreur voila foncer dans ce restaurant un restaurant délicieux

jeudi 5 août 2010

mercredi 4 août 2010

La galerie du peuple - Derry (Londonderry)


Ce pourrait être une bourgade pittoresque quelque part au Royaume-Uni : des édifices anciens remarquables, des parcs nombreux et merveilleusement entretenus…
On y est, en fait, mais sans y être : on est dans le quartier de Bogside, on est à Derry/Londonderry, Irlande du Nord.


Et les ingrédients du pittoresque, ici, s’agrémentent à chaque coin de rue d’une fresque ou d’un tag qui sont là pour rappeler l’histoire d’une ville déchirée par des années de lutte.


Bogside est du côté Derry, celui des républicains catholiques. Une inscription, à l'entrée du quartier, lettres noires sur mur blanc, est là, sans ambiguïté aucune, pour le signifier.


Plus loin, au hasard d’une promenade, on découvre des panneaux de soutien au peuple palestinien ou des messages revendiquant la liberté pour les “héros” de la résistance.


Parfois les inscriptions – résultat d’une funeste comptabilité – ressemblent à des résultats de foot.


Mais le choc, le véritable choc, ce sont ces fresques monumentales sur des immeubles d’habitation qui sans cela pourraient paraître sans histoire (des chaises de jardin sur les balcons ou des jouets d’enfants). Elles interpellent, elles impressionnent. Elles sont le fruit de l’entêtement, pour onze d’entre elles parmi les plus remarquables, du collectif Bogside artists (Kevin Hasson, Tom Kelly et William Kelly).


Les Bogside Artists revendiquent une catégorique indépendance vis-à-vis des forces politiques ou des groupes paramilitaires. Le financement de leurs fresques s’est longtemps fait uniquement par donations des habitants du quartier (récemment, ils ont obtenu quelques subventions à travers les fonds européens pour la Paix).


Leur première fresque est apparue en 1994. Elles sont aujourd’hui au nombre de onze. Ils nomment l’œuvre dans son ensemble The People’s Gallery (la Galerie du Peuple).
Si vous voulez en savoir plus sur leur travail, vous pouvez toujours visiter leur site : Bogside Artists.

mardi 3 août 2010

Un endroit où manger - Veracruz (2)


Zone portuaire de Veracruz à l’angle de Raz y Guzman et de Independencia Norte. La terrasse d’une simple gargote.

Des publicités Corona Extra peintes sur les murs au-dessus des tables.
Deux types seulement, pour l’instant, qui sont attablés un peu plus loin. Bientôt sans doute ce sera le coup de feu et la terrasse sera pleine.
Le bitume de la rue est défoncé. À quelques pas de là s’enchaînent ateliers minables et entrepôts malfamés.

On doit entendre, des tables, le ron-ron incessant des voitures qui filent sur la voie rapide qui passe derrière le bâtiment.

lundi 2 août 2010

Deux coccinelles - Veracruz


Parcourant le web, on apprend que la coccinelle de Volkswagen s’est vendue à plus de 21 millions d’exemplaires et que la dernière est sortie des chaînes d’une usine de Pueblo, Mexique – c’était le 30 juillet 2003.

Ces deux-ci, étrangement jumelles, ont été prises à hauteur du 85 Cervantes y Padilla, dans la zone portuaire de Veracruz.