538e jour - En mars 2004, un sondage initié par le quotidien hollandais De Volkskrant auprès de ses lecteurs hissait Charleroi au rang de ville la plus laide du monde.
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Bien sûr, le chômage, dans le coin, atteint des taux incroyablement élevés (24,5 %). Bien sûr, les risques de maladies respiratoires – entre autres – à cause des rejets de l'industrie sont démultipliés et l'espérance de vie dans certains quartiers (la Docherie, Dampremy, Marchienne État) est de 68 ans à peine (ce qui correspond à la moyenne belge de 1960 !). Bien sûr, Charleroi est envahie de friches, d'usines vieillissantes ou condamnées, ou même abandonnées…Il n'empêche. Il y a de la beauté ici. Et une noblesse dans la façon qu’a cette ville d'être malgré tous les coups du sort encore vivante.
Et n'en déplaise à ceux qui préfèrent les villes liftées à grands coups de baies vitrées et de marbre, ne respirant que l'air stérile d'un tertiaire devenu inhumain, mieux vaut la beauté perdue de ce qui a été que la laideur d'une médiocre et détestable réalité.
Et je préfère cent fois l'humilité d'une femme en blouse ou d'un homme en bleu à l'arrogance des cols blancs perclus de certitudes, baignant dans les ressources humaines, les stock-options ou la ferveur marketing. Voilà. C'est dit !
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