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Il est rare dans StreetView de tomber sur lumière aussi belle. On imagine volontiers le tonnerre qui rebondit dans le lointain – et la fraîcheur relative de l’air.
Une ligne droite en bord des pistes, longue. Et puis une esplanade – un cul-de-sac, pense-t-on, avant de découvrir que non : il y a une voie de terre, en fait, sur la gauche, un chemin, où l’enregistrement des images, étonnamment, se poursuit.
Au volant d’une voiture, peut-être hésiterait-on à suivre la piste – peur de s’embourber, peur de ne savoir où cela mène. Mais là on avance, heureux de cette liberté offerte.
Le chemin finit par devenir une rue à peu près goudronnée. On croise des portails au-delà desquels, sans doute, des gens vivent. On croise de vieilles bâtisses abandonnées. Et des containers à ordures, des chantiers.
On poursuit sa route. On réalise soudain que l’on n’a, jusque-là, pas croisé le moindre humain. Juste des chiens – à de multiples reprises. À croire qu’ils ont profité de l’orage pour prendre possession des lieux – cela fait penser à une nouvelle possible pour Dino Buzzati.