vendredi 1 janvier 2016

Bonne année - Olivet


1617e jour - Pour une fois, ils avaient décidé de ne rien faire. Un simple repas avec les enfants. Se coucher tôt après une partie de Monopoly. Ils ont éteint vers 11 heures. Le premier coup de sonnette a retentit une petite demi-heure plus tard à peine, accompagné d’hurlements joyeux dans l’interphone, “Bonne année, bonne santé !”
Ensuite, ça n’a pas arrêté. Toute la nuit. À croire que les gens s’étaient filé le mot. Quelle idée d’habiter au 2016 de la rue !

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jeudi 31 décembre 2015

Un souvenir d’elle - Olivet

1616e jour - J’ai insisté pour la conduire jusqu’à la gare d’Orléans mais elle a refusé. Je l’ai déposée à l’arrêt de bus. Une dernière fois, on s’est promis de se rappeler mais l’un comme l’autre, nous savions que nous ne le ferions pas.
C’était fin juillet ; il y a six mois exactement.
Je n’ai pas roulé plus de cent mètres que l’orage a éclaté, éclairs, pluies diluviennes. J’ai failli faire demi-tour, revenir vers elle, mais finalement j’ai poursuivi ma route. J’ai avalé les kilomètres.
Il ne me reste plus d’elle aujourd’hui que deux ou trois photos, et des souvenirs. J’aimerais savoir si elle est retournée vivre en Angleterre, c’était ce qui était prévu. J’aimerais savoir ce qu’elle est devenue.

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mercredi 30 décembre 2015

La course lente du temps - Olivet


1615e jour - C’était l’été dernier à Olivet dans la banlieue d’Orléans. J’attendais une amie qui n’arrivait pas. La vieille femme s’approcha pour me demander l’heure. Elle semblait essoufflée, agacée par la lumière du soleil. Mais pour me remercier, elle força un sourire.
Elle reprit sa course lente, s’engagea sous le passage qu’il y avait de l’autre côté de la rue. Je l’observai ainsi qu’un nuage suspendu au-dessus de nos têtes. La vieille femme comme le nuage mirent un temps infini pour s’effacer.
Aujourd’hui, au cœur de l’hiver, je me demande bien, l’une comme l’autre, ce qu’ils sont devenus.

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mardi 29 décembre 2015

Lemmy Kilmister, portrait - Los Angeles

1614e jour - Lecture du jour, un portrait de Libération datant de 2006. Il est signé de Jean-Louis Le Touzet et titré “Lemmy Kilmister, Bock’n’roll”. Extrait :
Lemmy vit à Los Angeles depuis le début des années 90 : «Pour le soleil et parce que les filles sont à moitié à poil et puis j'en avais marre de l'Angleterre et de la pluie. Mais quand je retourne au pays, je vais voir ma vielle mère de 92 ans.» Il vit sur Sunset Boulevard dans un meublé de 45 m2 : «Pendant des années, on n'a pas gagné de fric car notre maison de disques nous a baisés sur les droits.» Le jogging du matin consiste à descendre au Rainbow Bar. Lemmy retrouve son tabouret, comme dans un tableau d'Edward Hopper. Le patron a maintenu, au risque de poursuites, le seul espace fumeur de la ville rien que pour lui.

L’article en entier est >>>> ici.

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mercredi 23 décembre 2015

Bientôt noël - Punta del Diablo


1613e jour - Il dit : C’est ici que je vais passer les fêtes de fin d’année. Loin de tout. Le 24 au soir, je marcherai sur la plage. Et si la caisse est toujours là, bien enfoncée dans le sable, je jetterai un œil à l’intérieur. Pour voir, à tout hasard, si le père noël ne m’y a pas déposé un cadeau…

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mardi 22 décembre 2015

Garder une trace - Punta del Diablo


1612e jour - Elle a tenu à ce que nous nous arrêtions à hauteur de la plage avant que nous reprenions la route pour Montevideo. Pour prendre une dernière photo, un souvenir.
Je suis sorti de la voiture moi aussi. Je l’ai suivie, un peu à distance.
Elle prend son temps. Je la regarde faire. Dans moins de vingt-quatre heures, maintenant, nous serons à Paris. Nous retournerons au quotidien. Je suis sûr qu’elle pense à cela elle aussi, au retour de la routine. je suis sûr, contrairement à moi, que ça la chagrine.
Pour bien faire, il faudrait que je m’approche d’elle, que je la prenne peut-être dans mes bras, que je lui dise des mots de consolation, mais je n’y parviens pas.

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lundi 21 décembre 2015

Figé à tout jamais - Montevideo





1611e jour - De quoi me souviendrai-je de Montevideo ? D’un bâtiment ? D’une façade en particulier ? D’affiches ? De pancartes ? De messages peints sur des murs ? D’un nom – Belfort – apposé sur une devanture ? Ou alors d’une silhouette – un homme au
téléphone ? une femme avalant des marches avant de pénétrer dans une boutique ? Ou bien encore du regard croisé d’un homme, aperçu une fraction de seconde seulement mais figé, maintenant, à tout jamais ?

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vendredi 18 décembre 2015

Je les ai observés de loin, eux aussi - Montevideo



1610e jour - Ceux-là, je ne m’attendais pas à les trouver là. C’est dans le coin des décharges, à côté de l’aéroport. Je les ai observés : deux chevaux sur fond de champs pelés semés de détritus. Ils semblaient s’amuser.

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jeudi 17 décembre 2015

Je les ai observés de loin - Montevideo

1609e jour - Un père et son fils. Ils venaient de sortir le cerf-volant du coffre. Il n’y avait pas plus de vent que cela et le garçon avait beau courir pour donner des impulsions, le cerf-volant n’arrivait jamais vraiment à prendre de la hauteur. Immanquablement, au bout de quelques secondes, il repiquait vers le sol.
Le gamin aurait pu se décourager mais non. À chaque fois, il revenait vers son père pour mieux s’élancer à nouveau. Qu’est-ce qu’ils avaient l’air heureux.

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mercredi 16 décembre 2015

Every time it rains - Montevideo


1608e jour - Et puis, il s’est mis à pleuvoir. Nous avons pris la route avec, sur l’autoradio, une chanson de Randy Newman. La chanson disait : Every time it rains  /  I sit at home and wonder why  /  Ever since you said goodbye  /  I felt so all alone
Je me suis souvenu d’un autre trajet sous la pluie, c’était deux ans ans plus tôt quelque part sur la côte d’Opale. C’est une autre chanson de Randy Newman, cette fois-là, qui avait accompagné le trajet : I Love L.A. Mon fils avait insisté pour que je baisse le son parce qu’il tenait à me lire la devinette de son Carambar. Accrochant certains des mots, il avait demandé : Pourquoi les sportifs aiment bien aller chez le coiffeur ? – j’avais donné ma langue au chat. Amusé, il avait rétorqué : parce qu’ils aiment bien les coupes.

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mardi 15 décembre 2015

Vivre là - Montevideo


1607e jour - Montevideo, à proximité du “Terminal Cuenca del Plata”.
Se demander ce que cela signifie de vivre là. Se demander à quoi ça ressemble quand le vent souffle sur la digue, quand les vagues submergent…

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lundi 14 décembre 2015

À distance - Montevideo

1606e jour - Il ne travaille plus mais tous les matins il sort de chez lui. Il n’a pas changé grand chose à ses habitudes. La seule différence c’est qu’il ne se rend plus au bureau, il marche dans Montevideo.
Il suit des femmes choisies au hasard, une façon comme une autre de s’occuper.
Il reste la plupart du temps à distance, il synchronise son pas sur celui de celle qu’il file. Il agit comme il imagine qu’un détective le ferait… Le jeu consiste à ne pas se faire repérer. Avec le temps, il a appris à développer tout un arsenal de stratégies : changer régulièrement de trottoir, ne pas fixer (profiter des reflets dans les vitrines pour observer), se laisser parfois distancer. Il arrive que ses filatures durent plusieurs dizaines de minutes. Ainsi, il traverse la ville.

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