jeudi 12 janvier 2012
Une heure à Tokyo
563e jour - Que verrais-je d'une métropole si, dans le réel, je m'y rendais l'espace d'une après-midi ? Quel territoire pourrais-je "couvrir" ?
Que vois-je me posant une heure devant mon écran, usant de bottes de sept lieux virtuelles pour rebondir d'un point à un autre de la ville ?
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mercredi 11 janvier 2012
Les réfugiés du Net - Tokyo
562e jour - On les appelle les neto nanmin, les “réfugiés du Net”. Faute d'endroits où habiter, ils ont appris à s'accommoder d'un box de manga café (les manga cafés ont en grande partie remplacé, au Japon, les cybercafés ; la différence ? les services offerts sont plus nombreux – ils proposent nourritures, rasoirs jetables et brosses à dents ; certains d'entre eux disposent même de douches).
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Les neto nanmin passent donc l'essentiel de leur temps face à la vacillante lumière d'un écran d'ordinateur, coincés dans des “loges” minuscules et sombres seulement protégées par une porte à battant.Outre le gite, et pour une somme modique comparée au prix d'un loyer, les manga cafés leur fournissent, entre autres, une adresse indispensable pour les démarches administratives, une façon de ne pas disparaître complètement.
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mardi 10 janvier 2012
Houmuresu - Tokyo
561e jour - À l’aube, peur d'être expulsés, peur de gêner, ils replient méticuleusement leurs “boîtes à dormir” et remisent cartons et couvertures sous une bâche protectrice souvent bleue.
Difficile de savoir exactement combien ils sont. Quelques milliers sur Tokyo. ce n'est pas énorme en regard de la population globale de la ville qui se compte en millions. Mais leur nombre augmente, sans cesse.
Le terme consacré ici pour "sans-abri” est Houmuresu. Certains de ceux-ci sont également des Johatsu (des évaporés), des exilés volontaires qui ont fuit le système pour ne pas faire peser le fardeau de leur déchéance sociale sur leurs proches (une loi interdit de saisir les biens d'une personne absente).
95% des Houmuresu sont des hommes et ceux-ci sont pour la plupart âgés de plus de cinquante ans (même si, avec la crise, les moins de trente ans se font de plus en plus nombreux).
Au Japon, quand on est à la rue, il est d'usage de se tenir. Les Houmuresu se veulent discrets, le plus possible. Ils ne mendient pas, ne sollicitent pas.
Ils vivent pour la plupart du recyclage de cannettes, de cartons ou de mangas trouvés dans les poubelles.
Certains d'entre eux dégottent régulièrement des emplois journaliers. Il arrive qu'ils soient payés pour faire la queue lors de grands événements qui déplacent des foules (sortie d'une nouvelle console de jeu vidéo par exemple).
Il n'est pas rare, devant leurs campements, de voir du linge soigneusement étendu pour sécher. Et comme pour se raccrocher à quelque chose, les Houmuresu continuent à pratiquer certains rituels comme de se déchausser avant d'intégrer leur “foyer”.
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lundi 9 janvier 2012
Gens de Tokyo
560e jour - Ils sont 13 millions – 35 millions si l'on considère l'aire urbaine Tokyo-Yokohama. Ce sont les Tokyoïtes (ou Tokyotes), habitants de la plus grande aire urbaine du monde.
Question : combien sont-ils à porter des masques ?
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dimanche 8 janvier 2012
Vision d'un visionnaire - Tokyo
559e jour - Pierre Loti, Japoneries d’automne, Kailash Editions, 2005 – mais 1889 pour l'édition originale : Il est disparate, hétérogène, invraisemblable, ce Japon, avec son immobilité de quinze ou vingt siècles et, tout à coup, son engouement pour les choses modernes qui l'a pris comme un vertige.
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samedi 7 janvier 2012
L'autre maison de l’horreur - Sars-la-Buissière
558e jour - Il n'y avait pas que la maison de l'avenue de Philippeville. Marc Dutroux possédait une seconde propriété située dans le centre de Sars-la-Buissière sur la commune de Lobbes à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Charleroi. C'est dans le jardin de celle-ci qu'ont été retrouvés les corps de Julie Lejeune et Mélissa Russo (les deux fillettes avaient à peine 8 ans lors leur disparition).
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Cette maison devrait être, elle aussi, bientôt détruite. Il n'existe pas encore de plan ou de dessin, mais l'idée est d'aménager l'endroit où les petites filles ont été découvertes, d'y planter des chênes en rappelant sobrement ce qui s'est passé là, explique le bourgmestre de Lobbes au journal le Soir en août 2011.Voilà. Sinon, triste ironie, à quelques pas de la maison se trouve un café qui s'appelle l’Embuscade.
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vendredi 6 janvier 2012
Jamais, jusque-là, une fresque ne m'avait ému - Charleroi

Avenue de Philippeville 128, quartier de Marcinelle, ville de Charleroi, Belgique. L'adresse est connue. Et l'enfant au cerf-volant n'est pas là par hasard. C'est ici, qu'en août 1996, Sabine et Lætitia ont été délivrées. C'est là que quatre autres victimes, An, Eefje, Julie et Mélissa ont également été séquestrées.
Derrière la bâche, en fait, se cache la maison de l'horreur ; la maison de Marc Dutroux, pédophile, tueur d'enfants.
C'était il y a plus de quinze ans déjà…
La maison a fait l'objet d'une procédure judiciaire d'expropriation. Elle devrait être rasée dans les mois qui viennent pour faire place à une “plaine du souvenir”. L'idée retenue par la commune est d'aménager un parc – avec des fleurs blanches.
La fresque bleue aujourd'hui tendue sur la façade devrait être préservée et installée au fond du parc du souvenir.
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jeudi 5 janvier 2012
Retour à Charleroi
556e jour - Retour à Charleroi donc. On pourrait vouloir emprunter le métro aérien.
Mais dans certains quartiers mieux vaut suivre à pied les circonvolutions du serpent
de béton : la structure certes existe mais aucun train ne circule. Les travaux commencés n'ont jamais été achevés.
Les portes d'accès sont condamnées et certaines des stations sont, paraît-il, des squats.
Les raisons d'un pareil naufrage ne sont pas très claires. Disons que se mèlent, comme bien souvent dans ces cas-là, incuries et malversations. Le tout sur fond de crise.
Le tracé, vu du ciel, fait l'effet d'une cicatrice – une de plus – sur le corps de la ville. Du sol, c'est guère mieux. Mais il faut croire que pour vivre ici il faut être du genre fataliste.
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Mais dans certains quartiers mieux vaut suivre à pied les circonvolutions du serpent
de béton : la structure certes existe mais aucun train ne circule. Les travaux commencés n'ont jamais été achevés.
Les portes d'accès sont condamnées et certaines des stations sont, paraît-il, des squats.
Les raisons d'un pareil naufrage ne sont pas très claires. Disons que se mèlent, comme bien souvent dans ces cas-là, incuries et malversations. Le tout sur fond de crise.
Le tracé, vu du ciel, fait l'effet d'une cicatrice – une de plus – sur le corps de la ville. Du sol, c'est guère mieux. Mais il faut croire que pour vivre ici il faut être du genre fataliste.
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mercredi 4 janvier 2012
Les bienfaits de l’Europe - Giurgiu
Ici, rien de plus facile : il suffit d'un clic pour avaler près de 1700 kilomètres et se trouver projeté aux portes presque de l’Orient.
Giurgiu, Roumanie donc. Bourgade sans grand charme posée sur les rives du Danube. En face, sur l'autre rive, que l'on aperçoit, c'est Ruse, la Bulgarie.
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Jusqu'en 2007, le pont qui reliait les deux villes était constamment encombré. Les camions, d'un côté comme de l'autre, devaient parfois attendre des semaines pour traverser. Aujourd'hui, avec l’Europe et l'abolition des frontières, la circulation est devenue plus fluide. Et tout le monde ici, semble-t-il, s'en félicite./////// Si vous avez aimé ce post, peut-être apprécierez-vous celui-ci.
mardi 3 janvier 2012
Sudiis Zoologicis Sacrum - Bonn
554e jour - Bonn, ex-capitale fédérale.
J'y fais un saut d'un quart d'heure à peine (c'est tout ce que j'arrive à grappiller dans une journée complètement folle), juste le temps de faire trois images – une sorte de sondage – en trois points de la ville éloignés les uns des autres.
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J'y fais un saut d'un quart d'heure à peine (c'est tout ce que j'arrive à grappiller dans une journée complètement folle), juste le temps de faire trois images – une sorte de sondage – en trois points de la ville éloignés les uns des autres.
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lundi 2 janvier 2012
Page 125, tout particulièrement, je lis… - Barstow

J'ai supposé cette gare plausible comme étape pour la grande aventure.
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Aujourd'hui, dans la nuit d'une chambre clermontoise, je dévore Le Grand Partout de William T. Vollmann, hommage à la tradition des hobos, dit la quatrième de couverture, hymne aux déplacements illégaux à bord des trains de marchandise.
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Page 125, tout particulièrement, je lis : DEPUIS LES BARBELÉS et les réverbères du dépôt de Barstow, d’où un train rempli de véhicules militaires s'élance au crépuscule sur le long viaduc, jusqu’aux nuages gris et à la terre neigeuse du Nouveau-Mexique, les sachets de bouffe et les cannettes de bière ensevelis […]Et plus loin : je sais pertinemment que le dépôt de Barstow, vu d'au-dessus par une nuit du désert, met en valeur ses nombreuses rangées de lumières, comme une femme sublime souriant de toutes ses dents. Et la quasi-douzaine de voies que compte Barstow ne peut que nous attirer vers le Grand Partout !
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Voilà. J’ose voir une passerelle, un lien ténu.Et incontestablement, j'en suis ému.
Le Grand Partout, William T. Vollmann, Actes Sud 2011 pour la traduction française.
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dimanche 1 janvier 2012
Le comble du chic - Mourmansk
552e jour - Le comble du chic : découvrir le premier matin d'une nouvelle année en compagnie des cheminots d’une gare de triage au-delà du cercle Arctique.
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