mardi 8 décembre 2020

Mille choses à dire - Londres


2646e jour - La photo noir et blanc date de 1988, la capture en couleur est contemporaine. 

L'angle de prise de vue est à peu près similaire. Le bâtiment de premier plan a changé mais on reconnaît les lieux. À l’arrière-plan, subsistent les arches pleines sous les voies ferrées, et l’immeuble au-delà. Le jeu consiste a observer : la plaque d’égout dans l’arrondi du trottoir qui est restée inchangée (en le comprend en zoomant dans l’image Street View) ou la haie grillagée qui marque aujourd'hui la limite du terrain et qui épouse le tracé de l'ancien bâtiment…

Et puis bien sûr il y a sur le mur ce graffiti : G. FAWKES IS INNOCENT. G. Fawkes, c’est Guy Fawkes, né en avril 1570, mort en janvier 1606. Pour faire simple, il est l’un des conspirateurs qui planifient d’assassiner le roi Jacques 1er, un Stuart, pour restaurer un monarque catholique sur le trône. Jugé pour haute trahison, il est condamné à être pendu, traîné, puis écartelé (Hanged, drawn and quartered). Toutefois, bien qu'affaibli par les tortures qu'il a subies sur le chevalet de la tour de Londres, Guy Fawkes s'échappe brièvement des mains de son bourreau, se brise le cou en sautant de l'échafaud. 

Il y a mille choses à dire… John Lennon évoque Guy Fawkes dans une de ses chansons (Remember) : “How the hero was never hung - no, no, remember the fifth of November” ::: Dans les années 1980, Alan Moore et David Lloyd s’inspirent du visage de Guy Fawkes pour créer le masque de V. ::: Guy Fawkes passe pour un défenseur des libertés prêt à se sacrifier pour sa cause et son masque devient le symbole du mouvement Anonymous, dans la lutte pour la liberté d’expression.

Mais la vrai question, ici, est : qui a bien pu, à la fin des années 1980, prendre la peine de plaquer, sur un mur appelé à bientôt disparaître, cette sentence.

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