mardi 1 avril 2014

Les autres mondes - Iakoutsk

1238e jour - Il y a une vingtaine d’années, je me suis targué d’écrire l’histoire d’un type qui découvre, lorsque l’obscurité est totale dans le studio dans lequel il vient d’emménager, que les murs semblent se désagréger pour laisser place à un au-delà – en fait, il se retrouve téléporté dans la nuit d’un univers parallèle parsemé de fontaines, de bâtiments qui paraissent être des temples et où le sol est fait de sable.
Dans la nuit profonde de ce monde, il se déplace à tâtons. Il ne sait pas si y vivent d’autres humains (s’il y en a, de toute évidence, ils se cachent de lui).
Il lui vient à l’idée d’emporter avec lui une lampe de poche. Mais quand il est dans l’autre monde et qu’il l’allume, dans l’instant, il est projeté dans son lit ou à proximité du coin cuisine de son appartement. Pareil quand il essaye avec des allumettes : pfuitt – il se retrouve à proximité de son lit. Il se demande s’il est somnambule, s’il a rêvé.
Aujourd'hui, un peu comme lui, je me propulse dans des mondes étrangers. Et souvent il m’arrive de me demander si mon voyage je ne suis pas en train de le rêver. Sauf que le monde de mon histoire à l’époque était un monde où n’existait que l’obscurité. Et celui dans lequel je déambule est continuellement plein de lumière. Rares sont les moments crépusculaires. La nuit noire n’y existe pas.

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