samedi 10 juillet 2010

L'air des montagnes - Weed


Jack Kerouac s'est arrêté là une poignée d'heures : Weed, comté de Siskiyou, Californie. C'était en 1952. Un retour vers New York en faisant une boucle par le Nord. Il venait de partir de San Francisco. Cinq dollars en poche et une dizaine de sandwiches pour survivre au long du voyage.


Ses mots au sujet de Weed (dans Vraie blonde, et autres, Éditions Gallimard) : “Rien. Neige, froid, sapins des montagnes, des hommes sur le porche d'une grande auberge donnant sur les espaces vides et les wagonnets de charbon ; Weed sinistre et désolée, et juste à la sortie la grande masse solitaire de
Black Butte.”
Les wagonnets de charbon semblent avoir disparu.


Aujourd'hui Weed essaye, de toute évidence, de s'accrocher au tourisme. Quand on y débarque, on passe sous un panneau de bois en guise de porte qui annonce la couleur : on est à la montagne. Et la montagne, ici, c'est le Mont Shasta qui impose sa majesté. Où que l'on se trouve dans la ville, au détours d'un regard, on tombe forcément sur lui et ses cimes enneigées.
Jack Kerouac, toujours : “Puis au loin, fantomatique, le Mont Shasta ; lacs de montagne partout, grand ciel bleu saturé de l'air des montagnes.”


Sinon, que retient-on de la ville (moins de 3000 habitants) : des stations service en enfilade sur la route 97 ­ celle sur laquelle vient butter Main Street. Des trucks, une scierie… Un restaurant latino, une entreprise de nettoyage de voiture à l'architecture étonnamment sommaire…


Et puis les locaux de Gregory Construction ­ – Design thru Finish devant lesquels stationne un véhicule appareillé d'une étrange fourchette volumineuse et rouge dont on se demande à quoi elle peut bien servir (si vous avez la réponse, n'hésitez pas à me la communiquer ­ mon mail est accessible via mon profil dans la colonne de droite !).