lundi 16 février 2015

Les citernes systématiques - Rumoi










1526e jour - À Rumoi, préfecture de Hokkaidō (comme, je suppose, dans bien d’autres villes de la région que je n’ai pas explorées), sont installées, devant toutes les maisons ou presque, des espèces de citernes rectangulaires posées sur 4 pieds. Difficile de dire quelle est leur fonction exacte. Peut-être est-ce là un moyen systématique de recycler l’eau de pluie. Peut-être sont-elles obligatoires, au cas où, en cas de séisme, en cas d’incendie…
En fait, comme souvent quand je me trouve face à pareilles questions, je pourrais me documenter, chercher – je veux dire chercher vraiment. Nul doute qu’avec un peu d’insistance, je finirais par trouver. Mais je crois qu’en réalité j’aime bien que l’inconnu reste un inconnu, que le mystère reste un mystère.
J’aime bien aussi quand c’est un lecteur attentif/érudit qui m’écrit pour me donner des éléments de réponse. Je peux même dire que cela me ravit.

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dimanche 15 février 2015

La disparition - Rumoi, préfecture de Hokkaidō


1525e jour - Ils étaient charmants, vraiment ; une fillette et son jeune frère…
La petite fille, quand elle m’avait aperçu, avait fait des grands signes dans ma direction. Ça tenait presque de la chorégraphie, ou plutôt, pour être plus juste, de la démonstration des consignes de sécurité par une hôtesse au décollage. Amusé, j’avais suivi la direction qu’elle m’indiquait, j’avais tourné à droite.
Et puis, trente seconde plus tard, intrigué, je m’étais décidé à faire demi-tour pour aller à sa/leur rencontre.
Une minute à peine s’était écoulée et pourtant : il ne restait plus que les vélos.



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samedi 14 février 2015

Sous d’autres cieux (10) - Hudesti

1524e jour - Le voyage du jour est délocalisé. C’est ici, si ça vous chante, que vous pouvez le retrouver : Unidivers, le webzine culturel de Rennes.

Rappel : depuis septembre dernier, tous les quinze jours, mon périple prend la forme d’une chronique sur Unidivers le long d’un fil (presque) imaginaire : le 48e parallèle Nord (j’ai déjà visité Rajka en Hongrie, Esquibien, Finistère ou Makarov sur l’île de Sakhaline ; difficile de dire où je serai la prochaine fois)…

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vendredi 13 février 2015

La deuxième fois - Aurec

1523e jour - Je suis passé deux fois à Aurec, à deux années d’intervalle. La première fois, tout m’était apparu d’une improbable beauté, lumineux, j’avais ragé de ne pas avoir pris mon appareil photo.
Ce jour-là, j’avais entr’aperçu, installé sur une terrasse en grande partie cachée par un muret, un jeune couple, vingt ans à peine. Elle était en maillot deux pièces et lui en jean et tee-shirt blanc. Elle était assise sur un transat, penchée en avant, mains sur les mollets, tête baissée. Et lui, accroupi derrière elle, était en train d’étaler de la crème solaire sur son dos dénudé. Ils gloussaient de concert et cela avait quelque chose d’incroyablement sexuel. Une partie de l’après-midi, ensuite, je m’étais demandé s’il ne fallait pas que je revienne sur mes pas pour en voir un peu plus…
Deux ans plus tard, la terrasse était vide de toute présence humaine, difficile, presque, à reconnaître.


Plus loin, le premier jour, j’avais longuement observé une vieille dame occupée à ramasser des pissenlits dans un champ sans doute mitoyen de sa ferme. Quand je suis repassé, deux ans plus tard, elle était à nouveau là, sensiblement à la même place. Mais elle ne ramassait rien cette fois-ci : elle se contentait d’avancer.

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jeudi 12 février 2015

Reine et sereine - Aurec

1522e jour - C’était en juillet 2012. L’article de Paris Match commençait ainsi :
Le vaisseau TF1 semble à l’épreuve des pires tsunamis. Mais la chaîne pâtit aussi de la situation économique. Les stars du JT et les animateurs vedettes parviennent, dans ces conditions difficiles, à conserver des audiences records. Pourtant, comme toujours dans les moments délicats, la rumeur veut que Claire Chazal, jusque-là si calmement souveraine à la barre de ses journaux du week-end, soit contestée. Et qu’elle en souffre… Plausible, après tout : elle n’a jamais caché que ses blonds dehors d’altesse sérénissime du petit écran dissimulaient un réseau complexe de craintes et de tensions. Vingt et un ans d’antenne et vingt et un ans qu’elle se remet en question, tout spécialement pendant les vacances, lorsqu’elle va prendre le soleil loin de TF1.

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mercredi 11 février 2015

L’enseigne - Aurec

1521e jour - Aujourd'hui, parce que l’esprit est accaparé ailleurs, juste une image.

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mardi 10 février 2015

Jeunesse d’Aurec (le scénario)

1520e jour - Elle m’attendait là où aujourd'hui se tient la femme. Dans la même position ou presque. À l’époque, je travaillais l’été dans la superette de mon oncle. Je faisais la fermeture. Je baissais le rideau de fer. Je marchais d’un bon pas. J’étais pressé de la rejoindre.
Ensuite, nous marchions dans Aurec, aux alentours. C'était souvent elle qui prenait la parole en premier. Elle avait eu une idée dans la nuit. Elle me la soumettait.
Nous nous étions mis en tête d’écrire un scénario. Oui, c’est à cela qu’on s’attelait : définir des personnages ou une intrigue, des dialogues. Il arrivait que nous imaginions des acteurs ou des actrices pour incarner nos mots : Patrick Dewaere, Bouchitey, Clémentine Célarié…
Un des amis de son père travaillait à la Gaumont. Nous espérions qu’il allait nous aider. Nous rêvions de succès.
Rien de cela n’est survenu. Je suis tombé dernièrement sur les quelques feuillets de ce qui avait été, un jour, notre scénario terminé. Et la seule chose que je puisse en dire, c’est que c’est incroyablement mauvais.

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lundi 9 février 2015

Jeunesse d’Aurec (le tag)

1519e jour - Sa fille vient de rentrer au lycée, son fils est en quatrième. Il a toujours vécu ici. Il tient la droguerie du centre du village – celle où l’on vient, dans l’urgence, s’approvisionner en produit antigel ou en charbon pour le barbecue.
Debout derrière son comptoir, il évoque un temps maintenant révolu. Il dit : À l’époque, j’avais un groupe. On faisait du rock. C’était moi le chanteur. On répétait beaucoup. On y croyait. On taguait aussi. Ça faisait chier les gens. Y en a même qui parlaient de porter plainte. Sur l’usine en bas par exemple, en lettres plus hautes que nous, on avait inscrit : PUNK IS DAD. Pendant deux, trois ans, le tag est resté-là, gigantesque face au village.
Un temps s’écoule avant qu’il ne rajoute : Je me demande bien ce que les gens du coin pouvaient comprendre avec un pareil message.

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dimanche 8 février 2015

Jeunesse d’Aurec (Tarzan)

1518e jour - On l’a coincé dans les branches une nuit de juillet. un bon délire. On l’avait baptisé Tarzan, c’était normal qu’il finisse dans un arbre… On l’avait piqué un peu plus tôt dans la soirée, dans un jardin à l’entrée du village. Connerie de beuverie. Rien de bien méchant.
Ensuite, quand je passais dans le coin, je faisais le détour pour voir s’il était toujours là. À l’automne ou sous la neige l’hiver. J’aurais dû faire des photos…
En mars, je suis passé en revenant de Vorey. Il avait disparu ! Alors, j’ai poussé jusqu’au jardin où on l’avait chipé : il trônait de nouveau au milieu des pieds d’azalées.
J’ai prévenu les copains. Le samedi suivant, nous nous sommes retrouvés à la Bascule pour fomenter notre plan de sauvetage du nain (maintenant, on disait “notre nain”). On ne voyait pas autre chose à faire que de le remettre dans ses branchages, quitte à ce que cela ne dure pas.
Ça a été un jeu d’enfant de le voler à nouveau. À sa place, sous un caillou, nous avons glissé un mot. Il était écrit : “JE NE VEUX PLUS VIVRE AVEC VOUS. NE CHERCHEZ PLUS À ENTRER EN CONTACT. C’EST MIEUX COMME ÇA, POUR VOUS COMME POUR MOI. SIGNÉ TARZAN.”
Aux dernières nouvelles, Tarzan n’a pas bougé.

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samedi 7 février 2015

Je me suis souvenu - Chittagong

 1517e jour - À Chittagong, à cause de cette tache sur un panneau publicitaire qui fait l’effet d’un œil au beurre noir, je me suis souvenu des portraits en couverture de  
Télé 7 Jours ou de Télé Poche qu’enfant je me plaisais à amender au stylo à bille de tout un lot de détails que je jugeais cocasses : fausses cicatrices, grains de beauté, araignées suspendues aux narines, sourcils bien trop épais, filets de morve, dents manquantes (il suffisait d’un aplat noir, au cœur d’un sourire pour rendre la personne édentée). Je pouvais jouer à cela des heures entières…

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vendredi 6 février 2015

L’échelle du globe - Chittagong


1516e jour - Chittagong, porte d’entrée (de sortie !) bangladaise pour les marchandises. Des containers amassés dans le port, prêts à répandre sur le globe les produits plus ou moins manufacturés. Mais aussi : Chittagong, ville où est né la microfinance, dans les années 70, lancée par Muhammad Yunus, universitaire, créateur de la Grameen Bank.

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jeudi 5 février 2015

Choses que j’aime - Chittagong

1515e jour - Sur les rives du Golfe du Bengale, à l'embouchure de la Karnaphulî – dans le port de Chittagong pour être précis (port qui a la réputation d’être l’un des plus dangereux au monde en matière de piraterie), j’ai réalisé que j’aimais vraiment les tankers et les porte-containers sur l’horizon, les arbres soufflés en bord de mer, les embarcations comme échouées à marée basse, les tas (de sable en particulier)…






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