jeudi 16 juin 2016

Wrestling Arena - Oulan-Bator





1727e jour - La lutte, en Mongolie, est sport national. Ici, on pratique sans catégories de poids et il s’agit d’obliger l’adversaire à mettre un genou à terre, ou alors le dos ou les fesses. Un combat, paraît-il, ne peut durer plus de trois heures (mais trois heures, ça paraît déjà très long).
La compétition principale se déroule en juillet et réuni 1024 combattants. Gagner ce tournoi est un très grand honneur et permet de devenir Lion de la Nation. En renouvelant les victoires, on acquiert des titres honorifiques encore plus remarquables : avec deux victoires, on devient Géant de la Nation, avec cinq victoires, le summum : Indétrônable Géant de la Nation.

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mercredi 15 juin 2016

Attendre le bus - Aïmag de Dornogovi

1726e jour - Au bout d’une heure, j’ai commencé à m’inquiéter. Je suis allé aux renseignements auprès du seul type qui semblait également attendre, un peu plus loin sur l’esplanade. J’ai usé du peu de mongol que je connaissais pour surarticuler un simulacre de phrase, quelque chose comme : “Vous aussi bus Ou-lan-Ba-tor ?”
Il a dodeliné de la tête avant de tendre trois doigts devant lui avec, sur le visage, un air résigné. Je n’ai pas compris si ça signifiait trois heures de retard ou si le bus n’était sensé arriver que dans l’après-midi ; il était à peine dix heures du matin. Je n’ai pas insisté, tentant de calquer mon comportement sur celui de l’homme qui, lui, semblait prêt à trouver ça normal d’attendre ainsi. Il m’a fait signe d’approcher mon barda.

Nous avons donc été deux à attendre. Assis l’un à côté de l’autre. En silence.
Vers midi, il a sorti des beignets d’un sac en papier. Il y en avait deux et il m’en a proposé un. Je l’ai remercié avant de croquer dedans. Le beignet était incroyablement gras et sentait fort le mouton. Je me suis efforcé de sourire tout en mastiquant. Ce n’aurait pas été facile d’expliquer que j’étais plus ou moins végétarien. Un peu plus tard, à mon tour, j’ai sorti de la nourriture de mon sac à dos, c’était deux barres de céréales et j’en ai tendu une à mon voisin. L’homme autant que moi s’est mis à mâchonner en souriant pour marquer sa gratitude. Je ne saurai jamais ce qu’il pouvait bien penser en cet instant précis, s’il trouvait cela bon ou s’il estimait que c’était complètement dégueulasse.

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mardi 14 juin 2016

Frontière - Aïmag de Dornogovi



1725e jour - Du sable, de la poussière. Des températures, en début d’après-midi, qui frisent les quarante (dans la nuit ce sera une toute autre paire de manche). Une station essence d’un côté de la route, des toilettes de l’autre. Des 4x4 en procession qui attendent l’autorisation de traverser. Et de l’autre côté, là-bas, après un dernier poste de contrôle, la Chine !

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lundi 13 juin 2016

Face aux immensités - Aïmag de Dornogovi

1724e jour - Face aux immensités désertiques, on imagine avoir en tête des airs plein de quiétude, du Bach, du Arvo Pärt, je ne sais pas… Mais moi, c’est trop con, c’est une chanson de Capdevielle qui s’est glissée en moi depuis l’aube – Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps / Tu t’demandes à qui ça sert toutes les règles un peu truquées / Du jeu qu’on veut te faire jouer / Les yeux bandés… J’ai beau essayer, impossible de l’évacuer. Elle tourne et tourne encore, souillant à sa façon, la beauté de l’instant.

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vendredi 10 juin 2016

Le goût des voyages - Aïmag de Dornogovi

1723e jour - Juste pour le plaisir, énoncer la liste des villes que l’on peut croiser dans l’Aïmag de Dornogovi, province sud-est de la Mongolie : Altanshiree, Ayrag, Dalanjargalan, Delgereh, Erdene, Hatanbulag, Hövsgöl, Ihhöt, Mandah, Örgön, Sayhandulaan, Sainshand, Ulaanbadrah, Zamyn-Üüd…

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jeudi 9 juin 2016

Un battement d’aile - Macau



1722e jour - Il y a quelques jours, au petit déjeuner, je ne sais plus trop pourquoi, j’ai tenté d’expliquer à mes enfants l’effet papillon, le battement d’ailes, les conséquences à l’autre bout de la Terre. Je n’étais pas très bien réveillé et je crois que je me suis enlisé dans mon explication. J’y ai repensé plus tard dans la journée. J’ai réalisé que je ne savais pas grand chose dudit effet. Alors, je suis allé voir sur Wikipédia. J’ai lu :
La formulation exacte qui en est à l'origine, fut exprimée lors d'une conférence scientifique en 1972, par la question suivante :
« Le battement d'ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? » 
J’y repense, aujourd’hui, apercevant ce papillon à Macau, modeste bourgade brésilienne du Rio Grande do Norte. Forcément, je me demande : quelles seront les conséquences de son passage, dans les heures qui viennent, dans le monde virtuel texan ?

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mercredi 8 juin 2016

2401 Laurel Canyon Boulevard

 1721e jour - Laurel Canyon, d’Arnaud Devillard, page 34 :
Il n’y a pas grand chose à voir au n°2401 du boulevard, qui fait l’angle avec Lookout Moutain Avenue. Et le peu qu’il reste est masqué par une palissade. Quelques interstices laissent tout de même voir un vaste pré planté de beaux arbres et quelques ruines envahies par les herbes à flanc de colline. C’est dommage car il s’agit de l’une des plus célèbres adresses de Laurel Canyon, la log cabin où vécurent Frank Zappa et sa famille.


Ici, durant quelques mois, on croise Jeff Beck, Rod Stewart, Eric Clapton, Jimi Hendrix, John Mayall, Linda Ronstadt, Captain Beeheart, Mick Jagger, Joni Mitchell, Eric Burdon ou le Jefferson Airplane…
Alice Cooper vient auditionner à sept heures du matin alors que Zappa lui avait dit sept heures du soir ; Mick Jagger retire une écharde du pied de son hôte avant que les deux ne discutent d’histoire européenne […] Gail Zappa recoud le pantalon de Jimi Hendrix qui vient de le déchirer en dansant dans le salon

[…] Jusqu’à la péripétie de trop. Un après-midi, un étrange inconnu se présente. Il se fait appeler The Raven (le Corbeau), tend un flacon d’hémoglobine à Zappa et déclare “J’ai isolé le spécimen !” Avant de sortir un Colt .45. Tétanisée, l’assemblée réussit à ne pas paniquer et, calmement, à convaincre le Corbeau de “cacher” son arme dans la mare pour éviter que la police ne la trouve…
Plus de peur que de mal, l’histoire s’arrête là. Mais les Zappa, refroidis par l’épisode, ne vont pas tarder à déménager.

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mardi 7 juin 2016

Country Store - Laurel Canyon


1720e jour - Des commerces, dans Laurel Canyon, il n’y en a pas tant que ça et le Country Store est le plus célèbre d’entre eux. Il est cité dans deux chansons au moins : Love Street des Doors et Laurel Canyon Blvd de Van Dyke Parks.
Ici, on peut se faire préparer des sandwiches à la demande, ou alors des jus maisons – oranges, carotte ou canneberge.
Neil Young a beaucoup fréquenté les lieux et, aujourd’hui, on peut y croiser Keanu Reeves ou Matthew Broderick.
Grâce à Laurel Canyon, livre d’Arnaud Devillard (éditions Le mot et le reste), je sais aussi qu’un rayon de produits anglais y a été créé, il y a quelques années de cela, après que David Bowie ait été déçu de ne pas trouver de barres de céréales Cadbury et que Mama Cass Elliot des Mamas & the Papas a logé un temps dans le sous-sol avant d’emménager plus haut sur la colline.

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lundi 6 juin 2016

David Bowie a vécu là - Los Angeles


1719e jour - Au hasard d’une lecture, je tombe sur deux adresses : deux endroits où David Bowie a vécu à Los Angeles dans la deuxième moitié des années soixante-dix – 1349 Stone Canyon Road ; 637 North Doheny Drive. Sur le champ, je m’y projette pour découvrir (j’aurais pu m’en douter) qu’il n’y a rien à voir. Mais bon… j’imagine Bowie là, dans l’allée sur les hauteurs de Bel Air ou alors sur le trottoir de Doheny Drive. Bien vivant. Ce n’est pas grand chose mais je suis prêt à m’en contenter.

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vendredi 3 juin 2016

Il n’y a pas que StreetView dans la vie



1718e jour - Images prises, dans l’ordre, au-dessus de Kiel (2 images), Syracuse (2 images), Arcueil (2 images), Newcastle (2 images), Liverpool (2 images)
Il y en a d’autres, si ça vous chante, sur mon compte Instagram.

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jeudi 2 juin 2016

Prendre de la hauteur - Coney Island




1717e jour - Dans l’idéal, il faudrait pouvoir voler au-dessus des attractions ou, plus loin, par dessus les voies du dépôt de chemin de fer. Avec dans la tête Coney Island Baby, la chanson qui a donné son titre au sixième album de Lou Reed…
Glory of love, give it to me now, glory of love see you through
Oh, my Coney Island baby, now
(I'm a Coney Island baby, now)
I'd like to send this one out for Lou and Rachel
and all the kids and P.S. 192
Coney Island baby
Man, I'd swear, I'd give the whole thing up for you


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mercredi 1 juin 2016

L’authentique Coney Island

1716e jour - Bien sûr, il s’agit d’arpenter le Boardwalk, et même de multiplier les aller-retour. Il faut aussi, en passant par la plage et au risque de faire de mauvaises rencontres, s’aventurer sous les planches de la promenade ; se poser là le temps d’imaginer les fols ébats nocturnes des cœurs d’été caniculaires avec, en guise de nappe de fond, le tintamarre des attractions ou des bars encore ouverts.


Mais il faut aussi, comme partout ailleurs du reste, prendre la tangente, “s’enfoncer dans les terres” – oh, une ou deux rues suffisent – pour découvrir, loin des miroirs aux alouettes et des attrapes-touristes, ce qui est sans doute le seul, le vrai, l’authentique Coney Island.

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