jeudi 4 mai 2017

Joe the Genie of Steel - Braddock


1954e jour - La dernière fois que je l’ai visité, il y a trois ans (L’Amérique invincible), je n’ai pas particulièrement cherché à savoir qui il était. Le géant d’acier a un nom – Joe Magarac – et une “pseudo-légende” (les américains ont un terme pour ça : Fakelore, “tradition fausse”, folklore non authentique et présenté par toute une mythographie comme issue de la tradition). Bref, Joe Magarac est un héros. la première fois qu’il apparaît dans un récit, au début des années 30, son histoire est sensée s’être colportée depuis un petit bout de temps déjà dans une communauté croate très présente dans le bassin minier du côté de Pittsburgh.



Joe Magarac, star du pulp, est fait d’acier ; il est le grand protecteur du peuple des travailleurs du fer. Il semblerait qu’il soit né d’une montagne de minerai. Il loge humblement dans une pension – celle de Madame Horkey. Il a une fiancée – Mary Mestrovitch… Sa fin, quelques soient les versions est systématiquement tragique et passe par un sacrifice pour sauver une foule d’ouvriers.
Joe Magarac, dans la Rust Belt au cœur des années 50, 60, ce n’était pas rien. Il a même eu droit à une chanson, enregistrée en 1964 par The New Christy Ministrels sur leur album Land of Giants (Columbia Records) – We’re gonna build a railroad down to Frisco an back, and way down to Mexico. Who’s gonna make the steel for that track? It’s Joe… Magarac disent les paroles. Tout un programme !


 
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mercredi 3 mai 2017

Revenir à Braddock







1953e jour - Il y a trois ans, au sujet de Braddock, j’écrivais :
Il suffit parfois d’énoncer un chiffre pour comprendre. À Braddock, le chiffre ça pourrait être celui du nombre des habitants : plus de 20 000 il y a trente ans (la sidérurgie était encore vaillante à l’époque), moins de 2 000 aujourd'hui.
À partir d’un tel constat, il est facile d’imaginer le paysage : les planches en lieu et place des portes et fenêtres, les murs qui finissent par s’écrouler, la nature qui imperceptiblement cherche à reprendre ses droits.

Chômage, refuges dans l’alcool ou la drogue, manque, insécurité, délabrements… Et puis, parce que c’est toujours plus complexe qu’un simple effacement : des gens dignes, des gens qui se battent pour leur emploi et leur ville.
À ma façon, je viens de Braddock. Mes grands-parents, mes oncles, mes tantes vivaient en Lorraine du côté de Moyeuvre-Grande. Les hommes travaillaient à l’extraction des minerais. Ils ont pleuré quand les mines ont fermé.
Il m’a fallu du temps pour comprendre, pour comprendre l’amour d’un métier qui pourtant vous tue, pour comprendre les solidarités, l’esprit de famille qui pouvait régner entre italiens d’origine ou polonais.
Je pense à tout cela en me promenant dans ce coin sinistré de Pennsylvanie. Je reconnais les paysages.

Voilà. C’est ce genre de raisons qui font que l’on revient, encore et encore : un besoin viscéral d’avoir des origines.

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mardi 2 mai 2017

In/Ex - Loveland


1952e jour - Loveland Colorado. Deux images (l’une prise à l’intérieur d’une maison d’hôte ; l’autre dans la rue). Les réunir, ces deux images, et imaginer toute une histoire…

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lundi 1 mai 2017

Traces d’amour - Loveland

1951e jour - À Loveland Colorado, j’ai cherché des traces d’amour. Je n’en ai trouvée qu’une, accrochée à une des fenêtres de la McCreery House. Les fleurs qui la composaient étaient séchées.

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vendredi 28 avril 2017

Dérapage - Accident


1950e jour - Il arrive que la machine à voyager dans le temps s’enraye. À Accident, en cette fin avril, je me suis ainsi retrouvé propulsé en plein halloween (citrouilles et toiles d’araignées m’ont fait l’effet de ses sapins dégarnis/secs qu’il arrive que l’on croise, abandonnés sur les trottoirs au printemps ou, pire, en été).

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jeudi 27 avril 2017

Une forme de contre-champ en quelque sorte - Accident

1949e jour - À accident dans le Maryland, observant un arbre, j’ai tenté de visualiser les réseaux de ses racines sous terre – une sorte de contre-champ en miroir, monumental.

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mercredi 26 avril 2017

Welcome to Accident









1948e jour - Aujourd’hui, fasciné, j’ai traversé Accident, Maryland (321 habitants au dernier recensement).

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mardi 25 avril 2017

Se perdre à Perdue








1947e jour - Évidemment, quand on découvre qu’il existe sur Terre – en l’occurrence dans le Saskatchewan canadien – une ville qui s’appelle Perdue, on a envie d’aller voir ; on a envie de se perdre à Perdue. Peut-être à tout jamais.

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lundi 24 avril 2017

Qui se souvient ? - Anchorage


1946e jour - Je tombe sur des images, photos noir et blanc ou film super 8 : Anchorage après un tremblement de terre. Je cherche à retrouver les lieux exacts (4th Avenue entre C Street et D Street) pour découvrir, évidemment qu’ils ont bien changé…


Qui, dans la foule de spectateurs venus assistés à l’arrivée de l’Iditarod (course de chiens de traîneau qui s’étend sur 1757 km à travers la taïga d’Alaska), se souvient de ce vendredi 27 mars 1964 (Vendredi Saint, Good Friday en anglais).
Le séisme a frappé la ville d’Anchorage à 17 h 36 précise. C’est l’un des plus puissants jamais enregistrés : 9,2 sur l’échelle de Richter (l’épicentre était pourtant à 120 km à l’est de la ville). Au final, il a fait 115 morts dans la région et 14 en Californie à cause du tsunami qu’il a engendré.

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vendredi 21 avril 2017

Yin et Yang - Seoul






1945e jour - Fin d’après-midi dans le quartier de Jugyo-Dong. Une gargote au fond d’une ruelle étroite. À cette heure, elle est déserte. Je prends quelques photos. Et puis, observant les capsules de bouteilles alignées en nombre dans des caisses bleues ou vertes, j’ai une pensée pour un de mes fils resté, lui, à Paris : depuis une quinzaine de jours, sans qu’on ne sache trop d’où ça vient (sans doute d’un dessin animé qu’il affectionne), il passe une bonne part de son temps, très sérieusement, à dessiner des yin et des yang…

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jeudi 20 avril 2017

82e rue Ouest - Los Angeles



1944e jour - Il y a forcément des instants, dans la vie, où on a l’impression que tout bascule…

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mercredi 19 avril 2017

Le laboratoire - New York

1943e jour - Lecture de Bob Dylan, une biographie de François Bon (Livre de Poche). Page 196 :
Le laboratoire principal de Dylan, ce début d’année 1963, c’est le cinquième étage du
488, Madison Avenue, une petite pièce insonorisée dans les bureaux de la maison d’édition musicale Witmark, avec un piano droit, un gros magnétophone à bande mono et un micro Neumann suspendu.

Pour les dix-huit mois à venir, ce sera le cœur du travail de Dylan : un atelier discret, où l’on vient seul, avec une liasse de paroles et quelques accords, après qu’on travaille au piano. Quand la chanson est mûre, on dépose la partition, et on enregistre la maquette, qui est gravée sur place en acétate.

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