Et maintenant, je pars en voyage dans le monde réel. Mes pérégrinations dans StreetView reprendront le 2 août…
Et pour vous faire patienter jusque-là (au cas où il y en aurait besoin), voici une sélection de mes dix voyages préférés !
À Manchester, Angleterre :
Gunchester
Cul de Sac
À Baltimore, États-Unis :
La série préférée d’Obama
À Seattle, États-Unis :
Une station-service
Des carlingues sur les rails
À Palerme, Italie :
Bons souvenirs de Sicile
À Hamilton, Canada :
Rêver des histoires
À Gull Lake, Canada :
Une histoire vraie
À Hibberdene, Afrique du Sud :
Premiers pas en Afrique
À Weed, États-Unis :
L’air des montagnes
Et puis encore, pour clore cette sélection, les deux rencontres avec Yannick Vallet (la première à Londres et la seconde à Villeneuve-Saint-Georges).
À bientôt pour d'autres aventures.
Pages
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dimanche 11 juillet 2010
samedi 10 juillet 2010
L'air des montagnes - Weed
Jack Kerouac s'est arrêté là une poignée d'heures : Weed, comté de Siskiyou, Californie. C'était en 1952. Un retour vers New York en faisant une boucle par le Nord. Il venait de partir de San Francisco. Cinq dollars en poche et une dizaine de sandwiches pour survivre au long du voyage.
Ses mots au sujet de Weed (dans Vraie blonde, et autres, Éditions Gallimard) : “Rien. Neige, froid, sapins des montagnes, des hommes sur le porche d'une grande auberge donnant sur les espaces vides et les wagonnets de charbon ; Weed sinistre et désolée, et juste à la sortie la grande masse solitaire de
Black Butte.”
Les wagonnets de charbon semblent avoir disparu.
Aujourd'hui Weed essaye, de toute évidence, de s'accrocher au tourisme. Quand on y débarque, on passe sous un panneau de bois en guise de porte qui annonce la couleur : on est à la montagne. Et la montagne, ici, c'est le Mont Shasta qui impose sa majesté. Où que l'on se trouve dans la ville, au détours d'un regard, on tombe forcément sur lui et ses cimes enneigées.
Jack Kerouac, toujours : “Puis au loin, fantomatique, le Mont Shasta ; lacs de montagne partout, grand ciel bleu saturé de l'air des montagnes.”
Sinon, que retient-on de la ville (moins de 3000 habitants) : des stations service en enfilade sur la route 97 celle sur laquelle vient butter Main Street. Des trucks, une scierie… Un restaurant latino, une entreprise de nettoyage de voiture à l'architecture étonnamment sommaire…
Et puis les locaux de Gregory Construction – Design thru Finish devant lesquels stationne un véhicule appareillé d'une étrange fourchette volumineuse et rouge dont on se demande à quoi elle peut bien servir (si vous avez la réponse, n'hésitez pas à me la communiquer mon mail est accessible via mon profil dans la colonne de droite !).
vendredi 9 juillet 2010
jeudi 8 juillet 2010
Premières images de l’Est - Kiev
D’autres sociétés que Google ont entrepris un quadrillage photographique de villes à partir d’images à 360°. Yandex, en Russie est de celles-ci. Pour l’instant, seules Moscou, Saint-Pétersbourg, Kiev et leurs environs sont couverts.
Kiev, premier survol… Évidemment, on n'est pas déçus. La ville à sa façon est graphique.
Des avenues essentiellement, larges et rectilignes, très soviétique. Des barres d’immeubles à foison. Du ciel, on pourrait croire à des dominos alignés, prêts à s'écrouler.
Des bus jaunes, des tramways usés…
Mais aussi, la société de consommation gagnant du terrain, des panneaux publicitaires un peu partout, des téléphones portables rivés aux oreilles des passants, des paraboles alignées sur les façades. Il n'empêche, tout cela donne envie de revenir.
Pour ceux que ça intéresse, le site de Yandex est accessible ici.
mercredi 7 juillet 2010
D'autres images encore - Stephen Shore (3)
À de multiples reprises, de 1973 à 1979, Stephen Shore a pris la route avec une chambre photographique posée dans le coffre de sa voiture. Des dizaines de milliers de miles enchaînés. Et des arrêts, deci delà pour saisir des paysages souvent urbains que bien d'autres, à l'époque, auraient jugé insignifiants. Que subsiste-t-il de ces décors photographiés ? La question, je l'avoue, aujourd'hui me fascine.
L'image ci-dessus, Stephen Shore l'a prise à Regina, province du Saskatchewan, Canada, le 17 août 1974. C'est étonnant à quel point il ne reste quasiment rien aujourd'hui du paysage originel si ce n'est un bâtiment, dans le lointain, dont on reconnaît le dessin.
Little Rock, Arkansas. C'était, à en croire les notes du photographe, le 5 octobre 1974.
On est heureux de découvrir dans la partie gauche de l'image une jardinière épargnée par le temps (les autres ont disparu). Les immeubles paraissent inchangés et pourtant, l'espace n'est objectivement plus le même.
Une image encore, prise à Amarillo, Texas, le 15 juillet 1975. Le cadrage choisi par Stephen Shore est pour l'instant impossible à reproduire car la ruelle dans laquelle il avait posé son appareil n'est pas (encore) couverte par StreetView. C'est un plaisir, cependant, de découvrir le "restaurant-tonneau", mises à part quelques retouches de peinture, quasiment inchangé.
Les autres images de Stephen Shore retrouvées dans StreetView sont accessibles ici.
Uncommon Places : The Complete Works, Stephen Shore, Aperture editions
L'image ci-dessus, Stephen Shore l'a prise à Regina, province du Saskatchewan, Canada, le 17 août 1974. C'est étonnant à quel point il ne reste quasiment rien aujourd'hui du paysage originel si ce n'est un bâtiment, dans le lointain, dont on reconnaît le dessin.
Little Rock, Arkansas. C'était, à en croire les notes du photographe, le 5 octobre 1974.
On est heureux de découvrir dans la partie gauche de l'image une jardinière épargnée par le temps (les autres ont disparu). Les immeubles paraissent inchangés et pourtant, l'espace n'est objectivement plus le même.
Une image encore, prise à Amarillo, Texas, le 15 juillet 1975. Le cadrage choisi par Stephen Shore est pour l'instant impossible à reproduire car la ruelle dans laquelle il avait posé son appareil n'est pas (encore) couverte par StreetView. C'est un plaisir, cependant, de découvrir le "restaurant-tonneau", mises à part quelques retouches de peinture, quasiment inchangé.
Les autres images de Stephen Shore retrouvées dans StreetView sont accessibles ici.
Uncommon Places : The Complete Works, Stephen Shore, Aperture editions
mardi 6 juillet 2010
Entre deux portes - Périphérique (2)
Porte de la Villette - Porte d’Aubervilliers. Quelques paysages grandioses, ouverts, qui pourraient laisser croire que l’on n’est pas à Paris.
Des tags parfois le long du terre-plein central. on se demande comment les individus qui les ont réalisés sont arrivés à se glisser jusque-là (peut-être de nuit ? peut-être lors d’une fermeture de la section pour travaux ?). Des plaques de métal rouillées pour boucher des trous sur les bas-côtés. Un panneau renversé…
Un message de prévention : FILES DE GAUCHE INTERDITES AUX PL. Que peut comprendre quelqu’un qui ne maîtrise pas notre langue ?
Des paysages encore. Envie d’en garder des traces.
Une station-service que je n’avais, roulant dans le monde réel, jamais remarqué jusque-là.
Et puis, soudain, silhouettes saisissantes, ces ouvriers chargés de la maintenance des infrastructures : combinaisons blanches, chasubles fluos et masques sur le visage. Habillés ainsi, se dit-on, ils pourraient tout aussi bien œuvrer sur le sarcophage fissuré d’une centrale, dans une installation industrielle à haut risque ou même sur les lieux d’un attentat à l’arme chimique.
lundi 5 juillet 2010
Une histoire vraie - Gull Lake (2)
Soleil de plomb. Pas le moindre nuage. À peine, de temps à autres, une traînée de condensation dans le ciel.
Des rues larges et désertes – rares sont les voitures, rares sont les passants.
Bienvenue à Gull Lake, province du Saskatchewan, Canada, petite ville paisible saisie au plein cœur de l’été.
Que dire de Gull Lake ? La ville se situe à l’intersection de la Trans-Canada Highway et de la Highway 37.
En 1974, Stephen Shore s’y est arrêté quelques heures pour y saisir deux de ses Uncommon Places (voir le message du 26 juin).
En 2011, la ville fêtera dans un faste tout relatif (un rodéo, un bal, un feu d’artifice…) son centenaire. Ce sera en août – pour plus d’informations, vous pourrez toujours vous reporter au site municipal.
Voilà. Et sinon ? Une population de 965 habitants au dernier recensement – et une moyenne d’âge, somme toute élevée, de 46,8 ans.
Une école, quatre églises, un salle de sport dédiée au Base-ball.
Un hôtel bar restaurant Clarendon dont on perçoit de loin la façade rouge et blanche.
Des silos, des exploitations. L’agriculture représente ici l’essentiel de l’activité.
Une voie ferrée, au nord de la ville, rectiligne, et qui traverse le paysage de part en part – on voit cela, semble-t-il, dans tout grand espace américain.
Et puis ce type dans Parker Avenue, Stetson rivé sur la tête, posé sur son véhicule électrique. Il semble tout droit sorti d’Une histoire vraie (The Straight Story) de David Lynch – on se demande où, comme ça, il se rend.
dimanche 4 juillet 2010
En marge - Running on Empty
Running on Empty from Ross Ching on Vimeo.
Ross Ching est videaste – auteur de clips, entre autres, pour Kina Grannis ou Death Cab For Cutie – et adepte du time-lapse, cette technique qui consiste à faire de la vidéo à partir d’images prises à intervalles longs puis enchaînées les unes aux autres en accéléré à la façon d’un flipbook (il y a d'autres time-lapses, réalisés à partir de StreetView ici).
Pour Running on Empty, il s’est inspiré de Empty LA du photographe Matt Logue. Le principe est simple : une promenade dans L.A. vidée de tous passants, de toutes voitures dans les rues. Cela a demandé un titanesque travail de retouche dans Photoshop. Et le résultat est vraiment bluffant.
Pour en savoir plus sur Ross Ching, vous pouvez visiter son site :
http://rossching.com/
Ross Ching est videaste – auteur de clips, entre autres, pour Kina Grannis ou Death Cab For Cutie – et adepte du time-lapse, cette technique qui consiste à faire de la vidéo à partir d’images prises à intervalles longs puis enchaînées les unes aux autres en accéléré à la façon d’un flipbook (il y a d'autres time-lapses, réalisés à partir de StreetView ici).
Pour Running on Empty, il s’est inspiré de Empty LA du photographe Matt Logue. Le principe est simple : une promenade dans L.A. vidée de tous passants, de toutes voitures dans les rues. Cela a demandé un titanesque travail de retouche dans Photoshop. Et le résultat est vraiment bluffant.
Pour en savoir plus sur Ross Ching, vous pouvez visiter son site :
http://rossching.com/
samedi 3 juillet 2010
Vie de quartier - Paris (3)
C’est le boulanger d’en face, hilare, qui raconte, je cite : “Avec les satellites, internet, Google Earth, tout ça, on est espionné. Continuellement. Pas moyen d’être tranquille.” Un de ses clients, par exemple, a été surpris par l’engin de Google Earth à la terrasse du Saint-Laurent, le café d’en face. “Si, si. On le reconnaît. Pas de doute, c’est bien lui. Et en plus, il est en train de mater une jolie fille qui passe. Tu parles d’une rigolade. On n’arrête pas de le charrier avec ça. Tout le quartier est au courant. C’est remonté jusqu’aux oreilles de sa femme, au client. ”
Elle a, paraît-il, moyennement apprécié le regard concupiscent porté à la jolie passante (quand on regarde l’image dans le détail, on se dit cependant qu’il n’y a pas vraiment là de quoi fouetter un chat).
vendredi 2 juillet 2010
Les lieux de Ma part d’ombre - El Monte
“Les gamins ont vu une forme dans la bande de lierre juste en bordure du trotoir. Les hommes ont vu des perles éparpillées sur la chaussée. Une petite décharge télépathique est passée des uns aux autres.[…]
C’était une femme de race blanche. Elle avait la peau claire et les cheveux roux. Elle avait environ quarante ans. Elle gisait étendue, sur le dos, sur un talus couvert de lierre à quelque centimètres du bord du trottoir de King’s Row.[…]
La victime avait le pied gauche à cinq centimètres du bord du trottoir. Son poids avait écrasé le lierre tout autour d’elle.”
“Un coup de fil est arrivé aux services de police d’El Monte. La correspondante a dit qu’elle venait d’entendre un bulletin d’informations à la radio. La dame qu’on avait retrouvée à l’école semblait correspondre exactement à sa locataire.[…]
L’adresse était à El Monte, à un peu moins de deux kilomètres au sud-est du lycée Arroyo. Ervin s’y est rendu et a frappé à la porte.
Une femme a ouvert. Elle s’est présentée comme étant Anna May Krycki et a déclaré que la morte ressemblait apparemment à sa locataire, Jean Ellroy.”
Jean Ellroy était la mère de James Ellroy, elle a été tuée le 22 juin 1958.
Ma part d’ombre (My Dark Places), James Ellroy, 1996
jeudi 1 juillet 2010
La rencontre, chap. 2
Il s’agit d’un jeu. L’idée est simple : l’un propose une image et l’autre explore les environs de celle-ci. Il y a un mois, c’était Yannick Vallet qui avait choisi une de ses photos prise à Londres et j’avais virtuellement arpenté le quartier dans StreetView. Aujourd’hui, c’est à lui de se rendre, physiquement cette fois, sur les lieux d’une de mes captures.
J’ai d’abord pensé l'envoyer en reportage dans sa propre rue à Clamart. la pirouette était plaisante mais sans doute cela aurait-il été frustrant pour lui qui rêvait d’aventure.
J’ai pensé l’envoyer au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève-des-Bois – le peu qu’on en voit dans StreetView donne envie d’aller plus loin – mais le risque ici était que le voyage ne devienne “touristique”.
J’ai pensé l’envoyer rue de Bois-Colombes à Bois-Colombes parce que c’est une rue qui commence et finit par un pont qui enjambe des voies ferrées. Et parce que c’est rare qu’une rue porte le nom de la ville où elle se trouve.
J’ai pensé l’envoyer impasse de l’Avenir (sic) à L’Hay-les-Roses à cause du nom et parce qu’il y a, à l'une de ses extrémités, un banc qui aurait pu être un heureux écho à une de ses obsessions…
Et puis, finalement, j’ai opté pour ce bord de voies à Villeneuve-Saint-Georges. Le message suivant accompagnait l’image que je lui ai envoyé :
Voici une image. Elle a été prise sur le Pont Wilson qui longe puis surplombe les voies ferrées le long de la nationale 6 qui s’appelle, dans cette portion, rue de Paris. C’est Villeneuve-Saint-Georges que l’on voit.
Cette exploration que tu vas mener sur les lieux de l’image, c’est une double traversée du décors : tu vas aller au-delà de la photographie ; tu vas aller le long des voies sur lesquelles je me retrouve régulièrement quand je descend vers le Sud (à chaque fois, cette portion du trajet le long de la rue de Paris est pour moi un véritable ravissement).
À toi maintenant de jouer.
Bon voyage.
C’était il y a une dizaine de jours. Je ne sais pas ce qu’il a ramené de son expédition – une image ? un reportage ? Je suis fébrile à l’idée de le découvrir. Le résultat est sur Deux ou trois choses, son blog. Et je ne peux que vivement vous inviter à faire comme moi : vous y rendre pour le découvrir. C'est ici : Deux ou trois choses
Et pour ceux qui auraient manqué le premier chapitre de nos aventures, les liens sont ici :
La rencontre, chap. 1, côté Yannick Vallet
La rencontre, chap. 1, de mon côté
J’ai d’abord pensé l'envoyer en reportage dans sa propre rue à Clamart. la pirouette était plaisante mais sans doute cela aurait-il été frustrant pour lui qui rêvait d’aventure.
J’ai pensé l’envoyer au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève-des-Bois – le peu qu’on en voit dans StreetView donne envie d’aller plus loin – mais le risque ici était que le voyage ne devienne “touristique”.
J’ai pensé l’envoyer rue de Bois-Colombes à Bois-Colombes parce que c’est une rue qui commence et finit par un pont qui enjambe des voies ferrées. Et parce que c’est rare qu’une rue porte le nom de la ville où elle se trouve.
J’ai pensé l’envoyer impasse de l’Avenir (sic) à L’Hay-les-Roses à cause du nom et parce qu’il y a, à l'une de ses extrémités, un banc qui aurait pu être un heureux écho à une de ses obsessions…
Et puis, finalement, j’ai opté pour ce bord de voies à Villeneuve-Saint-Georges. Le message suivant accompagnait l’image que je lui ai envoyé :
Voici une image. Elle a été prise sur le Pont Wilson qui longe puis surplombe les voies ferrées le long de la nationale 6 qui s’appelle, dans cette portion, rue de Paris. C’est Villeneuve-Saint-Georges que l’on voit.
Cette exploration que tu vas mener sur les lieux de l’image, c’est une double traversée du décors : tu vas aller au-delà de la photographie ; tu vas aller le long des voies sur lesquelles je me retrouve régulièrement quand je descend vers le Sud (à chaque fois, cette portion du trajet le long de la rue de Paris est pour moi un véritable ravissement).
À toi maintenant de jouer.
Bon voyage.
C’était il y a une dizaine de jours. Je ne sais pas ce qu’il a ramené de son expédition – une image ? un reportage ? Je suis fébrile à l’idée de le découvrir. Le résultat est sur Deux ou trois choses, son blog. Et je ne peux que vivement vous inviter à faire comme moi : vous y rendre pour le découvrir. C'est ici : Deux ou trois choses
Et pour ceux qui auraient manqué le premier chapitre de nos aventures, les liens sont ici :
La rencontre, chap. 1, côté Yannick Vallet
La rencontre, chap. 1, de mon côté