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jeudi 30 septembre 2010
Expédition dans le grand Nord - Du côté d’Inuvik
Peut-être parce qu’elles s’aventurent dans des contrées estimées extrêmes, donc hostiles, les Google Cars, dans une bonne partie des territoires du Nord-Ouest, au Canada, se déplacent en binômes – à jamais plus de cent mètres l’une de l’autre.
C’est le cas, par exemple, au sud du delta du Mackenzie, près de la communauté d’Inuvik.
Cela permet au StreetViewer d’observer des scènes étranges : un véhicule, une caméra plantée sur le toit au bout d’un mat, qui roule, phares allumés, dans le jour déclinant ; ou alors, un véhicule – en fait sans doute le même – qui chemine, vaille que vaille, sur des terrains boueux dont il doit être difficile de sortir sans s’embourber.
mercredi 29 septembre 2010
Abondance de signes – Vorey
Un passage à niveau à la sortie de Vorey (Haute-Loire). Sur quelques mètres carré se concentre tout un joyeux fatras de signes et de choses.
Faire l’inventaire de tout cela. Commencer par les messages sur les panneaux (Un train peut en cacher un autre ; Cédez le passage ou Base Canoë). Ou par la liste des pictogrammes : un dessin de téléphone – bleu (au-dessus d’un appareil d’urgence) ; le dessin d’un canoë posé sur une flèche – qui lui est grenat (en dessous du panneau Base Canoë)…
Mais il faudrait relever aussi un bouquet (suspendu au panneau Un train peut en cacher un autre) ; bouquet dont on se demande s’il est là pour commémorer un tragique accident ou, au contraire, pour aider le bourg à accéder à l’envieux statut de village fleuri.
Dans le champ, apparaît encore, bien sûr, la barrière blanche et rouge du passage à niveau.
Plus loin, dans la profondeur de l’image, sont visibles les signes distinctifs jumelés d’une station essence Élan et d’un garage Renault.
Mais comme si cela ne suffisait pas…
Si l’on pivote d’une trentaine de degrés sur la droite, on découvre une série de pompes, visiblement hors d’usage – les tuyaux traînent au sol comme des serpents décapités. Et ces pompes donnent à la scène, c’est indéniable, un surplus de charme, et au paysage entier une tout aussi indéniable beauté.
mardi 28 septembre 2010
Un simple mur blanc (suite) – Portland (3)
(complément au message d’hier)
Au cœur de la nuit, je me réveille : pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Dans la plupart des villes américaines, après une première campagne où les images avaient une faible définition, des vues plus résolues ont été ajoutées, pour l’essentiel aux croisements des artères principales. Peut-être est-ce le cas à Portland ! Peut-être y a-t-il un point, alentour, à partir duquel les mots apparaissent…
Keep Portland Weird…
J’attend le petit-déjeuner pour allumer l’ordinateur. Et je découvre une image sur laquelle le mur blanc a fait place à l’aplat noir et au slogan. Celui-ci est certes en partie masqué par un arbre mais il est bien visible, dans toute sa grandeur. La photo date de 2009.
Ambivalence des sentiments : je suis heureux d’avoir découvert l’image mais déçu de ne pas l’avoir fait plus tôt.
Au cœur de la nuit, je me réveille : pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Dans la plupart des villes américaines, après une première campagne où les images avaient une faible définition, des vues plus résolues ont été ajoutées, pour l’essentiel aux croisements des artères principales. Peut-être est-ce le cas à Portland ! Peut-être y a-t-il un point, alentour, à partir duquel les mots apparaissent…
Keep Portland Weird…
J’attend le petit-déjeuner pour allumer l’ordinateur. Et je découvre une image sur laquelle le mur blanc a fait place à l’aplat noir et au slogan. Celui-ci est certes en partie masqué par un arbre mais il est bien visible, dans toute sa grandeur. La photo date de 2009.
Ambivalence des sentiments : je suis heureux d’avoir découvert l’image mais déçu de ne pas l’avoir fait plus tôt.
lundi 27 septembre 2010
Un simple mur blanc - Portland (2)
C’est un mur peint en blanc le long d’un parking insignifiant de downtown. C’est à hauteur du 20 SW 3 rd Ave pour être exact. L’image prise pour StreetView date de 2007. Et rien ne laisse supposer que ce mur va bientôt connaître son heure de gloire.
Car des mots, depuis, y ont été ajoutés – lettres capitales, monumentales, jaunes sur fond noir. Il est écrit : KEEP PORTLAND WEIRD – Gardons Portland bizarre. Et à Portland, aujourd’hui, l’accroche tient du programme. C’est même en train de devenir une marque de fabrique assumée par une ville – patrie de Gus Van Sant et des strips clubs
végétaliens ! – arty en diable, alternative, écolo, cool et qui se reconnaît corps et âme dans une image de plus en plus délurée.
Un site Keep Portland Weird a été créé ainsi qu'une communauté – qui battent, chaque mois de nouveaux records d’affluence.
Le slogan se démultiplie en milliers de vignettes collées sur pare-chocs et pare-brises alentours.
Et le mur, lui-même, est devenu un passage obligé pour qui visite la ville : on se presse pour le photographier, ou pour s’immortaliser posant devant, comme devant un monument.
Voici à quoi ressemble le mur.
L’image a été prise par mediafury/Dana Deskiewicz.
Elle est visible, ainsi que d'autres,
dans un set Flickr qu'il a réalisé sur Portland.
dimanche 26 septembre 2010
En marge - Une phrase de Michel Houellebecq
Jamais il n’avait contemplé d’objet aussi magnifique, aussi riche d’émotion et de sens que cette carte Michelin au 1/150 000 de la Creuse, Haute-Vienne. L’essence de la modernité, de l’appréhension scientifique et technique du monde, s’y trouvait mêlée avec l’essence de la vie animale. Le dessin était complexe et beau, d’une clarté absolue, n’utilisant qu’un code restreint de couleurs. Mais dans chacun des hameaux, des villages, représentés suivant leur importance, on sentait la palpitation, l’appel, de dizaines de vies humaines, de dizaines ou de centaines d’âmes – les unes promises à la damnation, les autres à la vie éternelle.
La carte et le territoire, Michel Houellebecq, Flammarion, 2010.
La carte et le territoire, Michel Houellebecq, Flammarion, 2010.
samedi 25 septembre 2010
vendredi 24 septembre 2010
Le paradis du ballon – Mexico (2)
Un pâté de maison en marge de Mercado de Sonora (le marché de la magie où se vendent aussi bien plantes médicinales qu’instruments de sorcellerie). Se succèdent “Jugueterias”, spécialisées dans le jouet et grossistes en plastique (“Plasticos” en guise d’enseigne ; on y trouve sacs de matière brute et colorants).
Au fil des étals, je m’arrête sur des lots de peluches, des tombereaux de personnages gonflables, des amoncellements de babioles – voitures, pistolets… – aux couleurs saturées.
Mais ce qui est saisissant par dessus tout, ce sont ces pluies de ballons et de balles devant la plupart des échoppes – de véritables rideaux. On pourrait croire à une installation artistique.
jeudi 23 septembre 2010
Des motos garées à travers le monde
19 Yánẽz, Veracruz (Mexique)
Pastora / Cervantes y Padilla, Veracruz (Mexique)
8, rue Honoré de Balzac, Clermont-Ferrand (France)
All Saints Ave, Margate (Royaume-Uni)
92 Lansdowne Rd, Londres (Royaume-Uni)
62 Adolfo Gurrión, Mexico (Mexique)
Via Vicinale Pietro Micca / Via Raffaele Ruggiero, Naples (Italie)
Isla Mujeres (Mexique)
mercredi 22 septembre 2010
La liberté éclairant le monde (2) - Villiers-le-Bel
Après avoir traversé une minime partie de Villiers-le-Bel, je reviens vers Sarcelles le long de la N 370. À l’horizon se dresse la silhouette d’une réplique grossière de la statue de la Liberté, peinte en bleu, signalant un hôtel sans nom, parfaitement cubique, « 135 F la chambre » (ceci en énormes caractères), voisinant au milieu de rien avec un magasin de vente Peugeot, une station-service, un Intermarché, un brico-Marché, un hôtel Confortel-Louisiane, et un long bâtiment battant pavillon de l’« Alliance Biblique ».
Zones, Jean Rolin, éditions Gallimard, 1995
mardi 21 septembre 2010
Les joies de la baignade – Baltimore (7)
L’image est prise au 2030 Kennedy Ave à Baltimore. Dans le quartier, toutes les maisons sont identiques, alignées les unes contre les autres suivant une série d’axes parallèles.
Sur les pas des portes, alentours, on trouve : des tables de jardin, des chaises ; des fauteuils souvent ; parfois un canapé. Mais la piscine, je crois, est unique.
Voilà.
Cinq enfants surpris à jouer. Un mammouth en plastique qui traîne par terre. Plus loin des tongs, des vêtements jetés en tas. Ailleurs un bidon…
Un des enfants escalade une rambarde, sans doute pour plonger.
Le sol tout autour est trempé des éclats d’eau.
L’instant saisi, à mes yeux, a quelque chose de précieux.
lundi 20 septembre 2010
Marchés – Mexico
Mercado Merced, Mercado de Sonora… Des rues et des rues de vracs de toutes sortes – une vertigineuse accumulation.
Les quartiers de viande côtoient les articles religieux.
On vend également – bizarrement ? – des fichiers MP3.
Au fil de mes déambulations, je relève tout un lot de panneaux bricolés, fixés en hauteur, qui indiquent d’une flèche “W.C.” Il y en a à peu près partout.
L’organisation, je suppose, malgré l’absence de charte, de norme, doit avoir son efficacité.
J’accumule également avançant une série de portraits d’hommes en arme qui surveillent – tous plus mexicains les uns que les autres.
Et puis encore – mais il y a tant à voir : un sapin de noël accolé à une façade ; un visage aperçu dans l’encadrement d’une fenêtre – le type a l’air interloqué par l’étrange appareillage de la Google Car qui passe.
D’autres images encore, du mouvement, des sourires, des bruits, des harangues. La foule qui se bouscule…
Un début de fatigue à force.
Je me dis que c’est le genre d’endroit, forcément, où il faudra que je revienne.
dimanche 19 septembre 2010
En marge - Une phrase de Sam Shepard
J’ai pris une douche froide au best Western Motel à Arcadia, juste en face du champ de course. Je me suis baladé tout nu dans la chambre, l’eau dégouttant sur la moquette orange, me demandant si j’allais allumer la télé, regardant à travers les rideaux les voitures garées devant chaque chambre, chaque voiture garée dans un espace numéroté correspondant à une chambre. J’ai déplié ma carte routière Rand McNally sur le lit et j’ai regardé fixement l’État du Wyoming. Du doigt j’ai suivi le tracé de la chaîne des Big Horn.
Le lendemain matin, j’étais parti.
Motel Chronicles, Sam Shepard, Christian Bourgois éditions, 1985
Le lendemain matin, j’étais parti.
Motel Chronicles, Sam Shepard, Christian Bourgois éditions, 1985
samedi 18 septembre 2010
Sassy’s – Portland
Un article dans Next me fait découvrir Portland, Oregon, macro-bourgade forestière de 600 000 habitants, des étés secs, des hivers longs et très humides (160 jours de pluie annoncés par an).
Portland est la patrie de Gus van Sant et de Gossip, qu’on se le dise.
Portland est la première ville mondiale en matière de recyclage des déchets mais aussi… la ville des États-Unis qui compte le plus de strip-clubs par habitant. Et Sassy’s est le plus couru d’entre eux.
Sassy’s, c’est ce bloc noir sans fenêtres qui me fait penser, je ne sais pas pourquoi, à une boîte de Pandore.
Des panneaux devant le bâtiment annoncent : Open 10:30 am ; Great Food ; Incredible View et Erotic Dancers ; Cocktail/Beer ; Great Food ; Lottery Games.
Un œil au site du club permet de découvrir un planning hebdomadaire des filles présentes. Un samedi type, par exemple, entre 11 h et 3 h, on peut compter sur Giselle, Lola et Diesel ; entre 3 et 9, il y a Nina, Gia, Cody et Talia ; et entre 9h et la fermeture sont présentent Emily, Mimi, Nightsade, B, Roxy, Natalie, Diamond, Lotus et Blake.
Mais la vedette, ici, s’appelle Malice, stripteaseuse punk et danseuse star – on s’arrache, paraît-il dans la région, les tee-shirts à son effigie. On peut voir son portrait sur le site du club.
Portland est la patrie de Gus van Sant et de Gossip, qu’on se le dise.
Portland est la première ville mondiale en matière de recyclage des déchets mais aussi… la ville des États-Unis qui compte le plus de strip-clubs par habitant. Et Sassy’s est le plus couru d’entre eux.
Sassy’s, c’est ce bloc noir sans fenêtres qui me fait penser, je ne sais pas pourquoi, à une boîte de Pandore.
Des panneaux devant le bâtiment annoncent : Open 10:30 am ; Great Food ; Incredible View et Erotic Dancers ; Cocktail/Beer ; Great Food ; Lottery Games.
Un œil au site du club permet de découvrir un planning hebdomadaire des filles présentes. Un samedi type, par exemple, entre 11 h et 3 h, on peut compter sur Giselle, Lola et Diesel ; entre 3 et 9, il y a Nina, Gia, Cody et Talia ; et entre 9h et la fermeture sont présentent Emily, Mimi, Nightsade, B, Roxy, Natalie, Diamond, Lotus et Blake.
Mais la vedette, ici, s’appelle Malice, stripteaseuse punk et danseuse star – on s’arrache, paraît-il dans la région, les tee-shirts à son effigie. On peut voir son portrait sur le site du club.
vendredi 17 septembre 2010
Le temps suspendu – Lheerbroek
Une image fixe. Pour une fois, on aimerait disposer du mouvement : celui de la caméra ; celui de la fille qui plonge. Et pour bien faire même, il faudrait un ralenti pour que la chute se dilue dans l’infini.
L’image est prise à Lheerbroek, village qui fait partie de la commune de Zedrik, région de Hollande Méridionale au Pays-Bas.
jeudi 16 septembre 2010
Gros plan - Périphérique (3)
Station Total de la porte d’Aubervilliers. La Google Car s’est arrêtée pour prendre de l’essence (pompe 7 ou 8 semble-t-il).
Je tombe d’abord sur l’image des doigts, sans doute ceux de l’opérateur/conducteur désirant nettoyer, ajuster ou réparer.
Je pivote à 180° et je trouve ce presque visage. Peut-être le plus gros plan de tout StreetView (si vous trouvez plan plus serré, je suis preneur).
mercredi 15 septembre 2010
Y a d’la Rumba dans l’air – Le long de la Loire
J’ai repéré le bâtiment lors d’un trajet en train entre St-Étienne et Le Puy-en-Velay. J’ai noté dans un carnet :
Une route qui court le long des voies.
Dancing Sporting Plage. Entre Vorey et Le Puy, peu avant une gare. Plus loin, la rivière [que l’on ne voit pas sur l’image et qui n’est, en fait, pas une rivière mais un fleuve : la Loire] fait une boucle pour s’éloigner de nous.
Depuis, j’ai cherché, plongeant dans Google Earth sur tout corps de bâtiment le long de cette section du trajet. J’ai fini par dénicher le “dancing” tel que je l’avais aperçu du train mais bien plus en retrait de route et voie que je me l’étais figuré.
mardi 14 septembre 2010
Des panneaux – Aardenburg
Plaisir de la géométrie, joie de la couleur.
Olieweg/Draaibrugseweg comme seules indications dans l’image.
C’est à l’extrême sud des Pays-Bas qu’est visible ce tableau, à proximité d’Aardenburg, commune de l’Écluse, province de Zelande.
lundi 13 septembre 2010
La liberté éclairant le monde (1) – Barentin
Une véritable star du cinéma : la réplique de statue de liberté qui apparaît dans Le Cerveau de Gérard Oury, celle à laquelle s’accroche Bebel, celle d’où s’échappent les billets à la fin du film.
Elle pèse 3,5 tonnes pour 13,5 m de haut. Elle est faite essentiellement de polyester. Après avoir longtemps séjourné dans les locaux de la douane de Saint-Maurice, et faute de dédouanement, elle faillit être détruite mais fut sauvée, in extremis, par l’action conjuguée de Gérard Oury, de Paul Belmondo (sculpteur et père d’acteur) et d’André Marie, maire de Barentin.
D’abord installée, en 1969, sur une des places du bourg, elle fut déplacée, en 1973, sur un plateau dominant les nouvelles extensions de celui-ci.
Elle est, depuis avril 1990, plantée au milieu d’un rond-point à l’entrée d’une zone industrielle, celle de Mesnil-Roux – à proximité d’un Mac Donald ou de grandes surfaces spécialisées dans la literie ou le salon tout cuir.
dimanche 12 septembre 2010
En marge - une phrase de Marcel Proust
Je ne me représentais pas alors les villes, les plages, les monuments comme des tableaux plus ou moins agréables, découpés çà et là dans une même matière, mais chacun d’eux comme un inconnu, essentiellement différent des autres, dont mon âme avait soif et qu’elle aurait profit à connaître.
Du côté de chez Swann, Marcel Proust, éditions Bernard Grasset, 1913
Du côté de chez Swann, Marcel Proust, éditions Bernard Grasset, 1913
samedi 11 septembre 2010
Luggage, Souvenirs - New York (3)
New York toujours, un peu plus loin dans Manhattan.
La couleur, l’architecture, les véhicules. Les bruits de la rue, la perspective… L’Empire State Building n’est pas loin, sur la gauche – on est à l’angle de 6th Ave et de W31st St.
vendredi 10 septembre 2010
jeudi 9 septembre 2010
La rencontre, chap. 3
Salut Olivier,
Alors voilà. Je t’envoie cette nouvelle photo pour notre chapitre 3.
Je l’ai faite en septembre 1990. Le CBGB (situé au 315 Bowery) dans le quartier new yorkais du «Lower East Side» est maintenant fermé, mais je suis très curieux de savoir ce qu’est devenu, tout juste 20 ans après, ce haut lieu de l’underground et ce quartier que j’adorais ...
Yannick
C’est sans doute difficile à concevoir mais c’est ici que naquirent, au cœur des années 70, rock underground et scène punk US. C’est là qu’eurent lieu les premiers concerts des Ramones, ou que se produisirent des débutants bientôt célèbres comme Patti Smith, Blondie, Television, Mink DeVille ou Talking Heads.
Avenue A : You’re attack. B : beaten. C : cutten. D : you’re dead.
1973, le Lower East Side est encore incandescent quand Hilly Kristal décide d’y ouvrir un club à deux pas de l'Avenue A. Il reprend le défunt “Palace Bar”, il l’appelle le CBGB – ou plus précisément, pour être complet, CBGB & OMFUG (acronyme de Country, BlueGrass, Blues and Other Music For Uplifting Gormandizers – Country, bluegrass, blues et autres musiques pour gourmandiseurs raffinés). Mais pas évident alors de programmer country ou bluegrass dans un coin comme Bowery. Alors Hilly Kristal accepte d’ouvrir les portes de son club à d’autres musiques – il est sollicité par les groupes de la future scène punk. Television est le premier à y jouer. Puis viennent les Ramones… Et le CBGB entre dans l’histoire de la musique sauvage.
De nouveaux noms apparaissent, Jeff Buckley, Guns N’Roses, Sonic Youth…
Le club réussit à rester vivant, dans les années 80, en abritant également l’émergente scène hardcore.
En 2005, suite à une série de loyers impayés, le propriétaire des lieux ne renouvelle pas le bail… Après presque un an de sursis, le club finit par fermer définitivement le 15 octobre 2006. C’est Patti Smith qui a l’insigne honneur d’offrir l’ultime concert du CBGB.
Le club a depuis été remplacé par la boutique d’un styliste, ancien de chez Ralph Lauren et Calvin Klein. Et par ce qui se veut être une galerie d’art spécialisée dans la photo de musiciens : le Morrison Hotel Gallery. On y vend des tirages glacés sans doute très beaux mais…
Je ne crois pas qu’il faille être particulièrement nostalgique pour penser que les lieux tels que Yannick les a photographiés sont autrement plus riches en vie, en mouvement que ceux que l’on découvre aujourd’hui dans StreetView.
Voilà.
Si vous voulez en savoir plus sur l’image de Yannick Vallet ou sur son travail photographique en général, il faut sur le champ vous rendre sur Deux ou trois choses, son site. C’est ici : Deux ou trois choses.
Quant aux chapitres 1 et 2 de nos aventures, ils sont rangés à “rencontre” sur chacun de nos deux blogs.
Et sinon, pour ceux que ça intéresse, je poste demain sur Dreamlands une promenade dans le quartier alentour (New York, quoi qu’on en dise, reste New York).
mercredi 8 septembre 2010
Ma première éolienne - Rotterdam (3)
Europoort de Rotterdam à l’intersection de Sambreweg et de Rupelweg. Partout autour des remorques jaunes estampillées P&O. Hors-champ, juste à gauche de l’image, un panneau écrit en anglais et en néerlandais indique : Drivers ask permission from warehousemanager at front of the building before driving into the yard.
mardi 7 septembre 2010
lundi 6 septembre 2010
Une pensée pour Edouard Levé - Angoisse
“Je photographie les lieux : l’entrée d’Angoisse, l’école d’Angoisse, les maisons d’Angoisse. Le terrain de sports d’Angoisse, la base de loisirs d’Angoisse, la discothèque d’Angoisse...
Rien d’extraordinaire si ce n’est le nom. Ce village français est moyen : un archétype sans qualités comme en traversent souvent les routes départementales.
Pourtant, à regarder de plus près ces rues vides, ces maisons aux façades muettes, ces abords neutres, il suffit de prononcer «Angoisse» pour que les choses se parent d’une inquiétante étrangeté.”
Ces mots sont d’Edouard Levé, écrivain, artiste et photographe né le 1er janvier 1965 et mort le 15 octobre 2007 à Paris.
La série Angoisse d’Edouard Levé a été réalisée dans le petit village éponyme de Dordogne, en 2001. Elle se présente sous forme de différentes vues légendées (Entrée d’Angoisse ; Sortie d’Angoisse ; l’épicerie d’Angoisse, l’école d’Angoisse…) et elle a donné lieu à l’édition d’un ouvrage paru aux éditions Phileas Fogg en 2003.
C'est émouvant, ici, de suivre un cheminement semblable au sien.
Edouard Levé s’est donné la mort peu après avoir rendu à son éditeur un ultime manuscrit, celui de Suicide, dont voici les derniers mots :
“L”e bonheur me précède / La tristesse me suit / La mort m’attend.”
Angoisse, Edouard Levé, Phileas Fogg éditions, 2003
Suicide, Edouard Levé, POL éditions, 2008