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lundi 6 mai 2024

Ce qu’il reste d’une maison d’enfance - Paris


3340e jour - J’écoute un épisode de LSD, La Série Documentaire, sur France Culture. Il porte sur la rue Vilin où Georges Perec a vécu de 1936 à 1942. Le texte de présentation du podcast :
La rue Vilin est tout pour Georges Perec enfant : il y vit de sa naissance en 1936 jusqu’en 1942, avec ses deux parents, sa mère y tient un salon de coiffure, ses quatre grands-parents y habitent, au numéro 1 et au numéro 24. Mais ce lieu fait l’objet d’une amnésie ravageuse pour l’orphelin qui a perdu son père, tué sur le front en 1940, sa mère, déportée à Auschwitz en 1943, ainsi que sa tante et ses deux grands-pères. "Pendant des années, je ne savais pas où était la rue Vilin. Après, je savais où c'était, mais je ne voulais pas y aller. Et après, j'y suis allé et je ne savais plus où était la maison de ma grand-mère, l'immeuble dans lequel habitaient mes parents. Disons que je ne voulais pas le savoir et en même temps, je savais bien que c'était ça qu'il fallait que je sache. Que je trouve. Que je cherche."


Les maisons de la rue, toutes, ont été détruites pour faire place au parc de Belleville. De cette rue, ne reste quasiment plus rien aujourd’hui – à peine une portion symbolique à l’entrée du parc.
Écoutant le podcast, je jette un œil à la carte Google Maps, pour me remémorer les lieux (ça fait maintenant une bonne dizaine d‘années que je n’y suis pas passé). Je découvre, sur le plan, dans le prolongement de ce qu’il reste de la rue Vilin, en pleine verdure, là où dans la réalité se trouve une des pelouses du parc, la mention “Maison de Georges Perec - 24 rue Vilin”.
Elle est belle, cette mention improbable, émouvante.
C’est comme une maison fantôme posée là, une trace discrète laissée pour se souvenir d’hommes et de femmes disparus : près de 80 habitants de la rue Vilin ne sont jamais revenus des camps.
Le podcast, épatant, est ici.




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