3307e jour - C’est con mais j’adorais passer devant la voiture suspendue. L’été on ne la devinait qu’à peine, elle était comme dissimulée, avalée par les feuillages.
Elle tenait du repère. On pouvait penser qu’elle était là pour toujours. Et puis un soir, je suis rentré du boulot et elle avait disparu. Je me suis demandé pourquoi on l’avait enlevée, ce qu’elle était devenue…
Ensuite, j’ai pris moins de plaisir à passer par là. Sans m’en rendre compte, je me suis mis à prendre le trottoir d’en face. Et puis, j’ai fini par aller vivre ailleurs. Et puis un jour je suis revenu dans le quartier et tout avait été rasé – les arbres, les maisons autour – pour faire place à un parking, à une voie qui mène à un entrepôt et, c’est bête, j’en ai été attristé, vraiment.
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