Pélérinage - Malakoff

3316e jour - la plaque est discrète (elle m’a été signalée par Christophe B. qui y a pensé par rebond, après avoir vu le post d’hier sur Jacques Rouxel, créateur des Shadoks). Elle indique :

Ici se trouvaient les ateliers de
SERGE DANOT
1931 - 1990
Créateur du Manège Enchanté

 

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Rue Jacques Rouxel - Cherbourg-en-Cotentin

3315e jour - J’ai été fan des Shadoks, non pas tant lors des premières diffusions des épisodes de la série (quoi que) mais adulte, réalisant après coup à quel point leur atypisme absurde avait révolutionné ma façon de voir le monde. J’ai alors pensé me lancer dans un livre sur eux ou, plus exactement, sur Jacques Rouxel, leur créateur. J’ai acheté tout ce que j’ai pu trouver sur lui (pas grand chose ; les Shadoks n’étaient pas encore véritablement cultes). Et puis j’ai écris un long courrier à cet homme dont j’admirais le travail, courrier dans lequel j’expliquais à quel point les Shadoks étaient essentiels pour moi, courrier où j’exposais mon idée de livre et, du coup, une nécessité pour moi de le rencontrer même si je savais qu’il préférait l’anonymat aux célébrations. 

J’ai gardé de côté quelques semaines durant ma lettre. Je ne voulais pas précipiter les choses. Je voulais être sûr qu’elle refléterait l’exactitude de ma pensée. Et puis un jour d’avril 2004, j’ai appris la mort de Jacques Rouxel… Je repense à tout cela arpentant la rue qui lui est dédiée à Cherbourg-en-Cotentin. Je ne peux m’empêcher de regretter qu’il ne l’ait pas reçue, cette lettre jamais envoyée, même fatigué, même malade. Je suis à peu près sûr qu’elle lui aurait fait chaud au cœur.

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La cour des Shadoks - Paris

3314e jour - Plaisir du jour : découvrir par hasard, qu’il existe, du côté de Bastille, à Paris, une cour des Shadoks. Avoir, du coup, une pensée émue pour Jacques Rouxel (et pour Claude Piéplu).

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Une quête parmi d’autres - Tokyo

3313e jour - Je savais que l’objet de mes recherches du jour se trouvait entre Higashi-Nakano Station et Nakano Station sur la ligne Ligne Chūō-Sōbu. J’ai arpenté les parages, étant prêt à me désespérer car je n’avais pas le moindre indice (je ne savais même pas si la tête géante était visible d’une quelconque rue). Finalement, je suis tombé dessus alors que j’étais déjà dans l’euphorie d’avoir trouvé un chien dessiné, sur un panneau, dont la tête rappelait plus le mouton que le canidé.

Je ne sais pas trop pourquoi je peux passer des heures à chercher ce genre de trucs. Sans doute le goût du défi. Il m’est arrivé plus d’une fois de me dire que j’aurais peut-être fait un bon détective privé ou, tout au moins, un détective heureux dans son métier.

J’ai pu entrer dans le parc qui jouxte le jardin d’enfants, j’ai pu prendre des photos. Sur l’un des bâtiments, j’ai observé longuement une affichette dont je ne comprenais pas le sens (indiquait-elle qu’il était interdit de tourner le dos aux urinoirs pour pisser ou indiquait-elle un jet d’eau qu’il s’agissait de ne pas diriger vers ses fesses ?).

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Histoire sans parole (ou presque) - Pomezia

3312e jour - Au départ, il y a une passerelle, puis un bâtiment se construit juste à côté. Bientôt ce bâtiment devient un centre commercial dans lequel une soucoupe volante semble s’être fichée après un atterrissage râté. La passerelle finalement disparaît…
Le Parco 51, dans le sud de Rome à l’instar des patelins qui bordent la zone 51 a décidé de tout miser sur les extraterrestres pour attirer la foule. Je ne sais pas si ça marche…

 

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Merveilles du monde - High Point

3311e jour - High Point, Caroline du Nord. La “World's Largest Chest of Drawers” – la plus grande commode du monde – est là pour rendre hommage à l'industrie du meuble locale jadis florissante. Construite en 1926, elle a été rénovée en 1996 pour un coût de 100 000 dollars. Le bâtiment attenant situé derrière les tiroirs sert de bureau. Les chaussettes suspendues au tiroir du milieu symbolisent l'industrie de la bonneterie de la ville. Et je crois bien que les américains sont définitivement de drôles d’humains…

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Abondance de signes… - Mamurogawa

3310e jour - Aux abords de Mamurogawa, district de Mogami, préfecture de Yamagata dans le nord de l’île de Honshū, j’ai aimé la façon dont un fil électrique s’était transformé en guirlande végétale…

J’ai aimé aussi, quelques mètres plus loin, un panneau indiquant la sinuosité à venir de la route. J’ai été fasciné de découvrir que le poteau qui supportait le panneau était une mise en abime à sa façon en étant tout autant fait de courbes.

Un peu plus loin, j’ai été ému de découvrir un véhicule échoué sur le bas-coté comme pour valider la pertinence de la signalisation routière… J’ai adoré la cohérence de ce tout.

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La beauté du crépuscule - San Antonio

3309e jour - C'est fascinant comme le paysage ne semble pas être le même. Les images prises au crépuscule datent de décembre 2018 et j’adore, je crois, leur côté trash, celles de jour datent de mai 2023 (j’aurais pu en choisir d’autres : la Google Car est passée par là à de nombreuses reprises) et n’éveillent pas grand chose.

Ceci dit, l’image de 2023 recèle une forme de trésor pour moi : un casque qu’on pourrait supposer colonial, échoué le long du muret de béton qui sépare les voies et dont je me demande, forcément, comment il a atterri là…

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Une enclave - Point Roberts

3308e jour - La frontière entre les États-Unis et le Canada a été en grande partie tracée à la règle au milieu du XIXe siècle en suivant le 49e parallèle nord. Point Roberts était au sud de la ligne, donc américaine mais au sud aussi d’une péninsule (en l’occurrence la péninsule Tsawwassen), bordée donc au nord par le territoire canadien et, sur les autres côtés par les eaux du Détroit de Géorgie. Un traité aurait pu donner Point Roberts au Canada (ça a failli se faire) mais la ville est restée américaine.
Point Roberts est une enclave. Il est impossible de la rejoindre par voie terrestre sans passer par le Canada. La ville américaine la plus proche par la route est Blaine à deux frontières et une bonne demi-heure de route. Et je me demande ce que ça fait de vivre dans un pareil endroit, si proche et si lointain de son propre pays (ça a été problématique, par exemple, durant la crise du Covid, les deux pays ne se donnant pas les mêmes contraintes ; Point Roberts, les frontières fermées, s’est trouvée totalement isolée).

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