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mardi 4 décembre 2012

Une nuit à l'hôtel - Manchester

882e jour - Portes vitrées. Hall marbré. Ascenseur, métal mat. Affichages digitaux.
Une coursive extérieure pour accéder aux chambres – un peu à la façon d'un motel américain.
6e étage. Chambre 612 – chambre froide. Aseptisée. Contemporaine. Soufflerie de climatisation. Silences ouatés.


Plus tard, au bord de la nuit, déposés par un taxi, nous serions deux. Nous passerions par l'escalier (ascenseur bloqué au 5e ; pas envie d'attendre).
Marches avalées quatre à quatre.
Nous serions surpris de ne pas être plus essoufflés que ça arrivant à la chambre.


Plus tard encore, déjà le petit matin. Un sac défait au pied du lit. Des vêtements de femme. Soutiens-gorges, culottes, gilets. Des presque robes posés sur les cintres de la penderie. Ce serait des modèles en cour. La femme serait dans la couture. Elle se serait relevée au cœur de la nuit pour les sortir du sac – pour ne pas qu'elles se froissent.


Et voilà. Il serait midi. Plus de sac, plus de robes sur les cintres. Nouvelles solitudes. Nouveaux silences. Je passerais de longues heures accoudé à la rambarde de la coursive, à contempler la ville, à me dire, c'est dingue, à quel point elle a changé.

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