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vendredi 16 décembre 2011

Comme des comètes dans le ciel - Liège



536e jour - J’ai longtemps pensé que les avions n’avaient pas le droit de survoler la ville. Et, du coup, d’une certaine façon, je ne les voyais pas.
Aujourd'hui, dès que j’arrive dans un nouveau lieu (en vacances, en déplacement…), je cherche les couloirs aériens. Je guette les traînées de condensation.


Parfois, les traces laissées par les avions sont multiples et enchevêtrées. Le ciel ressemble à une partie de mikado. Et l’on peut suivre, pour peu que l’on accepte de régulièrement lever les yeux, l’évolution de l’improbable partie – tout un jeu, subtil, de retraits (ou de rajouts) progressifs des pièces – à laquelle sont en train de s’adonner d’improbables géants.
Parfois, les traînées, traversées de vents d’altitudes transversaux, deviennent vagues, zigzags, oscillations (et finissent par ressembler au tracé d’un électrocardiogramme, ou à un relevé sismographique).
Parfois, les traînées font penser à une entaille dans le décor, à un coup de cutter.



Parfois les trajectoires dans le ciel se fragmentent en une multitude de vertèbres.
Parfois l’hiver, à force, les traces sont si diffuses, si nombreuses, que l’on se demande s’il ne s’agit pas en fait de nuages.
Parfois, les traînées sont comme des comètes en mouvement (les comètes, les vraies, sur la voûte se “déplacent” certes elles aussi mais leurs courses sont si lentes qu'elles sont imperceptibles à l’œil nu).

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