2802e jour - Une simple rue, 266 mètres de long à peine, coincée entre les boulevards Raspail et Montparnasse. Rien de vraiment remarquable. Et pourtant.
La rue est connue pour être celle où s’effondre mortellement blessé Michel Poiccard, héros d’À bout de souffle, le film de Godard, après une longue course depuis le n°11 (le pavage qu’on voit dans le film a disparu lors d’une réfection de la chaussée en 1999).
Il est difficile d’imaginer que cette rue ait pu être longtemps un chemin de terre presque impraticable. Elle ne commença à être bâti qu’en 1797. La rue Campagne-Première s’appelle ainsi à cause du général révolutionnaire Alexandre Camille Taponnier, propriétaire des terrains alentour. C’est lui qui lança les premières constructions. Campagne-Première faisait référence à sa première campagne militaire, le bataille de Wissembourg, en 1793.
Mais ce qui est vraiment fascinant, dans cette rue, c’est la liste des célébrités qui y ont vécu… Au n°3, le sculpteur Pompon, Modigliani, Hanns Bolz. Au n°5, Aragon, Elsa Triolet. Au n°9, le peintre Foujita, Rainer Maria Rilke, Giorgio De Chirico. Au n°13 bis, Nicolas de Staël. Au n°14, Yves Klein. Au n°17 bis et 19, Eugène Atget. Au n°23, Jean Villard. Au n°29, se trouve l’hôtel Istria sur la façade duquel une plaque rappelle qu’y séjournèrent Marcel Duchamp, Moïse Kisling, Francis Picabia, Kiki de Montparnasse, Tristant Tzara, Erik Satie ou Vladimir Maïakovski. Au n°31, Marie Laurencin ou le peintre Soutine. Au 31 bis, Man Ray, Pierre Restany, Jean-Pierre Raynaud ou le sculpteur César.
Arthur Rimbaud a logé du début janvier à la fin mars 1972 dans une chambre garnie sordide de la rue Campagne-Première, à une adresse mal définie.
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